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Le WWF et l’association Envol Vert ont calculé l’empreinte physique que fait peser la consommation française de produits agricoles importés sur la déforestation dans des pays tiers. Principaux responsables : l’huile de palme, le soja et le cacao.
EMPREINTE. Certes, en exportant ses excédents agricoles, la France contribue à nourrir le monde. Mais l'inverse est tout aussi vrai. Les importations de produits agricoles mobilisent 14,8 millions d'hectares dans le monde. C'est le quart de la surface de l'Hexagone, la moitié de sa surface agricole utile (SAU) ! En épluchant les déclarations douanières, en évaluant la situation des forêts dans les pays exportateurs et en considérant l'encadrement de la production agricole de ces pays, le WWF estime ainsi que 5,1 millions d'hectares de forêts ont été rasés pour laisser place à des récoltes qui répondent à nos besoins annuels. En tête des produits responsables, figure sans surprise l'huile de palme, mais deux autres cultures ont une responsabilité moins connue et médiatisée : le soja et le cacao.
La responsabilité des champs d’huile de palme dans la destruction des milieux naturels d’Indonésie et de Papouasie-Nouvelle Guinée est bien documentée et fait l’objet d’une mobilisation internationale d’industriels et d’Etats pour imposer l’arrêt de la déforestation. Cependant, la situation sur le terrain n’est toujours pas maîtrisée du fait d’un nombre important de petits planteurs et de la difficulté de construire un cadastre fiable. Aussi 84% du million de tonnes importées annuellement présentent un risque élevé de provenir de zones déforestées.
Sans soja pas d'oeufs ni de blancs de poulet
ELEVAGE. Le risque lié au soja est moins connu. Et pour cause : il n’est pas consommé directement dans l’assiette alors que chaque Européen en consomme 61 kilos par an sans le savoir. Les près de 5 millions de tonnes qui débarquent annuellement dans les ports bretons servent en effet à l’alimentation animale, en priorité les porcs et la volaille. Produire 1 kg de poulet nécessite ainsi 800 à 900 grammes de soja et la production d’œufs est fortement dépendante de cette légumineuse importée d’Argentine et du Brésil, deux pays où cette plante a colonisé des millions d’hectares de zones naturelles. L’importation récente de soja pour la production de biocarburants aggrave le risque. 73% du soja importé est donc à risque de déforestation.
Le cacao enfin est un facteur important de destruction des forêts. La demande croissante en chocolat de 2% par an fait flirter la production mondiale avec les 4 millions de tonnes dont la France importe 10%. 70% des tonnages de fèves proviennent de Côte d’Ivoire et du Ghana. Alors que le cacaoyer est une plante d’ombre, la culture en plein soleil a été préférée pour augmenter les rendements. Résultat : la forêt équatoriale qui recouvrait entièrement le sud de la Côte d’Ivoire a complètement disparu, à l’exception de quelques parcs nationaux qui sont malgré tout menacés. Un récent rapport de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) souligne ainsi qu’un cacao "zéro déforestation" ne peut être garanti vu les conditions de culture de cet arbre. Le risque de déforestation de 57% de l’étude est vraisemblablement sous-évalué.
La production de bois et pâte à papier est plus responsable et durable
CHAUSSURES. Derrière ce trio, les quatre autres produits analysés présentent des situations contrastées. L’hévéa subit un risque élevé mais sur des importations réduites. L’étude nous apprend cependant que le caoutchouc naturel rentre dans la composition d’un quart des pneus des voitures individuelles et non pas uniquement pour les pneus à usage professionnel. Le bœuf et son sous-produit le cuir présentent un risque moins élevé par le fait que la majorité des importations proviennent de pays où le risque de déforestation est faible.
Mais les circuits commerciaux des peaux pour les chaussures souvent complexes doivent rendre prudent sur les résultats. Enfin, le bois et la pâte à papier sont des postes importants d’importation, mais le risque est faible pour deux raisons : les importations en provenance de pays tropicaux sont limitées et réservés à des usages particuliers comme les meubles de jardin. Le bois d’œuvre et la pâte à papier proviennent principalement de l’Union européenne et sont largement couverts par les labels garantissant la gestion durable des forêts exploitées.
