Campagne de stigmatisation des Molenbekois et de Philippe Mourreaux?

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PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/668225/faut-il-quitter-molenbeek-saint-jean.html

Faut-il quitter Molenbeek-Saint-Jean?
Entretien : M.-A.G.

Mis en ligne le 21/06/2011

Les petits faits de délinquance et d'insécurité qui se sont déroulés à Molenbeek se passent dans toutes les communes. Continue-t-on à regarder le furoncle qui bousille la face ou bien regarde-t-on la totalité du corps? Une opinion de Dirk DE BLICK, Maison des cultures et de la cohésion sociale, Molenbeek.
Vous êtes à la tête de la Maison des cultures et de la cohésion sociale, quelle est votre analyse de la situation à Molenbeek ? J’ai découvert, encore une fois, avec stupéfaction, l’ampleur que les médias donnent à cet épiphénomène. Cela m’irrite. On parle de quoi ? De deux sociétés, plutôt néerlandophones, qui se cloîtrent dans un quartier. Elles font relativement peu d’efforts pour s’intégrer. Son personnel vient y travailler, mais cela ne concerne absolument pas les habitants. Les petits faits de délinquance et d’insécurité qui s’y sont déroulés se passent dans toutes les communes, pas uniquement à Molenbeek. On prend Molenbeek comme vaisseau amiral de l’insécurité à Bruxelles. J’habite Woluwe, ou plutôt je dors à Woluwe et je vis à Molenbeek. Si on prend l’autre bout de la lorgnette, à Molenbeek, vous avez une autre qualité de vie, nettement plus intéressante, que ce qui se passe à Woluwe, dans les cités-dortoirs. Cela fait 8 ans que je travaille ici, j’ai zéro problème, zéro souci. Cela dépend vraiment de la manière dont vous vous ouvrez à votre quartier. Molenbeek doit faire face à une série de défis qui en font un laboratoire pour la jeunesse de Bruxelles.

De quoi voudriez-vous que la presse parle par rapport à Molenbeek ? De l’or noir de Molenbeek. On a ici des jeunes qui ont des talents phénoménaux. Ce sont des personnes brillantes, qui vont dans des écoles malheureusement ghettoïsées. C’est la base du problème. Qu’est-ce qu’on fait dans l’enseignement ? Qu’est-ce qu’on fait pour les crèches ? Qu’est-ce qu’on fait pour les mères seules avec plein d’enfants ? Continue-t-on à regarder le furoncle qui bousille la face ou bien regarde-t-on la totalité du corps ? Et si l’on regarde les fondations, quels sont les moyens que l’on y met ? Le défi, il est là. Qu’est-ce qu’on fait pour ces jeunes, pour leur avenir ? Quel modèle ont-ils ?
 
Outre les vols, les actes de vandalisme, les agressions, certains sont indisposés parce que des quartiers deviennent de plus en plus “monocommunautaires”. Avec des cafés qui ne sont plus fréquentés que par des hommes et où on ne sert aucune boisson alcoolisée. A la Maison des cultures et de la cohésion sociale, on sert du vin et de l’alcool… Pour moi, tout est dans la manière de regarder la personne que vous avez en face de vous. La première chose que nous essayons de faire avec les 40 000 enfants qui viennent ici par an - et je ne dis pas que c’est facile, comme je ne dis pas que c’est plus facile au collège Don Bosco de Woluwe -, c’est de faire comprendre le respect. Il y a des règles de vie. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’on est dans un quartier "monocommunautaire" qu’on se devrait de refréner notre culture. Comme la brassicole. On peut boire ici toutes les trappistes, cela nous permet de parler de cela avec notre personnel. Ils sont ouvriers la journée et barmen le soir. Je leur apprends à servir la Westmalle comme il faut. On a aussi une académie de dessin. On y emploie le modèle vivant, le modèle nu. Régulièrement, nous avons des expositions. Pour le moment, il y a une femme géante complètement nue qui enfonce sa tête dans un bel arbre. Elle a son postérieur largement ouvert sur la cour. Les personnes se donnent rendez-vous devant cette sculpturale madame et on en parle. Il n’y a pas eu de dégradation. A partir du moment où vous expliquez les choses, je pense que 95 % du chemin est fait.
 
