Chroniques d'un neurochirurgien schizophrene...

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missdu30

Et la vie continue…
VIB
je suis tombé sur cette page facebook , et je voulais partager avec vous l'expérience dramatique d'un médecin au Maroc.
une histoire touchante, triste, scandaleuse, qui me rappel à quel point le système de santé au Maroc est médiocre.
c'est un peu long mais prenez 5 min pr le lire.... vraiment.



WARNING : ce qui suit est réservé à un public majeur averti pouvant contenir des scènes et des paroles choquantes et toute ressemblance avec des événements ou des personnages de la vie réelle ne peut être que pur hasard (bon c dit : catch me if you can …merci à mon avocat)

Ce soir ça sera :mélodrame, désolé la romance et les scènes cracrac de greys anatomy c pour une autre fois…vous subirez comme moi ma garde de ce weekend :âme sensible s’abstenir de lire….

A qui la faute ?



Tout commence la nuit du vendredi au samedi dans l'un des hôpitaux public de la capitale à 4h30 du matin ou sorti épuisé d’une longue chirurgie , on se sépare moi et mon collègue réanimateur pour aller profiter de ce moment d’accalmie avant le lever du soleil et avant qu’une autre urgence ne débarque , je tire alors mon corps fatigué jusqu’à ma chambre de garde et je me jette sur un matelas datant des années 9O entre mes chers amis acariens, araignée et cafard qui vivent en toute symbiose dans cette chambre dénommée chambre de repos (éternel) , je prends même pas la peine d’enlever mes « éspa », mes yeux se ferment au moment même où ma tête touche l’oreiller et embrasse cet acarien que j’ai apprivoisé depuis bonne lurette jusqu’à se donner à moi sans hésitation.



TOC TOC TOC…….; c la porte de ma chambre qu’on tente de défoncer , ***** c une voix familière qui m’appelle : docteur docteur ..c moi F…(c une veille infirmière cabossé : la pauvre sous payé et responsable à elle seule de 25 malades…la honte) je jette un œil sur ma montre , akhh il est 5h du matin ,****** que 30 min de sommeil , j’ouvre la porte avec mes cheveux de travers ,mes yeux à peine entre-ouverts …l’infirmière affolée me crache au visage : la patiente D… est entré dans le coma il faut venir voir..je lui demande alors d’aller réveiller mon pauvre collègue réanimateur qui va surement me détester et je cours vers la malade , j’entre dans la salle, sa fille inquiète se tenant à ses côtés , je la fait sortir et je commence les mesures de réanimation , 2min après mon collègue se pointe , on se regarde tous les deux et on sait ce qui va suivre , un drame : c une patiente qui doit descendre en réanimation et bénéficier de l’appareil de respiration artificielle ….sauf qu’il n’ y a plus de place en réanimation c a dire plus de respirateur et le comble plus de place dans les autres réanimations du célèbre CHU de la capitale…****** de ***** je tourne les yeux vers sa fille et je me dis qu’est-ce que jvai lui dire ? et là l’idée me vient qu’il y a un seul respirateur de disponible : celui du bloc opératoire sauf qu’on condamnera toute chirurgie en urgence … on décide de la faire descendre quand même c une vie qui en dépend maintenant .
 
On met la malade rapidement sur un chariot et on la pousse vers les ascenseurs et là la grande surprise qu’on connaissait déjà : ascenseur en panne depuis 5 semaines waaaaaaaaaaa … la patiente se dégrade , s’enfonce , sa tension chute , jdescend alors en courant pr chercher le type de la sécurité que je retrouve après 15 min de « sprinte » continu dans un hôpital vide se préparant à un changement d’équipe ,( essoufflé vu le sportif que je n’ai jamais réussi à être… ) , je lui chuchote tout en essayant de ne pas cracher mes poumons kil doit amener son *** d’urgence pr me faire marcher l’ascenseur manuellement ( solution de dépannage : système D ds notre jargon ) ,



Entre temps durant ma quête , je tombe sur l’infirmier des urgences qui également me cherchait ,lui aussi affolé m’interpelle pour aller voir un jeune de 18 ans victime d’un accident de la voix public arrivé en état de coma , je l’examine et je l’envoi dans la foulé faire un scanner cérébral, le temps que je fasse descendre ma patiente…

au même moment mon pauvre collègue réanimateur tout seul avec la famille devant les ascenseurs usant des moyens médiocres en sa possession pour tenter de maintenir cette pauvre dame en vie ( jouant le rôle de brancardier et d’infirmière comme la plus part des résidents ont pris l’habitude de faire).



