«C’est trop facile d’être planqué dans son bureau» : Macron appelle les patrons à défendre sa politique de l’offre

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«Soyez patriotes vous-mêmes», a lancé le chef de l’État aux dirigeants de grandes entreprises, lors d’un entretien, dimanche soir.

«J’entends beaucoup de débats en ce moment en France qui me paraissent fous» : invité sur le plateau de France 2, dimanche soir, pour discuter de l’intelligence artificielle, Emmanuel Macron a de nouveau défendu sa politique de l’offre. L’occasion, pour le président de la République, de répondre aux craintes formulées récemment par de grands patrons tricolores, qui s’inquiètent de prélèvements alourdis par le budget 2025 voté la semaine dernière au Parlement.

Pour le chef de l’État, les appels à «taxer les entreprises» sont une erreur, qui risque de mettre en péril l’appareil productif de l’Hexagone. «Tout le monde sur le pont», s’est exclamé Emmanuel Macron, souhaitant mobiliser les capitaines d’industries qui pourraient être tentés de délocaliser des activités face à l’instabilité fiscale et politique. «Soyez patriotes vous-mêmes ! Menez le débat ! Je ne vous ai parfois pas assez entendu, ces sept dernières années, quand on menait des réformes des retraites. Je leur dis, expliquez plutôt tout ce qu’on a bien fait pendant sept ans», a-t-il ensuite lancé d’un ton courroucé, à l’adresse des patrons tricolores.

«C’est trop facile d’être planqué dans son bureau et de dire : “C’est bien, faites le travail, mais on ne le dit pas trop fort”», a ajouté ironiquement le locataire de l’Élysée, qui espère obtenir des relais en faveur de sa politique de l’offre, menée depuis son arrivée au pouvoir, en 2017 et ébranlée par le Parlement. Des choix qui, pourtant, ont eu des résultats tangibles, selon Emmanuel Macron, citant la réindustrialisation, les créations d’emplois et «les start-up, l’innovation». «C’est tout notre boulot !», a-t-il conclu.

Ces propos du président de la République interviennent quelques jours après que plusieurs dirigeants de grandes entreprises tricolores ont haussé le ton contre les durcissements prévus dans le budget 2025. «Quand on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40 % les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal !», s’était notamment agacé Bernard Arnault, fin janvier. Des propos critiqués par certains, comme Sophie Binet, qui dénoncent un «chantage» du patron de LVMH. «Ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit, “si ça ne le fait pas, je quitte le pays”, a par exemple critiqué Michel-Édouard Leclerc, quelques jours plus tard. Une réponse fort peu appréciée du Français le plus riche du monde.

 
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