Les quartiers qui font peur aux citoyens
Mis en ligne le 22/06/2011

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84% des personnes ayant répondu à notre sondage répondent "oui" à la question "avez-vous peur dans certains quartiers?".
Ceux qui provoquent le plus de craintes chez nos concitoyens sont majoritairement situé à Bruxelles et essentiellement dans les quartiers de Schaerbeek et Molenbeek.

Les stations de métro de la capitale semblent également provoquer un certain nombre d'inquiétude à commencer par les stations Simonis, Ribaucourt, Belgica ou encore Comtes de Flandre.

Sur le même sujet:
 
Stop à "la politique de l'autruche" à Molenbeek
BELGA

Mis en ligne le 22/06/2011

Le CD&V Molenbeek a organisé mardi une action visant à dénoncer l'impunité de la petite criminalité dans la commune. Un homme déguisé en autruche a interpellé les passants devant la maison communale pour les sensibiliser aux problèmes d'insécurité.
La section locale du CD&V avait organisé cette action mardi à 14h, pour dénoncer "la politique de l'autruche" du bourgmestre Philippe Moureaux face aux problèmes de sécurité de la commune. Elle a appelé les autorités locales à pratiquer une politique de tolérance zéro dans certains quartiers. Un homme déguisé en autruche a interpellé durant vingt minutes les passants pour attirer leur attention sur le sentiment d'insécurité.

Selon le président du CD&V Molenbeek, la petite criminalité (dépôts clandestins d'immondices, vandalisme, le graffiti, harcèlement de femmes, agressions verbales, vitres de voitures cassés, etc.), ne se cantonne pas à quelques quartiers mais est répandue dans toute la commune. Il souhaite que Philippe Moureaux témoigne de davantage d'empathie vis-à-vis des des habitants et reconnaisse la gravité de la situation.

Une délégation du CD&V a été reçue au cabinet Moureaux, à qui elle a fait part de ses requêtes: sanctions administratives, investissements dans la police locale et tolérance zéro dans le quartier Maritime et aux abords des Etangs Noirs.
 
Renforcement policier en vue à Molenbeek

Rédaction en ligne

samedi 18 juin 2011, 16:14

Il devrait y avoir bientôt plus de policiers en rue à Molenbeek. Pour rappel, pour Philippe Moureaux, le bourgmestre de la ville, le débat sur l’insécurité à Molenbeek repose sur des « mensonges ».


Philippe Moureaux, © Belga


Des divergences d’analyse sont apparues sur le climat qui prévaut dans la commune bruxelloise de M entre le bourgmestre Philippe Moureaux (PS) et les collaborateurs de deux entreprises qui l’ont quittée. Les deuxièmes ont reproché au premier de minimiser la situation, face aux nombreux actes d’incivilité et d’agression qu’ils ont subis.

Le bourgmestre se plaint dans deux quotidiens flamands d’un manque d’effectifs policiers, mais selon De Morgen qui cite la ministre de l’Intérieur Annemie Turtelboom (Open VLD) à ce sujet, Philippe Moureaux a refusé à plusieurs reprises de recourir aux policiers fédéraux disponibles.

Au Standaard, Philippe Moureaux a confié avoir connaissance de l’embauche de 15 policiers locaux supplémentaires. Selon la ministre de l’Intérieur Annemie Turtelboom, il y en aura bien davantage, d’ici peu.
 
BBDO à Philippe Moureaux : « Vous nous faites honte »

Rédaction en ligne

vendredi 17 juin 2011, 18:30

L’agence BBDO répond à Philippe Moureaux, qui, dans une interview au Morgen, minimisait les problèmes d’insécurité à Molenbeek.




Dans une lettre ouverte adressée ce vendredi à Philippe Moureaux, l’agence BBDO emboîte le pas de Mortierbrigade pour dénoncer les problèmes d’insécurité à Molenbeek. « Il ne s’agit ici nullement d’un pamphlet politique et d’une quelconque volonté de participer à la polémique nord/sud » précise l’agence, qui dit vouloir se faire le porte-voix des victimes de violence.

« Monsieur le Bourgmestre,

Dans un journal national du vendredi 17 juin, vous affirmez que le débat sur les problèmes d’insécurité dans votre commune Molenbeek est “basé sur des mensonges”.

Vous n’auriez pas pu nous humilier davantage.

Nous sommes dix collaborateurs de BBDO. L’an dernier, nous avons tous les dix été victimes de ce que vous nommez prétendument des petits ‘incidents’. Commis par des jeunes qui nous arrachent violemment notre sac. Des jeunes qui brisent les vitres de nos voitures. Des jeunes dont les injures verbales sont devenues telles que nous sortons en rue la peur au ventre. Des jeunes qui se sont même permis de pointer une arme sur l’un de nos collègues masculins.

