Burqagate : Sarkozy, le SMS et les journalistes

Louvrier envoie des SMS aux journalistes pour les inciter à parler de la femme voilée qui conduisait.





Ce message sur Twitter est celui de Florent Latrive, journaliste à Libération. Franck Louvrier n’est autre que le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, chef d’orchestre de cette farce politico-médiatique. L’affaire de cette femme en niqab au volant est une non-affaire, sauf si elle est montée en épingle et sur-exploitée médiatiquement. Les propagandistes savent que pour emporter l’adhésion, même précaire, de tout un peuple, il faut asséner avec force un message. D’où la directive de Louvrier aux journalistes.

Ajoutez à cela la lettre de délation, comme écrit Bruno Roger-Petit sur LePost.fr, qui a permis « d’amalgamer en quelques lignes Musulman-intégriste-radical-polygame-fraudeur. » Pour mener à bien la basse manoeuvre, toute la clique officielle a sorti l’artillerie lourde pour écraser l’hydre islamique incarnée par une femme et son mari. La République est forte, si forte que ses représentants n’hésitent pas à fouler les principes élémentaires qui en théorie la fondent. Il faut sauver le président.

Que le voile intégral dérange, gêne et même choque – et il choque, oui -, c’est au fond secondaire. Ce qui est en revanche dramatique pour la France, c’est que la pleutrerie soit devenue un principe fort de gouvernance. L’Etat français n’est plus l’Etat des Français, mais celui d’un homme et de sa cour prête à beaucoup pour le maintenir à sur son trône.

Dans un Etat de droit, où les gouvernants sont véritablement au service de la nation et non le contraire, le SMS de Franck Louvrier aurait provoqué un burqagate.


Florent Latrive
 
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