Chronique Zakaria Boualem

Une petite chronique pour changer un peu cette ambiance morose, et surtout pour encourager les **** de tous bords:

Dans neuf mois, nous serons en 2010. ça devait bien finir par arriver, inéluctablement. Le premier janvier 2010, ils seront donc dix millions à se presser devant les frontières marocaines. Dix millions de touristes, les poches pleines d’euros, désirant plus que tout au monde arroser nos valeureux commerçants de leurs devises puissantes, distribuer de généreux pourboires à nos diplômés fraîchement formés à cet effet, et multiplier les nuitées comme des lapins dans les palaces construits pour l’occasion. Zakaria Boualem attend cette date avec impatience. On lui a tellement parlé de “l’horizon 2010” qu’il avait finit par imaginer que cette date n’arriverait jamais. L’emploi même du vocable horizon lui avait semblé suspect, faisant référence à quelque chose de flou,
d’impalpable, qui s’éloigne de vous lorsque vous avancez vers lui. Il est bien probable que si les auteurs de cet estimable slogan avaient été mis au courant que 2010 arriverait aussi vite, presque traîtreusement, ils auraient probablement opté pour quelque chose de différent, du style “15 millions de touristes en 2015” ou mieux, “100 millions de touristes en 2100”. Ces deux dernières options présentent le double avantage de se donner un peu plus de temps tout en respectant la règle absolue de la pub marocaine, la rime. Ce qui est fait est fait, les touristes arrivent, et il est hors de question de compter les zmagria pour arriver au chiffre miracle - un peu de fair-play s’il vous plaît. Zakaria Boualem veut 10 millions de touristes, des vrais, si possible un peu débiles parce que les taxis de Marrakech les attendent pour leur facturer 50 dirhams la course de 100 mètres, les vendeurs de poissons d’Essaouira comptent sur eux pour se payer une chouaia de sardines à 45 euros avant d’acheter un ou deux chèches berbères made in China... Voilà, c’est tout, Zakaria Boualem n’ironisera pas plus longtemps.

Il attend le premier janvier 2010, et passe aussitôt au sujet suivant. Zakaria Boualem, l’homme à qui rien n’échappe, a noté récemment que le pape Benoît XVI s’est rendu en Afrique pour une tournée d’une semaine. Avant de débarquer sur place, le saint homme a toutefois tenu a préciser que le préservatif “n’était pas une solution au problème du sida, mais qu’au contraire il l’aggravait”. Si la première partie de la phrase est logique dans la bouche d’un pape, la seconde est tout simplement grotesque. Rappelons que le sida a tué 1,5 million de personnes en 2007 en Afrique. La semaine précédente, des évêques brésiliens avaient estimé judicieux d’excommunier une fillette de 9 ans après son avortement. Précisons qu’elle avait été violée par son beau-père.

A la lecture de ces deux informations, Zakaria Boualem a eu une sorte de ricanement. Nous ne sommes donc pas les seuls à délirer. Eux aussi, ils pètent les plombs, et ça fait plaisir, finalement… Le pape est vexé, il est à la tête d’une religion qui perd des parts de marché, et tente apparemment de muscler son discours pour résister à la concurrence. Et la concurrence, c’est nous. Nous sommes omniprésents dans les médias. Alors que le pape doit se décarcasser pour faire parler de lui dans les journaux télévisés, il doit se contenter d’une misérable semaine de couverture presse à peu près correcte. Nous sommes à la Une depuis plus de dix ans tous les jours. C’est tout simplement incomparable. Et, surtout, nous disposons dans notre camp de quelques ressources insurpassables en termes de créativité. Ont-ils chez eux des gens capables d’expliquer qu’il faut allaiter ses collègues de bureau ? Inutile de lutter, nous sommes plus forts, beaucoup plus forts. Le pape devrait plutôt la jouer tranquille, discret, du moins c’est l’opinion de Zakaria Boualem. C’est tout, et merci.

Source: Telquel
 
Dans neuf mois, nous serons en 2010. ça devait bien finir par arriver, inéluctablement. Le premier janvier 2010, ils seront donc dix millions à se presser devant les frontières marocaines. Dix millions de touristes, les poches pleines d’euros, désirant plus que tout au monde arroser nos valeureux commerçants de leurs devises puissantes, distribuer de généreux pourboires à nos diplômés fraîchement formés à cet effet, et multiplier les nuitées comme des lapins dans les palaces construits pour l’occasion. Zakaria Boualem attend cette date avec impatience. On lui a tellement parlé de “l’horizon 2010” qu’il avait finit par imaginer que cette date n’arriverait jamais. L’emploi même du vocable horizon lui avait semblé suspect, faisant référence à quelque chose de flou,
d’impalpable, qui s’éloigne de vous lorsque vous avancez vers lui. Il est bien probable que si les auteurs de cet estimable slogan avaient été mis au courant que 2010 arriverait aussi vite, presque traîtreusement, ils auraient probablement opté pour quelque chose de différent, du style “15 millions de touristes en 2015” ou mieux, “100 millions de touristes en 2100”. Ces deux dernières options présentent le double avantage de se donner un peu plus de temps tout en respectant la règle absolue de la pub marocaine, la rime. Ce qui est fait est fait, les touristes arrivent, et il est hors de question de compter les zmagria pour arriver au chiffre miracle - un peu de fair-play s’il vous plaît. Zakaria Boualem veut 10 millions de touristes, des vrais, si possible un peu débiles parce que les taxis de Marrakech les attendent pour leur facturer 50 dirhams la course de 100 mètres, les vendeurs de poissons d’Essaouira comptent sur eux pour se payer une chouaia de sardines à 45 euros avant d’acheter un ou deux chèches berbères made in China... Voilà, c’est tout, Zakaria Boualem n’ironisera pas plus longtemps.
Mouais !

le reste...c'est vraiment , vraiment,vraiment comme un éléphant dans un magasin de "kissan hayati" mdr !

mais ,on s'étonne pas...vu la source : tel quel ! (rien n'échappe à moha )

Moha.
 
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