Quand vous dites ‘Bon, de quoi parlons-nous au juste ?’, vous nous décevez et nous faites honte. Car il faut enfin dire la vérité. Ces dix dernières années, nous avons dénoncé 152 faits concernant des actes perpétrés contre nos collaborateurs ou notre bâtiment. Oui, 152, dont 10 avec agression corporelle rien que cette dernière année. Est-ce un grand problème de cohabitation sociale ? Si vous aviez subi ces agressions vous-même, vous ne parleriez certainement pas de ‘petits quartiers où les choses se passent un peu plus difficilement’. Car croyez-nous : la ‘petite’ criminalité n’existe pas.

Le vrai problème, c’est que ce vous faites est insuffisant pour mettre un terme à cette situation plus que sensible. Plus grave encore : vous la niez. C’est pourquoi notre direction a dû elle-même trouver des solutions. Jusqu’à engager une firme de sécurité qui lui coûte une fortune. Jusqu’à mettre sur pied un service de navettes sécurisées. Jusqu’à réserver toutes ses places de parking protégées pour les femmes de notre entreprise. Jusqu’à organiser des sessions de Crime Control pour tous les collègues.

Si vous niez l’existence d’un problème de cohabitation à Molenbeek, alors vous ne pouvez pas non plus le résoudre. Nous ne menons aucune campagne politique. Nous voulons simplement pouvoir marcher jusqu’à notre voiture, le métro ou notre travail en toute sécurité. Nous ne doutons pas que c’est ce que vous voulez, vous aussi. C’est en tout cas le minimum que l’on peut attendre de son bourgmestre. Ne croyez-vous pas ?

Avec nos meilleures salutations,

Anne,

Ekaterina,

Gloria,

Hanne,

Inge,

Luc,

Sara,

Tina,

Valérie,

Véronique »
 
La polémique a été lancée par cette entreprise flamande (BBDO) qui a eu la maladresse de signer l'article....car on y voit aucun collaborateur d'origine allochtone....

La question qui se pose est pourquoi cette entreprise ne veut pas engager des gens du quartier? pourquoi "importer" des gens de Flandre et discriminer les jeunes du quartier? probablement que le problème vient de là?

Les jeunes du quartiers auraient envoyé des CV dans cette entreprise qui ne veut pas d'eux?

Pourquoi dans la signature on ne lit pas des "Amina" Aminata" ou "Mohamed"?


De plus je crois savoir qu'il y a une ordonnance de Rachid Madrane qui impose aux entrises bruxelloises d'engager au moins 10% des jeunes du quartier.... pourquoi cette entreprise ne respecte elle pas cette ordonnance?

J'ai des amis BBB (blanc beu blanc) qui habitent dans ce type de quartier et ils n'ont jamais eu de problèmes.... la différence probablement c'est que eux parlent avec les habitants du quartier.... cette entreprise devrait se poser la question pourquoi ce genre de problème n'arrive qu'à eux et pas à d'autres... le premier pas serait d'engager des gens du quartier ....
Normalement il faudrait que cette entrepise engage 50% de gens du quartier pour refleter fidèlement la sociologie de leur quartier...

Anne,

Ekaterina,

Gloria,

Hanne,

Inge,

Luc,

Sara,

Tina,

Valérie,

Véronique »
 
Moureaux : « Molenbeek n’est pas le Bronx »

PIERRE-YVES WARNOTTE ET CEDRIC PETIT

vendredi 17 juin 2011, 16:08

Pour le bourgmestre de Molenbeek, le débat sur l’insécurité à Molenbeek repose sur des « mensonges ».


BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR


Dans une interview accordée au Morgen, le bourgmestre de Molenbeek réagit aux attaques sur la commune de Molenbeek. Dans le courant de la semaine, l’agence Mortierbrigade annonçait son déménagement prochain de la commune bruxelloise vers Schaerbeek, faisant étant d’« événements pas très heureux, dont des actes de vandalisme, des vols et des agressions ». La diffusion sur la VRT d’un reportage sur l’insécurité dans le quartier a incité Moureaux à sortir du bois.

