Une semaine après le lancement de ce que Moscou appelle une «opération militaire spéciale», les journalistes de l'antenne russe de Radio Free Europe/Radio Liberty ont par exemple analysé le contenu de plusieurs chaînes Telegram ayant publié des informations sur des soldats russes morts ou capturés en Ukraine. Les résultats de l'analyse ont révélé que 30% environ des patronymes s'apparentaient à ceux que portent des personnes issues des minorités «non russes», dont une grande majorité de culture musulmane. Il y aurait donc, parmi les soldats, une surreprésentation des minorités, qui constituent près de 20% de la population générale de la Russie.
Un constat similaire est dressé par le chercheur indépendant Kamil Galeev, qui a pu accéder à une liste des soldats blessés envoyés dans un hôpital de la région russe de Rostov-sur-le-Don, située à la frontière avec l'Ukraine (régions de Donetsk et de Louhansk). Or, ces données restent incomplètes et ne permettent pas d'affirmer avec certitude, comme le fait Galeev, que l'armée russe devient celle «des minorités». Les pertes humaines de l'armée russe confirmées par les sources officielles à la date du 5 avril 2022 (1.083 personnes), montrent en effet que les soldats et officiels morts en Ukraine provenaient de l'ensemble des régions de Russie.
D'autre part, l'envoi des militaires d'origine «non slave» pour faire la guerre en Ukraine pourrait relever d'un choix stratégique des autorités russes, compte tenu des liens familiaux existant entre de nombreux Russes ethniques et Ukrainiens. Nous savons aussi que l'État russe fixe annuellement des quotas pour éviter qu'il y ait trop de conscrits issus des régions du Nord-Caucase, par crainte de voir se multiplier des troubles ethniques au sein des régiments. Le terme russe «zemliatchestvo» vient décrire ces communautés d'entraide, qui se forment entre les conscrits de la même région d'origine et constituent des hiérarchies informelles coexistant avec la discipline militaire.
Un constat similaire est dressé par le chercheur indépendant Kamil Galeev, qui a pu accéder à une liste des soldats blessés envoyés dans un hôpital de la région russe de Rostov-sur-le-Don, située à la frontière avec l'Ukraine (régions de Donetsk et de Louhansk). Or, ces données restent incomplètes et ne permettent pas d'affirmer avec certitude, comme le fait Galeev, que l'armée russe devient celle «des minorités». Les pertes humaines de l'armée russe confirmées par les sources officielles à la date du 5 avril 2022 (1.083 personnes), montrent en effet que les soldats et officiels morts en Ukraine provenaient de l'ensemble des régions de Russie.
D'autre part, l'envoi des militaires d'origine «non slave» pour faire la guerre en Ukraine pourrait relever d'un choix stratégique des autorités russes, compte tenu des liens familiaux existant entre de nombreux Russes ethniques et Ukrainiens. Nous savons aussi que l'État russe fixe annuellement des quotas pour éviter qu'il y ait trop de conscrits issus des régions du Nord-Caucase, par crainte de voir se multiplier des troubles ethniques au sein des régiments. Le terme russe «zemliatchestvo» vient décrire ces communautés d'entraide, qui se forment entre les conscrits de la même région d'origine et constituent des hiérarchies informelles coexistant avec la discipline militaire.
Ce que l'on sait du profil des soldats russes qui combattent en Ukraine
Les ressortissants des régions à majorité musulmane et des régions les plus pauvres du pays (ce sont souvent les mêmes) sont surreprésentés au sein de…
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