Ouuuuuuff On réussit enfin à la faire descendre et on l’amène à la porte du bloc opératoire afin de la brancher au respirateur et essayer de lui donner une chance de survie.

Et là stooooooop mon téléphone sonne, c le radiologue qui crie au bout du fil : simooooooo ramène tes fesses ici d’urgence pour voir l’imagerie du jeune : pchaaaaaaakkkkhhh un énorme hématome comprimant son cerveau… si je ne l’opère pas il meurt à coups sûr dans les heures qui suivent…



j’imagine la suite et jme déteste…. je dois faire un choix : les deux ont besoin du seul respirateur en notre disposition, l’un va vivre, l’autre va mourir c aussi simple que ça malheureusement , l’un deux verra le soleil se lever aujourd’hui et c à moi de choisir ,l’un deux va mourir par faute de moyen ,par la faute de ce ****** de système de santé qui fait que ya un manque de place de réanimation et un manque de respirateur à la capital du plus beau pays au monde ,l’un deux est la victime d’un système qui n’est même pas fichu d’offrir les moyens basiques pour sauver des vies .



J’accours vers la porte du bloc opératoire et là une scène s’affiche dvt moi : deux familles autour de deux brancards , prêtent à pousser leurs proches et entrer au bloc opératoire ,tous deux ont besoin du seul respirateur disponible je mets mon collègue réanimateur au courant , lui aussi prend la même décision et me regarde tristement, les familles quant à eux ne comprennent rien , ils nous regardent les pauvres innocemment inquiets pr leurs proches entre la vie et la mort et se doutant qu’il y a quelque chose de grave que je m’apprête à leur annoncer .

J’ai d’un côté un jeune homme de 18 ans avec un énorme hématome comprimant son cerveau et mettant sa vie en danger s’il n’est pas opéré dans l’heure qui suit et de l’autre une femme de 58 ans « l’âge de ma mère » d’ores et déjà dans un état grave mais si on la branche pas à un respirateur on la condamnera à une mort imminente.
 
Je demande alors à la famille de la bonne femme de m’accompagner pour en discuter dans une pièce a côté , sa fille commence déjà à pleurer , elle ressent d’avance ce qui se trame , là je leur explique la situation avec un cœur serré et brisé en mille morceaux , je leur explique que c le jeune homme qui profitera du respirateur… l’une des scènes les plus horrible que je puisse vivre :la fille s’effondre et le mari visage tremblant essayant de se retenir mais fini par fondre en larmes et se jeter dans mes bras , l’être humain en moi l’a enlacé spontanément avec ses bras criant haut et fort au fond de moi à l’injustice, ce n’est pas normal qu’on regarde une personne mourir et qu’on y peut rien faire , Tout ce qu’Il faut c un respirateur de plus pour la sauver ….un ****** de respirateur de quelques milliers de dirhams, cette femme c un être humain , qu’elle est sa faute ? la seule qu’elle ait faite c qu’elle est nait dans le mauvais pays avec de mauvais responsables sans scrupules, un pays ou la vie des êtres humains n’a aucune valeur, un pays qui poussent des jeunes médecins comme moi à faire des choix difficiles et à travailler des heures pas possible dans des conditions pas possible.
 