« Il y a dans le quartier un problème particulier. », reconnaît-il, «Mais où est le problème de vivre ensemble » , conteste Moureaux. « Dans notre commune, vivent 94 000 personnes, riches et pauvres. Il y a trois ou quatre petits quartiers où les affaires sont plus délicates », mais cela ne fait pas de Molenbeek un « nouveau Bronx » pour le bourgmestre socialiste.

Interrogé par nos confrères de Radio1 (première chaîne de la VRT), le député flamand de Groen ! Luckas Vander Taelen n’y est pas allé de main morte face aux propos de Philippe Moureaux. « Molenbeek n’est pas le Bronx. Mais les problèmes dans la ville sont évidents. Et il s’agit bel et bien de problèmes. » Il y a un an, l’élu vert avait signé une carte blanche dans le Standaard au sujet des problèmes de sécurité à Bruxelles. Depuis lors, rien n’a selon lui vraiment changé. « On peut évidemment continuer à se taire, mais si l’on veut trouver une solution, il faut en parler. L’agence de pub BBDO a mis en évidence toute une série de problèmes, il y a des mois, mais Moureaux n’a jamais réagi ».

Vander Taelen s’insurge aussi contre le fait que le bourgmestre de Molenbeek accuse BBDO et la Mortierbrigade de propager des mensonges. « Je ne vois vraiment pas ils mentiraient. La rédaction du journal De Morgen était aussi installée dans ce quartier et ils ont aussi déménagé ». « La Mortierbrigade est l’agence de pub qui a pensé la campagne « Zonder haat straat » (Ndlr Une campagne qui prônait la tolérance, notamment en milieu urbain). Si cette agence met le doigt sur ce type de problèmes, on peut se dire qu’il se passe tout de même quelque chose. Quiconque habite à Bruxelles, sait que ce qui se passe dans certains quartiers. Si on ne fait rien, cela ne peut qu’empirer. » Pour Vander Taelen, les problèmes doivent pris en charge au niveau régional. « Les Bourgmestres à Bruxelles apprécient trop leur propre pouvoir. Beaucoup ont la crainte d’en abandonner une partie aux Flamands, via le niveau régional. Pourquoi n’entend-on pas Charles Picqué réagir ? Qu’ont à gagner ces bourgmestres, qui ont un électorat francophone, à défendre les yuppies de la Mortierbrigade ».
 
Message à mon bourgmestre Mr. Moureaux

Geplaatst op 17/06/2011


Monsieur Moureaux, je me présente rapidement, je suis Liégeois, je suis venu habiter dans votre commune il y a 5 ans, à l’époque, mes parents et moi avions choisi ce quartier sans véritablement connaître sa réputation mais pour des questions de prix, tout simplement. Proche du métro, proche du centre-ville, proche du Heysel, sur papier, l’endroit est parfait. J’avais bien entendu quelques problèmes liés à l’immigration, au vivre-ensemble, mais je connais trop bien ce genre de dossier pour ne pas prendre ces rumeurs comme faits établis.

Il y a quelques jours, la VRT diffusait un reportage sur Molenbeek. On y voyait des entreprises locales, poussées à déménager vu l’insécurité et l’atmosphère détestable. Je vous le concède, le ton de l’émission était un brin caricatural. Musique d’ambiance façon film d’horreur, interview de garde de sécurité dont on ne voyait pas le visage “pour raison de sécurité évidente”, etc … Du sensationnalisme qui n’a rien à envier aux chaines privées. Pourtant Monsieur Moureaux, j’ai regardé ce reportage avec attention, écouté les différents intervenants, et souvent acquiescé. La détresse qu’on lit dans leurs yeux, je la comprenais. Reportage terminé, j’attends votre réaction.

Ainsi donc, le surlendemain, vous réagissez et après avoir, heureusement, reconnu qu’il y avait un problème, minimisez. “(…) maar u heeft de bewakingsagent van die firma toch zelf gehoord op Terzake? In zijn logboek stonden een à twee incidenten per maand genoteerd. Bon, over wat hebben we het dan? Waar is het grote samenlevingsprobleem?” Moureaux vindt dat het debat gebaseerd wordt op leugens.” je traduis pour certains :” Mais vous avez entendu l’agent de sécurité de cette firme sur Terzake ? Dans son calepin étaient notés un à deux incidents par mois. Bon, où est le problème de vivre-ensemble? [Ce] débat est basé sur des mensonges“. Permettez-moi de vous le dire monsieur Moureaux, même si cela va vous paraître particulièrement condescendant, vous n’avez rien compris.

