Carrefour ne quitte pas vraiment l'Algérie, il y avait à peine fait acte de présence, qui relevait surtout du symbolique. En termes économiques, cette non-venue n'a guère d'incidences, hormis sans doute pour Arcofina, le partenaire algérien de Carrefour. Ceux qui haussent les épaules en Algérie en apprenant que Carrefour se « retire » n'ont pas tort. Le fait que Carrefour renonce à s'installer en Algérie n'est pas un «signal», ni mauvais, ni bon. La grande distribution finira par s'installer. Mais pour l'heure, pour des raisons pratiques et concrètes, la supérette et l'épicier continueront à dominer.
Le modèle du consommateur économique pour la grande distribution est connu : un véhicule, une aire de stationnement, un chariot à remplir de produits et retour à la maison. Ce modèle reste difficile à réaliser actuellement. Il le sera sans doute après la réalisation de l'autoroute Est-Ouest et l'aménagement des aires de repos et de stationnement. L'enseigne française est venue un peu trop tôt et elle a sans doute découvert, à ses dépens, que le commerce de proximité continuera à emporter les faveurs des consommateurs, les usagers ayant d'exténuantes bonnes raisons d'éviter de prendre leurs voitures dans des villes congestionnées. Donc personne ne regrettera le distributeur.
Dans la situation actuelle, les seuls authentiques signaux probants sont les actes du gouvernement et les règles qu'il met en place. A plus forte raison quand leur lisibilité n'est pas évidente. L'incompréhension qui peut en résulter est infiniment plus redoutable en termes d'indicateur et de message. Beaucoup notent que cette politique paraît constamment hésiter et demeurer, sans jeu de mots, dans un carrefour sans savoir quelle direction prendre. A titre d'exemple, la décision prise le mois dernier d'interdire des projets de montage automobile (en partenariat avec les Chinois et les Iraniens) laisse beaucoup d'observateurs perplexes en dépit des «explications» données par les autorités. On note à cet effet que l'objectif encore vague et sans doute lointain, pour ne pas dire incertain, de «produire» les voitures en Algérie pouvait s'accommoder de la mise en place d'usines de montage.
Le blocage des usines de montage fait dire que le discours officiel sur la réduction des importations est contredit de manière effective. On préfère de facto importer les voitures que les monter localement. On y trouve une illustration du tropisme occidental qui domine les esprits. De là à suggérer que ces mesures favorisent, in fine, les importateurs, il n'y a qu'un pas que certains n'hésitent pas à franchir en relevant que le discours subitement inquiet sur le volume aberrant des importations est ouvertement pris à défaut. En somme, au nom d'une hypothétique production de véhicules en Algérie, on bloque des usines de montage qui auraient au moins créé de l'emploi et favorisé des industries connexes tout en laissant le marché totalement aux mains des importateurs. Cohérence quand tu nous tiens...
http://www.continentalnews.fr/actualite/economie,4/carrefour-ne-quitte-pas-l-algerie,5565.html
Le modèle du consommateur économique pour la grande distribution est connu : un véhicule, une aire de stationnement, un chariot à remplir de produits et retour à la maison. Ce modèle reste difficile à réaliser actuellement. Il le sera sans doute après la réalisation de l'autoroute Est-Ouest et l'aménagement des aires de repos et de stationnement. L'enseigne française est venue un peu trop tôt et elle a sans doute découvert, à ses dépens, que le commerce de proximité continuera à emporter les faveurs des consommateurs, les usagers ayant d'exténuantes bonnes raisons d'éviter de prendre leurs voitures dans des villes congestionnées. Donc personne ne regrettera le distributeur.
Dans la situation actuelle, les seuls authentiques signaux probants sont les actes du gouvernement et les règles qu'il met en place. A plus forte raison quand leur lisibilité n'est pas évidente. L'incompréhension qui peut en résulter est infiniment plus redoutable en termes d'indicateur et de message. Beaucoup notent que cette politique paraît constamment hésiter et demeurer, sans jeu de mots, dans un carrefour sans savoir quelle direction prendre. A titre d'exemple, la décision prise le mois dernier d'interdire des projets de montage automobile (en partenariat avec les Chinois et les Iraniens) laisse beaucoup d'observateurs perplexes en dépit des «explications» données par les autorités. On note à cet effet que l'objectif encore vague et sans doute lointain, pour ne pas dire incertain, de «produire» les voitures en Algérie pouvait s'accommoder de la mise en place d'usines de montage.
Le blocage des usines de montage fait dire que le discours officiel sur la réduction des importations est contredit de manière effective. On préfère de facto importer les voitures que les monter localement. On y trouve une illustration du tropisme occidental qui domine les esprits. De là à suggérer que ces mesures favorisent, in fine, les importateurs, il n'y a qu'un pas que certains n'hésitent pas à franchir en relevant que le discours subitement inquiet sur le volume aberrant des importations est ouvertement pris à défaut. En somme, au nom d'une hypothétique production de véhicules en Algérie, on bloque des usines de montage qui auraient au moins créé de l'emploi et favorisé des industries connexes tout en laissant le marché totalement aux mains des importateurs. Cohérence quand tu nous tiens...
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