Je me reprends rapidement et le médecin en moi fini par prendre le dessus…



Je file juste après voir la famille du jeune homme pour leur expliquer la situation et la nécessité de la chirurgie , le pauvre papa me supplie de faire tout et m’explique que c son grand fils qui travaille pour nourrir toute une famille de 7 personnes ( et voilà une pression de plus comme si je n’en avais pas besoin :al maghrib al jamil ) , je présente en même temps au père une ordonnance afin m’apporter du matériel chirurgical nécessaire pour opérer ( rien n’est gratuit à l’hôpital ), le pauvre il me regarde d’un air surpris et misérable et m’annonce qu’il n’a pas de quoi acheter ce matériel et qu’il a tout donné à l’ambulancier d’état ( normalement gratuit ) qui l’a amené de khemissate à rabat ,toujours avec mon dédoublement de personnalité , mon côté humain crie encore à l’injustice : ach had lablad ou jdoi à 5h du matin demandé aux patients de m’acheter du matériel médical ( ou est ce qu’ils vont le trouver à cet heure ci ? ) heureusement qu’il y a ce marché noir à l’hôpital entre les personnel et les vendeurs ambulants de matériels para-médical ( un ptit business lucratif sur les dos des pauvres patients :chacun sa part tant qu’on fait saigné le citoyen ) ,je serre alors mes dents et mon cœur pour que mon côté médecin reprenne le dessus et lui explique que je ne pourrai pas contrôler le saignement dans le cerveau de son fils sans ce matériel et que c vital pour sa survie et qu’il doit absolument trouver une solution… le pauvre bonhomme disparait le temps que je prépare son fils pr la chirurgie et revient me voir une demi-heure après avec la moitié du matériels que je lui ai demandé ,comme si j’avais encore besoin de pression il me raconte qu’il n’a pu acheter que la moitié de l’ordonnance et que en plus il a dû laisser sa montre et sa pièce d’identité comme gage pour rembourser ce qui reste: waaaaaaaaaaaaaaaa 3la bladdd 7chouma aalik pourquoi me faire ça( wa plus de pression ya 3IBAD LAH A QUI LA FAUTE ?)….il me supplie de faire quelque chose il va jusqu’à m’embrasser la main que je retire aussitôt : walah hta lamgharba drawach (sorte de reflexe chez ses pauvre marocains habitué à la soumission : javais envi de lui dire c ton droit que je sois à ton service c mon boulot tu n’a pas à faire ça moi jne suis pas TIIIIIIIII….) et au fond de moi cette rage et cette colère qui m’envahie contre cette nation et ce qu’elle est devenu ,et je bouillonne de l’intérieur en me disant que les marocain ne méritent pas ça mssakene , aucun être humain ne mérite un tel traitement.

J’explique au père et aux autres membres de la famille que ce matériel n’est pas suffisant et que je vais faire le maximum mais rien n’est sûr et qu’ils doivent se débrouiller le reste du matériel le temps que j’opère leur fils.( oui j’avoue : je suis cruel mais j’ai pas le choix)
 
Bon jvous raconterai pas les conditions dans lesquelles ce jeune homme a été opéré et le stress sur notre dos à moi et mon collègue réanimateur( le choix de survie qu’on vient de faire , la père qui te dit que c le fils qui nourrit tout une famille , opérer avec un matériel défectueux sans moyens suffisant pr contrôler un saignement ),je me sentais comme un condamné à mort ds ces derniers moments , je priai au fond de moi le bon dieu de me pardonner tous mes piteux péchers et de sauver ce jeune homme après tous les risques pris pr l’opérer .En essayant de contrôler le saignement dans son cerveau je sentais mes surrénales se serrer à force de sécréter de l’adrénaline , je le redis encore ,je ne pardonnerai jamais aux responsables de nous faire travailler moi et mes collègues dans ce genre de conditions.
Enfin de compte , on a pu sauver ce jeune homme ,il s’est réveillé sans séquelles mais je ne sais pas s’il se rendra compte un jour du sacrifice qui a été fait pour que lui puisse survive ni de la valeur de la grâce qui lui a été accordé par le bon dieu.
 
Malheureusement il y a toujours the dark side de l’histoire :la femme est décédé juste quelques heures après mon entré au bloc, elle a été récupérer par sa famille , je n’oublierai jamais le regard de sa fille qui ne comprenait pas pourquoi et qui à mon avis n’avait pas à comprendre , sa maman comme toutes nos maman méritent le meilleure des traitements et qu’on fasse le maximum pour elle , je ne sais pas ce que j’aurai fait si j’étais à sa place , c’est une situation et un souvenir insupportable qui devra me suivre dorénavant jusqu’à la fin de ma vie , je ne souhaite à aucune personne d’être mise dans cette situation car c’est une plaie ouverte qui ne cicatrise jamais et avec laquelle on devra vivre , seule ceux qui l’ont vécu pourront comprendre .

je suis rentré chez moi ce matin à la fin de ma garde avec un sentiment d’injustice et de colère que je n’ai su contenir et que je vomi volontiers dans cet article pour dénoncer ce système de santé pourri jusqu’à l’os et aussi pour sensibiliser au travail que font ces jeunes médecins laisser pour compte par leur chefs et dont je fais partie , des médecins qui représentent à mon avis le dernier rempart avant l’effondrement d’une illusion appelée le service hospitalier marocain puisque nos responsables se sont apparemment laver les mains de ce sujet .



