Ce que révèlent les dossiers des détenus de Guantanamo
Dans plus de 700 documents confidentiels sur les prisonniers détenus dans le centre depuis 2002 et diffusés par WikiLeaks, on apprend que des mineurs et un vieillard ont été emprisonnés à tort et qu'un important djihadiste a été relâché par erreur.
Plus de deux ans après la signature d'un décret présidentiel prévoyant la fermeture de Guantanamo «d'ici à un an», 172 personnes sont toujours détenues dans la plus secrète des prisons américaines. Plus de 700 fiches individuelles confidentielles rédigées par le départment d'État et transmises par le site WikiLeaks à plusieurs quotidiens internationaux donnent aujourd'hui quelques éléments sur le profil de ces prisonniers et ceux déjà libérés entre 2002 et 2009. Le gouvernement a d'ores et déjà déclaré qu'il regrettait la diffusion de ces fiches et que la position officielle avait pu évoluer pour certains détenus, sans donner plus de précisions.
Le New York Times publie l'essentiel des documents mis à sa disposition par WikiLeaks sur son site internet. En voici les principales révélations.
De nombreuses arrestations abusives...
Sur les 779 détenus de Guantanamo depuis 2002, au moins 150 y ont été envoyées sans raison valable ou sur la foi de dénonciations calomnieuses avant d'être relâchées. Parmi elles, des paysans et des bergers afghans ou pakistanais pour la plupart, arrêtés par erreur. Ainsi Hezbullah Abd Jalil Andar, jeune Afghan de 18 ans, est réquisitionné comme guide par des soldats américains alors qu'il cultive tranquillement son champ de luzerne. Une autre unité le prend pour un prisonnier et le transfère à Guantanamo.
L'histoire de Naqib Ullah, un adolescent de 14 ans, n'est pas moins terrible. Peu après son arrivée dans le centre en janvier 2003, les interrogateurs se rendent compte que le jeune homme a été enlevé puis violé par une douzaine d'hommes peu avant son arrestation en Afghanistan. Ses ravisseurs lui ont mis un fusil entre les mains au moment où les Américains s'approchaient de leur camp puis ils se sont enfuis.
Un journaliste soudanais d'al-Jezira est lui resté incarcéré pendant six ans. Interrogé sur le fonctionnement de la chaîne qatarie et suspecté d'être en contact avec des groupes terroristes, il est finalement libéré en 2008 sans être poursuivi.
En 2002, un vieil Afghan de 89 ans souffrant d'un cancer de la prostate et de sénilité avancée est envoyé à Guantanamo. Il est accusé par un voisin d'utiliser un téléphone satellite et de posséder des documents compromettants. Il s'avère rapidement que Mohammed Sadiq ne sait pas se servir de ce téléphone et ne dispose d'aucune information stratégiquement intéressante. Il est relâché après 6 mois de détention.
... et un dangereux combattant libéré par erreur
Sur les nombreuses personnes arrêtées, quelque 380 n'étaient des seconds couteaux. Seuls 220 ont été considérés comme de dangereux extrémistes. Au moins l'un d'entre eux a toutefois échappé aux enquêteurs. Le Pakistanais Abdullah Mehsud a donné un faux nom et réussit à convaincre les Américains qu'il avait été enrôlé de force. Quelques mois après sa libération, Mehsud organise des attaques contre les troupes américaines avant de recevoir personnellement les félicitations de Ben Laden.
Dans plus de 700 documents confidentiels sur les prisonniers détenus dans le centre depuis 2002 et diffusés par WikiLeaks, on apprend que des mineurs et un vieillard ont été emprisonnés à tort et qu'un important djihadiste a été relâché par erreur.
Plus de deux ans après la signature d'un décret présidentiel prévoyant la fermeture de Guantanamo «d'ici à un an», 172 personnes sont toujours détenues dans la plus secrète des prisons américaines. Plus de 700 fiches individuelles confidentielles rédigées par le départment d'État et transmises par le site WikiLeaks à plusieurs quotidiens internationaux donnent aujourd'hui quelques éléments sur le profil de ces prisonniers et ceux déjà libérés entre 2002 et 2009. Le gouvernement a d'ores et déjà déclaré qu'il regrettait la diffusion de ces fiches et que la position officielle avait pu évoluer pour certains détenus, sans donner plus de précisions.
Le New York Times publie l'essentiel des documents mis à sa disposition par WikiLeaks sur son site internet. En voici les principales révélations.
De nombreuses arrestations abusives...
Sur les 779 détenus de Guantanamo depuis 2002, au moins 150 y ont été envoyées sans raison valable ou sur la foi de dénonciations calomnieuses avant d'être relâchées. Parmi elles, des paysans et des bergers afghans ou pakistanais pour la plupart, arrêtés par erreur. Ainsi Hezbullah Abd Jalil Andar, jeune Afghan de 18 ans, est réquisitionné comme guide par des soldats américains alors qu'il cultive tranquillement son champ de luzerne. Une autre unité le prend pour un prisonnier et le transfère à Guantanamo.
L'histoire de Naqib Ullah, un adolescent de 14 ans, n'est pas moins terrible. Peu après son arrivée dans le centre en janvier 2003, les interrogateurs se rendent compte que le jeune homme a été enlevé puis violé par une douzaine d'hommes peu avant son arrestation en Afghanistan. Ses ravisseurs lui ont mis un fusil entre les mains au moment où les Américains s'approchaient de leur camp puis ils se sont enfuis.
Un journaliste soudanais d'al-Jezira est lui resté incarcéré pendant six ans. Interrogé sur le fonctionnement de la chaîne qatarie et suspecté d'être en contact avec des groupes terroristes, il est finalement libéré en 2008 sans être poursuivi.
En 2002, un vieil Afghan de 89 ans souffrant d'un cancer de la prostate et de sénilité avancée est envoyé à Guantanamo. Il est accusé par un voisin d'utiliser un téléphone satellite et de posséder des documents compromettants. Il s'avère rapidement que Mohammed Sadiq ne sait pas se servir de ce téléphone et ne dispose d'aucune information stratégiquement intéressante. Il est relâché après 6 mois de détention.
... et un dangereux combattant libéré par erreur
Sur les nombreuses personnes arrêtées, quelque 380 n'étaient des seconds couteaux. Seuls 220 ont été considérés comme de dangereux extrémistes. Au moins l'un d'entre eux a toutefois échappé aux enquêteurs. Le Pakistanais Abdullah Mehsud a donné un faux nom et réussit à convaincre les Américains qu'il avait été enrôlé de force. Quelques mois après sa libération, Mehsud organise des attaques contre les troupes américaines avant de recevoir personnellement les félicitations de Ben Laden.