Le WWF et l’association Envol Vert ont calculé l’empreinte physique que fait peser la consommation française de produits agricoles importés sur la déforestation dans des pays tiers. Principaux responsables : l’huile de palme, le soja et le cacao.
EMPREINTE. Certes, en exportant ses excédents agricoles, la France contribue à nourrir le monde. Mais l'inverse est tout aussi vrai. Les importations de produits agricoles mobilisent 14,8 millions d'hectares dans le monde. C'est le quart de la surface de l'Hexagone, la moitié de sa surface agricole utile (SAU) ! En épluchant les déclarations douanières, en évaluant la situation des forêts dans les pays exportateurs et en considérant l'encadrement de la production agricole de ces pays, le WWF estime ainsi que 5,1 millions d'hectares de forêts ont été rasés pour laisser place à des récoltes qui répondent à nos besoins annuels. En tête des produits responsables, figure sans surprise l'huile de palme, mais deux autres cultures ont une responsabilité moins connue et médiatisée : le soja et le cacao.
La responsabilité des champs d’huile de palme dans la destruction des milieux naturels d’Indonésie et de Papouasie-Nouvelle Guinée est bien documentée et fait l’objet d’une mobilisation internationale d’industriels et d’Etats pour imposer l’arrêt de la déforestation. Cependant, la situation sur le terrain n’est toujours pas maîtrisée du fait d’un nombre important de petits planteurs et de la difficulté de construire un cadastre fiable. Aussi 84% du million de tonnes importées annuellement présentent un risque élevé de provenir de zones déforestées.
Sans soja pas d'oeufs ni de blancs de poulet
ELEVAGE. Le risque lié au soja est moins connu. Et pour cause : il n’est pas consommé directement dans l’assiette alors que chaque Européen en consomme 61 kilos par an sans le savoir. Les près de 5 millions de tonnes qui débarquent annuellement dans les ports bretons servent en effet à l’alimentation animale, en priorité les porcs et la volaille. Produire 1 kg de poulet nécessite ainsi 800 à 900 grammes de soja et la production d’œufs est fortement dépendante de cette légumineuse importée d’Argentine et du Brésil, deux pays où cette plante a colonisé des millions d’hectares de zones naturelles. L’importation récente de soja pour la production de biocarburants aggrave le risque. 73% du soja importé est donc à risque de déforestation.
Le cacao enfin est un facteur important de destruction des forêts. La demande croissante en chocolat de 2% par an fait flirter la production mondiale avec les 4 millions de tonnes dont la France importe 10%. 70% des tonnages de fèves proviennent de Côte d’Ivoire et du Ghana. Alors que le cacaoyer est une plante d’ombre, la culture en plein soleil a été préférée pour augmenter les rendements. Résultat : la forêt équatoriale qui recouvrait entièrement le sud de la Côte d’Ivoire a complètement disparu, à l’exception de quelques parcs nationaux qui sont malgré tout menacés. Un récent rapport de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) souligne ainsi qu’un cacao "zéro déforestation" ne peut être garanti vu les conditions de culture de cet arbre. Le risque de déforestation de 57% de l’étude est vraisemblablement sous-évalué.
La production de bois et pâte à papier est plus responsable et durable
CHAUSSURES. Derrière ce trio, les quatre autres produits analysés présentent des situations contrastées. L’hévéa subit un risque élevé mais sur des importations réduites. L’étude nous apprend cependant que le caoutchouc naturel rentre dans la composition d’un quart des pneus des voitures individuelles et non pas uniquement pour les pneus à usage professionnel. Le bœuf et son sous-produit le cuir présentent un risque moins élevé par le fait que la majorité des importations proviennent de pays où le risque de déforestation est faible.
Mais les circuits commerciaux des peaux pour les chaussures souvent complexes doivent rendre prudent sur les résultats. Enfin, le bois et la pâte à papier sont des postes importants d’importation, mais le risque est faible pour deux raisons : les importations en provenance de pays tropicaux sont limitées et réservés à des usages particuliers comme les meubles de jardin. Le bois d’œuvre et la pâte à papier proviennent principalement de l’Union européenne et sont largement couverts par les labels garantissant la gestion durable des forêts exploitées.