suite de la lettre ici : http://belgium4ever.wordpress.com/2011/06/17/message-a-mon-bourgmestre-mr-moureaux/
 
Molenbeek, etc., cessons de nous mentir

JUREK KUCZKIEWICZ

lundi 20 juin 2011, 07:20

Rédacteur en chef adjoint


Dans un monde idéal, Molenbeek serait cette commune de Bruxelles où Pieter, responsable commercial, laisserait chaque jour paisiblement sa voiture allemande sur le parking ouvert de son entreprise, aussi paisiblement que son collègue Farid, le comptable. Gerda, la réceptionniste, n’aurait aucune crainte à aller acheter à midi son taboulé au snack du coin, chez Jos et Fatima.

Arrêtons là le rêve. L’entreprise – aujourd’hui une agence de pub – est barricadée avec ses voitures sous surveillance d’une entreprise de sécurité, et ses employés traversent, pour pénétrer quotidiennement leur bunker, un environnement fait de regards sombres, d’insultes voire d’arrachages de sacs ou de rétroviseurs. Molenbeek est cette commune où il y a, à un bout du spectre : des entreprises et des citoyens estomaqués d’entendre des discours niant les problèmes du lieu ; à l’autre bout : une frange jeune, d’origine majoritairement allochtone, sans emploi ni perspective d’en trouver. Entre les deux : une majorité d’individus et de petits commerces et entreprises, qui essaient avec plus ou moins de bonheur de tirer leur épingle du jeu, voire de contribuer à un meilleur « vivre ensemble ».

Hélas ! la polémique s’articule toujours à l’identique, entre ceux qu’on accuse de monter en épingle des incidents prétendument isolés, et ceux qui se retranchent derrière des statistiques en progrès, et les discours politiquement corrects, pour passer les problèmes sous silence.

Mais il y a des vérités à faire tinter aux oreilles des uns et des autres. D’abord, on ne peut nier, à Molenbeek mais aussi ailleurs, les sentiments diffus, ignorés par les statistiques, d’inconfort ou d’insécurité urbains. La banalisation de l’insulte ou de la grossièreté à l’égard des femmes, pour ne prendre que le petit début de l’incivilité quotidienne, est déjà inacceptable…

Mais, on ne peut s’offusquer des discours « politiquement corrects », en faisant comme si la détresse économique et sociale n’existait pas. Renforcer le maintien de l’ordre ? Peut-être. Mais on peut poster tous les agents du monde dans les rues où végètent des tribus de jeunes désœuvrés : tant qu’on ne leur offrira pas de perspective professionnelle, ce sera peine perdue. C’est la mission des pouvoirs publics, mais aussi des entreprises, dont on a récemment encore pu voir avec quelle finesse elles pratiquent la discrimination à l’embauche. Tant qu’une mobilisation générale – un plan Marshall ? – ne sera pas décrétée pour répondre à ce défi majeur, Gerda entendra encore des « sale p… » en rue, tandis que Farid butera sur des « pas d’Arabe dans notre service clientèle ». Et les uns comme les autres se mentiront toujours sur l’insécurité à Molenbeek.
 
« Ça ne s’améliore pas dans le quartier et ça m’inquiète »

DE BOECK,PHILIPPE

Jeudi 16 juin 2011


L’agence de pub Mortierbrigade va quitter un quartier agité de Molenbeek pour un autre plus calme à Schaerbeek. Un déménagement qui suscite la polémique dans la presse flamande.

ENTRETIEN

Le quartier Maritime, où se trouvent les bureaux de Mortierbrigade, est une des zones chaudes de la capitale. Dirk Debeys, directeur financier, explique pourquoi son agence va changer de quartier et s’installer à Schaerbeek.

Depuis 2004, vos bureaux se trouvent dans la rue de Rotterdam à Molenbeek, un quartier difficile. Pourquoi avez-vous décidé de déménager ?

La raison principale, c’est le manque de place. Nous louons actuellement un espace de 400 mètres carrés de surface utile pour vingt-cinq personnes et des stagiaires. Nous sommes un peu à l’étroit. Depuis deux ans, nous sommes à la recherche d’un endroit plus vaste, avec idéalement le double de superficie. Et nous l’avons trouvé à Schaerbeek près de la maison communale, dans un ancien dépôt de boissons de la brasserie Haecht. Il est vrai que les quelques cas de vandalisme et d’agressions que nous avons connus ont fait que Molenbeek ne se trouvait pas dans notre top cinq.

