Ce qui a changé au maroc en 15 ans de règne de s.m le roi mohammed vi

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Quinze ans déjà se sont écoulés depuis l’accession au Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Dans la vie d’un Roi, 15 années de règne peuvent être déterminantes pour son peuple, son pays. Qu’est-ce qui a changé alors durant toutes ces années ? Plus loin encore, le Maroc d’aujourd’hui est-il mieux ? Depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, le Maroc a bien changé.

Même si l’évaluation du changement, de sa vitesse et de sa portée peut différer d’une partie à l’autre dans le pays, il y a bien un constat qui met tout le monde d’accord selon lequel le changement s’est fait vers le mieux.

C’est une réalité que personne ne peut nier. Le changement a d’ailleurs atteint son summum un soir du 9 mars 2011 lorsque le Souverain annonçait la réforme de la Constitution. Mais pour bien comprendre cette étape cruciale de l’histoire du Royaume, il faut revenir quinze ans en arrière. Car la Constitution de 2011 ne représente que l’aboutissement d’un processus de réformes tous azimuts commencé en 1999. Lorsque le Souverain succède à Feu Hassan II, les attentes et les enjeux sont énormes.

Le peuple marocain voit alors en lui un Roi jeune capable de répondre à ses aspirations. A ces moments, le Maroc vit déjà une expérience politique inédite avec le premier gouvernement d’alternance.
La conduite du Maroc vers un avenir politique plus démocratique, plus ouvert et plus libre tout en menant une réconciliation avec le passé fut ainsi l’un des tout premiers chantiers du Souverain. C’est alors que l’Instance équité et réconciliation voit le jour.

Autant la décision de créer une telle instance était importante, voire inévitable pour que le pays puisse avancer sereinement et sur des bases solides vers l’avenir, autant cette décision était délicate car elle proposait de déterrer des pages sombres de l’histoire du pays. Le courage est même poussé à ses limites lorsque la gestion de l’IER est confiée à des victimes de ce qui sera appelé les années de plomb. Un grand travail de recherche est réalisé et les images retransmises à la télévision, des auditions publiques des victimes font le tour du monde.

Mohammed VI réussit alors à réconcilier les Marocains avec leur passé. Le succès est tel que l’expérience marocaine deviendra ailleurs un exemple à suivre. L’une des tâches importantes de l’IER fut la rédaction d’une série de recommandations afin que le pays puisse définitivement tourner la page de son passé difficile. Il faut dire qu’au début du règne de Sa Majesté le Roi, la société marocaine vit une liberté notamment d’expression sans précédent.

Plusieurs personnalités politiques exilées ou assignées à résidence surveillée sont autorisées à reprendre leur cours normal de vie. Ce climat nouveau permet à tout un chacun d’exprimer en toute liberté ses points de vue, sa différence. Apparaît alors au sein de la société un débat de valeur qui prend une plus grande dimension avec la proposition de la Charte nationale d’intégration de la femme par le gouvernement d’alternance.

Des manifestations pour ou contre sortent dans le pays qui vit l’un de ses grands exercices démocratiques. Et c’est un nouveau chantier pour le Souverain qui assume ses fonctions en tant que chef de l’Etat mais également en tant que Commandeur des croyants en annonçant la réforme du Code de la famille. Le Maroc a un nouveau rendez-vous avec l’Histoire.

SM le Roi Mohammed VI réussit non seulement à mettre tout le monde d’accord mais il offre à son peuple un nouveau Code de la famille qui est considéré aujourd’hui encore comme l’une des avancées phare du nouveau règne. Malheureusement, les attentats terroristes qui surviennent à Casablanca en 2003 viennent plonger le Maroc dans une profonde remise en cause.

Une remise en cause parce que le pays était victime d’actes terroristes par les mains de certains de ses propres enfants. Si l’approche sécuritaire avait été privilégiée au lendemain de ces tristes événements, le pays a fini par comprendre qu’il fallait apporter d’autres réponses plus adaptées, plus humanistes à cette nouvelle problématique. Le Roi Mohammed VI lance alors l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH).

Ce nouveau chantier a été conçu et imaginé pour sortir de la précarité et de l’exclusion de nombreuses familles marocaines vivant dans les milieux urbain, périurbain ou rural. Alors que l’INDH était portée plutôt vers le volet social, le Souverain a pris l’initiative de lancer plusieurs grands chantiers sur le plan économique. Des stratégies ambitieuses ont été tour à tour lancées. Dans le secteur industriel, le Maroc avait son plan Emergence axé sur des nouveaux métiers mondiaux pour le Royaume.

Sur le plan touristique, la vision de 10 millions de touristes a vu le jour et le plan Azur pour la construction de grandes stations touristiques a été lancé. Les secteurs de l’agriculture et de la pêche pilotent leurs propres stratégies respectivement le Plan Maroc Vert et Halieutis. Mais alors que le pays sous l’impulsion Royale mettait en place les bases d’une solide économie nationale, les partis politiques donnaient l’impression d’être dépassés.

Le choc sera d’ailleurs énorme en 2007 lorsque les élections législatives enregistrent l’un des taux de participation les plus faibles de l’histoire du pays. L’expérience d’alternance politique qui avait été lancée à la fin des années 90 donnait donc des signes d’essoufflement. Un nouveau souffle était devenu nécessaire pour la vie politique. Les événements vont alors se succéder. Le Souverain prononcera le 9 mars 2011 un discours historique qui permettra quelque temps après au Maroc d’avoir sa première Constitution sous Mohammed VI.

Une Constitution qui établit de nouveaux rapports entre les institutions dans le pays. Un autre défi réussi est alors inscrit dans l’histoire du pays. Si le Maroc a pu durant les 15 dernières années relever de nombreux défis même au cours des moments les plus difficiles, d’autres chantiers pourraient constituer des cibles prioritaires dans l’avenir.

Une prise de conscience existe déjà au niveau des plus hautes sphères de décision concernant de nombreux défis, notamment l’émergence et la consolidation d’une classe moyenne au sein de la société marocaine. Dans tous les rapports internationaux et nationaux de Bank Al-Maghrib et du Haut-commissariat au plan, des recommandations sont formulées pour placer la classe moyenne au cœur des priorités.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a également évoqué la classe moyenne dans un discours Royal. D’autres chantiers, dont l’enseignement, la santé ainsi que la justice, méritent plus d’efforts pour qu’enfin le Maroc puisse bâtir un modèle social efficace. L’autre défi majeur pour l’avenir concerne bien évidemment l’intégrité territoriale du Maroc. Ce dossier n’a que trop duré et il est grand temps qu’une solution soit trouvée surtout que le Royaume a conforté sa position grâce à sa proposition d’autonomie élargie pour ses provinces du Sud.

Sur le plan politique, seule une mise en œuvre intégrale de la Constitution de 2011 permettra d’appréhender l’avenir avec plus de sérénité. Mais le défi important reste sans nul doute la réconciliation des Marocains avec la vie politique, notamment à travers un changement des mentalités au niveau des partis politiques mais également du côté de l’administration. C’est donc un nouveau programme qui se profile pour le Maroc et la Monarchie a indéniablement un rôle à jouer comme elle l’a toujours fait. Le but étant de passer définitivement de l’exception au modèle marocain sur la base d’un nouveau pacte entre le Roi et le peuple.

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