Choqués par la guerre, les enfants de Gaza « veulent mourir »
vendredi 17 avril 2009 - 07h:03
Anne Barker
Peu de choses ont changé à Gaza depuis la guerre de janvier ; des milliers de familles vivent toujours sous la tente et les maisons et les écoles sont toujours à létat de décombres et de ruines.
La vie de beaucoup denfants na plus jamais été la même depuis loffensive israélienne dil y a trois mois.
En janvier, des bombes israéliennes ont rasé le bâtiment principal de cette école au nord de Gaza, détruisant huit des 20 salles de classe.
Les élèves avaient quitté le bâtiment quand ses trois étages se sont effondrés ; le dernier étage penche toujours et les dalles géantes de béton sont dangereusement en porte-à-faux.
À cause du blocus de 22 mois imposé à Gaza , les arrivées de matériaux sont rares, voire nulles, pour la reconstruction des zones détruites.
Ghada Abu Ward, professeure danglais, voit encore les répercussions quotidiennes sur ses élèves.
« Ils sont hésitants, agacés, déprimés, ils sont plongés dans leurs pensées et dans leur rêveries ; ils sont déconcentrés et obtiennent de piètres résultats » dit-elle.
« Ils pensent : je veux mourir. Mon père est mort dans lattaque israélienne- je veux être avec lui. Je veux tellement mourir. La vie na rien de bon. Au moins quand je serai mort je rejoindrai mes parents et ce sera le paradis ».
Lexécution du frère
Omsyat Awaja, 12 ans, traverse une épreuve encore plus dure que beaucoup dautres ; quelques jours avant que lécole ne soit touchée, la maison de sa famille avait été bombardée.
Par le biais dun traducteur, elle dit que des soldats israéliens ont abattu son frère de neuf ans et ont blessé ses parents ; la famille vit maintenant sous la tente dans un camp proche.
« Mon frère était à côté de mon père et ils lont exécuté délibérément ; ils voulaient le tuer » dit-elle.
« Je me souviens aussi que quand mes parents ont été blessés ,ils ont perdu du sang pendant cinq jours.
« Jespère quà lavenir on ouvrira les passages à la frontière pour que les matériaux de construction puissent arriver et que je puisse retrouver ma maison. Mais mon frère, lui, ne reviendra jamais plus. »
Larmée israélienne a plusieurs fois répété que ses soldats sont les « plus moraux du monde » précisant quils prennent soin de ne pas tuer de civils.
Daprès larmée, les bombardements étaient en représailles pour les roquettes tirées par les militants du Hamas contre Israël.
Mais le père dOmsyat Awaja, Kamal, se demande pourquoi son fils devait mourir.
« Les Israéliens ont prétendu pendant toute la guerre quils sont démocratiques, quils ont une société civilisée » dit-il par le biais dun traducteur.
« Mais pourquoi ont-ils exécuté mon fils ? Une armée, des soldats, qui font cela ne sont pas civilisés »
Pour les Palestiniens, il ne peut y avoir de paix aussi longtemps que Gaza reste coupée du monde extérieur - le siège de deux ans a transformé les Palestiniens en prisonniers et a bloqué leur accès aux produits essentiels.
vendredi 17 avril 2009 - 07h:03
Anne Barker
Peu de choses ont changé à Gaza depuis la guerre de janvier ; des milliers de familles vivent toujours sous la tente et les maisons et les écoles sont toujours à létat de décombres et de ruines.
La vie de beaucoup denfants na plus jamais été la même depuis loffensive israélienne dil y a trois mois.
En janvier, des bombes israéliennes ont rasé le bâtiment principal de cette école au nord de Gaza, détruisant huit des 20 salles de classe.
Les élèves avaient quitté le bâtiment quand ses trois étages se sont effondrés ; le dernier étage penche toujours et les dalles géantes de béton sont dangereusement en porte-à-faux.
À cause du blocus de 22 mois imposé à Gaza , les arrivées de matériaux sont rares, voire nulles, pour la reconstruction des zones détruites.
Ghada Abu Ward, professeure danglais, voit encore les répercussions quotidiennes sur ses élèves.
« Ils sont hésitants, agacés, déprimés, ils sont plongés dans leurs pensées et dans leur rêveries ; ils sont déconcentrés et obtiennent de piètres résultats » dit-elle.
« Ils pensent : je veux mourir. Mon père est mort dans lattaque israélienne- je veux être avec lui. Je veux tellement mourir. La vie na rien de bon. Au moins quand je serai mort je rejoindrai mes parents et ce sera le paradis ».
Lexécution du frère
Omsyat Awaja, 12 ans, traverse une épreuve encore plus dure que beaucoup dautres ; quelques jours avant que lécole ne soit touchée, la maison de sa famille avait été bombardée.
Par le biais dun traducteur, elle dit que des soldats israéliens ont abattu son frère de neuf ans et ont blessé ses parents ; la famille vit maintenant sous la tente dans un camp proche.
« Mon frère était à côté de mon père et ils lont exécuté délibérément ; ils voulaient le tuer » dit-elle.
« Je me souviens aussi que quand mes parents ont été blessés ,ils ont perdu du sang pendant cinq jours.
« Jespère quà lavenir on ouvrira les passages à la frontière pour que les matériaux de construction puissent arriver et que je puisse retrouver ma maison. Mais mon frère, lui, ne reviendra jamais plus. »
Larmée israélienne a plusieurs fois répété que ses soldats sont les « plus moraux du monde » précisant quils prennent soin de ne pas tuer de civils.
Daprès larmée, les bombardements étaient en représailles pour les roquettes tirées par les militants du Hamas contre Israël.
Mais le père dOmsyat Awaja, Kamal, se demande pourquoi son fils devait mourir.
« Les Israéliens ont prétendu pendant toute la guerre quils sont démocratiques, quils ont une société civilisée » dit-il par le biais dun traducteur.
« Mais pourquoi ont-ils exécuté mon fils ? Une armée, des soldats, qui font cela ne sont pas civilisés »
Pour les Palestiniens, il ne peut y avoir de paix aussi longtemps que Gaza reste coupée du monde extérieur - le siège de deux ans a transformé les Palestiniens en prisonniers et a bloqué leur accès aux produits essentiels.