Pourtant, le site de Tour & Taxis qui accueille de plus en plus de bureaux se trouve juste à côté…

Oui, mais ce n’est pas le genre d’endroit que nous recherchions. Nous voulions quelque chose d’atypique, nous ne sommes pas un bureau d’avocats.

Mais vous souhaitiez néanmoins rester en ville à tout prix ?

Oui, parce que c’est important, pour nous comme pour nos clients. La moitié de notre staff habite en ville et l’accès en transports en commun est une donnée importante. Et puis, nous voulons aussi garder un lien avec la vie, avec ce qui se passe autour de nous. C’est important pour notre métier. Quand nous avons créé l’agence, nous avions loué des bureaux à Molenbeek parce que c’était bien situé et proche du centre-ville. L’endroit était très chouette et le prix raisonnable. Pour une start-up, ça compte ! L’endroit où nous allons emménager en septembre sera également loué à un prix raisonnable mais pour une superficie de 800 mètres carrés. Il possède un vaste parking sécurisé qui donne un accès direct au bâtiment.
 
Votre entreprise est-elle bien intégrée dans le quartier ?

Je crois, oui. Nous avons mené une campagne pour des « rues sans haine » (NDLR, notre photo), d’autres campagnes pour des ASBL à buts louables, etc. Bref, en société engagée, nous soutenons certains projets. Mais nous ne voulons pas être utilisés comme symbole de quelque chose qui nous échappe. Le quartier est calme aujourd’hui, le soleil brille, mais chaque année nous sommes confrontés à des événements pas très heureux, dont des actes de vandalisme, des vols et des agressions. Ce n’est pas agréable. Et ce qui m’inquiète, c’est que la situation ne s’améliore pas. La commune ne fait rien et la police non plus. Quand il se passe quelque chose, la police patrouille durant une ou deux semaines puis plus rien et ça recommence. Si c’était vraiment si grave que cela, nous serions partis plus tôt et peut-être au Keiberg à Zaventem, par exemple. Mais, je le répète, ce n’est pas ce que nous voulions. Il y avait dix raisons de trouver d’autres bureaux ailleurs, et la presse n’en a retenu que deux, c’est dommage. Si on avait trouvé un autre bâtiment, mieux sécurisé, à Molenbeek, pourquoi pas. Mais on ne l’a pas trouvé et on ne voulait pas non plus transformer notre bâtiment en château fort comme l’a fait une autre agence dans le quartier. Le mur qui existe autour de nos futurs bureaux a été construit il y a cent ans.

D’accord, mais l’argument de l’insécurité a quand même été pris en ligne de compte dans votre choix…

Bien sûr, mais le problème est beaucoup plus complexe que cela… L’insécurité urbaine, c’est un ensemble de facteurs. Cette polémique liée à notre déménagement a débuté avec une interview à la radio et elle commence à prendre des proportions que nous ne souhaitons pas. C’est la raison pour laquelle j’ai refusé pas mal d’interviews aujourd’hui, notamment
 
loin de moi l'idée de dire que Bruxelles est une ville Safe mais je trouve que l'on récolte ce que l'on sème...

Concrètement, et tout le monde le sait, car c'est un secret de polichinelle : tout cela est un symptome décrit dans le rapport PISA, à savoir que les élèves belges allochtones sont ceux qui sont les moins favorisés en terme d'égalité des chances de tous les pays analysé dans ce rapport PISA (dont des pays asiatiques et de Mediterranée)...

L'autre raison est la politique désastreuses des partis politiques qui ont fait venir des immigrés qui ne parlent pas la langue du pays et qui n'ont aucune chance de s'integrer car pas instruit....alors que la plupart des pays basent leurt politique migratoire sur la capacité au candidat immigré a s'integrer (donc contrat de travail et bon niveau scolaire) la Belgique fait venir des gens analphabètes...

Enfin la dernière cause qui est lié à la second c'est le taux d'emploi des allochtones.... de nouveau en Belgique on bat le record européen puisque le taux d'emploi des allochtones est le plus faible d'Europe : source : ici
http://www.lesoir.be/debats/editos/2011-06-16/le-racisme-a-l-embauche-un-autre-mal-belge-845873.php : "Dernier indice, de poids : une étude européenne démontre qu’en Belgique l’écart entre le taux d’emploi des Belges et des étrangers atteint 30 %, contre 10 % seulement dans l’ensemble de l’Union. "
 
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