La chaîne est accusée de "censure" par une de ses ex-journalistes, auteur d'un documentaire accablant sur la répression du printemps arabe dans le pays.
La chaîne de télévision CNN est suspectée d’avoir cherché à limiter la diffusion d’un reportage d’une de ses journalistes sur le printemps arabe au Bahreïn, sous pression des autorités de ce pays ami des Etats-Unis, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
L’affaire remonte au début de l’année 2011, au début du mouvement des "printemps arabe" qui a enflammé plusieurs pays. Au mois de mars, CNN décide d’envoyer des journalistes pour réaliser un documentaire sur un pays, lui aussi touché par le mouvement de contestation, et très peu couvert par les médias occidentaux : le Bahreïn.
Un budget de 100.000 dollars
Et la chaîne voit gros : l’équipe, composée de quatre personnes, dirigée par Amber Lyon, est censée rester 8 jours sur place et dispose d’un budget de 100.000 dollars, une somme supérieure à la plupart des autres films du même format. Le documentaire, baptisé "iRevolution : Online Warriors of the Arab Spring" ("iRévolution : les guerriers en ligne du printemps arabe"), est censé notamment détailler l’utilisation des réseaux sociaux par les activistes.
Mais, au fur et mesure de leur enquête, toutes les personnes qui acceptent d’aider, ou même de parler, aux journalistes disparaissent ou refusent de les revoir. Que ce soient des opposants au régime, ou de simples "fixeurs". Ainsi, Saeed Ayyad, un médecin leur ayant servi de guide voit sa maison incendiée. A l’occasion d’un entretien avec Nabeel Rajab, un militant des droits de l’homme, l’équipe de CNN est elle-même interpellée et interrogée pendant six heures par un groupe d’hommes cagoulés qui effacent leurs photos. Peu de temps après, Nabeel Rajab était, lui, inculpé par un tribunal militaire pour des photos publiées sur Twitter.
Des preuves accablantes
Malgré tout, l’équipe commence, sur place, à travailler sur le montage et parvient même à terminer un segment de 13 minutes qui a depuis été mis en ligne sur You Tube. Ce long extrait comprend de nombreuses preuves des exactions commises par le régime comme les témoignages de Bahreïniens décrivant les tortures subies par des proches et surtout des images montrant les forces gouvernementales tirant sur des manifestants désarmés. Traumatisée par ce qu'elle à vu, et craignant pour la vie des personnes qu’elle a rencontrées, Amber Lyon veut, à son retour en avril 2001, immédiatement alerter l’opinion publique :
Dans les semaines qui suivent, la journaliste intervient ainsi à plusieurs reprises sur le plateau de CNN pour témoigner des brutalités policières ou encore raconter sa propre arrestation. Et, immédiatement, les premiers problèmes surgissent.
La chaîne de télévision CNN est suspectée d’avoir cherché à limiter la diffusion d’un reportage d’une de ses journalistes sur le printemps arabe au Bahreïn, sous pression des autorités de ce pays ami des Etats-Unis, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
L’affaire remonte au début de l’année 2011, au début du mouvement des "printemps arabe" qui a enflammé plusieurs pays. Au mois de mars, CNN décide d’envoyer des journalistes pour réaliser un documentaire sur un pays, lui aussi touché par le mouvement de contestation, et très peu couvert par les médias occidentaux : le Bahreïn.
Un budget de 100.000 dollars
Et la chaîne voit gros : l’équipe, composée de quatre personnes, dirigée par Amber Lyon, est censée rester 8 jours sur place et dispose d’un budget de 100.000 dollars, une somme supérieure à la plupart des autres films du même format. Le documentaire, baptisé "iRevolution : Online Warriors of the Arab Spring" ("iRévolution : les guerriers en ligne du printemps arabe"), est censé notamment détailler l’utilisation des réseaux sociaux par les activistes.
Mais, au fur et mesure de leur enquête, toutes les personnes qui acceptent d’aider, ou même de parler, aux journalistes disparaissent ou refusent de les revoir. Que ce soient des opposants au régime, ou de simples "fixeurs". Ainsi, Saeed Ayyad, un médecin leur ayant servi de guide voit sa maison incendiée. A l’occasion d’un entretien avec Nabeel Rajab, un militant des droits de l’homme, l’équipe de CNN est elle-même interpellée et interrogée pendant six heures par un groupe d’hommes cagoulés qui effacent leurs photos. Peu de temps après, Nabeel Rajab était, lui, inculpé par un tribunal militaire pour des photos publiées sur Twitter.
Des preuves accablantes
Malgré tout, l’équipe commence, sur place, à travailler sur le montage et parvient même à terminer un segment de 13 minutes qui a depuis été mis en ligne sur You Tube. Ce long extrait comprend de nombreuses preuves des exactions commises par le régime comme les témoignages de Bahreïniens décrivant les tortures subies par des proches et surtout des images montrant les forces gouvernementales tirant sur des manifestants désarmés. Traumatisée par ce qu'elle à vu, et craignant pour la vie des personnes qu’elle a rencontrées, Amber Lyon veut, à son retour en avril 2001, immédiatement alerter l’opinion publique :
J’ai réalisé qu’il y avait une corrélation entre l’importance de l’attention médiatique que recevaient les activistes et la capacité du régime à les atteindre. Je me suis donc sentie obligée de montrer au monde ce à quoi nos sources, qui risquaient la vie pour nous parler, devaient faire face".
Dans les semaines qui suivent, la journaliste intervient ainsi à plusieurs reprises sur le plateau de CNN pour témoigner des brutalités policières ou encore raconter sa propre arrestation. Et, immédiatement, les premiers problèmes surgissent.