et si mon expérience vous a choqué behhh laisser-moi vous rassurez que ça ne représente qu’une infime partie caché de l’iceberg de ce que vivent et endurent chaque jours des milliers d’autres médecins à travers les comptés du plus beau pays du monde ,le pays dial moulaha rabi et li dwa yar3af



Si je dénonce et que je raconte tout ça, c’est non pas pour me dédouaner( car j’assume mes actions que je regrettent pas) mais plutôt pour dénoncer en espérant que ça aboutira un jour à une étincelle de prise de conscience car ce pays je compte y vivre et y mourir coûte que coûte et je l’aimerai kima houwa et c’est parce que je l’aime que je ne veux plus me limiter au rôle de spectateur mais plutôt d’acteur qui refusent de voir ses semblables traités de la telle et payé ainsi les pots cassé d’une bande d’incompétents irresponsables qui nous gouvernent.

à suivre..
 
franchement c'est abusé....
que doit on faire pour que cela bouge!??
ce qu'il faut se dire c'est que cette femme ca aurait pu être votre mère.

et le pauvre père a qui on demande d'acheter tt le matériel pour la chirurgie alors qu'il a pas de sous .. comment peut on dire qu'on bénéficie d'un système de santé en demandant au gens a la dernière minute ds l'urgence d'aller courir dans des pharmacies pr acheter du matériel chirurgical ! c'est n'importe quoi!
 
franchement c'est abusé....
que doit on faire pour que cela bouge!??
ce qu'il faut se dire c'est que cette femme ca aurait pu être votre mère.

et le pauvre père a qui on demande d'acheter tt le matériel pour la chirurgie alors qu'il a pas de sous .. comment peut on dire qu'on bénéficie d'un système de santé en demandant au gens a la dernière minute ds l'urgence d'aller courir dans des pharmacies pr acheter du matériel chirurgical ! c'est n'importe quoi!


Oui franchement ça c'est honteux.
 
Oui franchement ça c'est honteux.

en tout cas je ne dénonce pas le médecin , lui le pauvre a fait ce qu'il a pu , il subit ce système pourri... d'ailleurs j'aurais pas aimé être à sa place , choisir qui doit vivre ou mourir, alors qu'avec un respi de plus ils avaient tt les deux leurs chance de survit , c'est ... bon bref y'a pas de mot .:(
 
Et le plus beau pays au monde continu a payer ces dettes prisent pour trouver de quoi payer les stars de Mawazine(accessoire) en les soustrairant de (l'indisponsable) pour sauver les vies de leurs citoyens .
Et la drame c'est que les ministeres noyaux ( santé et education) pour avoire un peuple civilisé,eduqué,sain.... on les donne au ministres les plus fainéant .
 
C'est affreux!

ça m'a fait pleurer ce texte, très touchant!! on sent que le médecin se donne à fond mskine alors que les moyens sont vraiments limités.

Une santé à prix d'or, seuls les riches survivent, ceux qui peuvent se soigner en clinique, acheter des médocs...

C'est affligeant, alors qu'il suffit de consacrer un budget plus important à la santé et moins au tourisme...enfin qu'Allah nous pardonne et guide.

En tout cas chapeau à ce medecin, pas seulement de s'en sortir lors des opérations difficiles mais de faire preuve d'autant d'envie de continuer à exercer son métier dans un pays pareil..beaucoup s'exilent pour un meilleur confort. Qu'Allah Lui soit compagnie.

Bakhlaoufikm pour cette lecture miss du 30
 
C'est affreux!

ça m'a fait pleurer ce texte, très touchant!! on sent que le médecin se donne à fond mskine alors que les moyens sont vraiments limités.

Une santé à prix d'or, seuls les riches survivent, ceux qui peuvent se soigner en clinique, acheter des médocs...

C'est affligeant, alors qu'il suffit de consacrer un budget plus important à la santé et moins au tourisme...enfin qu'Allah nous pardonne et guide.

En tout cas chapeau à ce medecin, pas seulement de s'en sortir lors des opérations difficiles mais de faire preuve d'autant d'envie de continuer à exercer son métier dans un pays pareil..beaucoup s'exilent pour un meilleur confort. Qu'Allah Lui soit compagnie.

Bakhlaoufikm pour cette lecture miss du 30
le pauvre residents a tout decrit à la lettre

faut vivre ce qu il a vecu

les gardes au Maroc et surtout dans nos hopitaux y en a pas pire

je ss une jeune doc qui a vecu tout ce qui est etait dit et parfois on se trouve impuissant devant une simple hypoglecymie
 
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