Colère de Fatiha El Ikdimi

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PLD (Peace, Love and Diversity)
Médias

"Arrêtez de stigmatiser le quartier de Cureghem"
R.M.

Mis en ligne le 06/02/2010

Fatiha El Ikdimi dénonce “une forme de provocation” des médias.
Un gros coup de sang. L’échevine anderlechtoise de la prévention, Fatiha El Ikdimi (CDH), a visiblement très peu apprécié le "ramdam" fait par les médias autour du quartier de Cureghem ces derniers jours. "C’est chaque fois pareil, explique-t-elle. Dès qu’on parle d’insécurité à Bruxelles, tous les médias débarquent à Cureghem pour y faire un reportage. Ici, c’était très fort : un fait criminel se passe à... Laeken et le premier réflexe des journalistes est de courir dans "ce quartier mal famé" d’Anderlecht." Selon l’échevine, il y a une "exagération de la situation et une stigmatisation totale de ce quartier. De grâce, il faut arrêter avec cela. Pour moi, Il y a même une certaine forme de provocation, vis-à-vis des habitants de ce quartier, dans cette couverture médiatique, surtout du côté néerlandophone". L’échevine persiste et signe : il n’y a pas de zone de non-droit à Anderlecht. Et Fatiha El Ikdimi de se démarquer de son bourgmestre, Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). "On parle de tolérance zéro, mais c’est quoi la tolérance zéro ? Pour les jeunes d’ici - qui, croyez-moi, se font déjà assez contrôlés par la police - le message est hyper négatif. Pour eux, c’est comme s’ils n’avaient désormais plus le droit de sortir de chez eux." A la place de "tolérance zéro", l’échevine préfère parler "d’exclusion totale zéro". "A Cureghem, ce n’est, hélas, pas le cas. Le système met en marge de nombreuses personnes en ne leur offrant pas la possibilité de s’épanouir." L’élue CDH admet toutefois qu’il existe un manque d’effectif policier dans le quartier. "Mais il faut avant tout une police de proximité et accentuer les actions de prévention. A Cureghem, ce sont d’ailleurs souvent des bandes venues d’autres communes qui viennent y faire leur loi." "On commence à avoir l’habitude de ce tapage médiatique, tempère une assistante sociale locale. Mais dans quinze jours, on ne parlera à nouveau plus de nous."
 
22.11.2008
débat houleux à Cureghem !
Réunion citoyenne houleuse à Cureghem avec le politique !


Les habitants de Cureghem avaient rendez-vous ce jeudi 27 novembre à 20h00 à la salle Excelsior avec le bourgmestre et une partie des membres du collège et du conseil communal (Monique Cassart, MR. Mustapha Akouz, PS, Fatiha El Ikdimi, CDH. Guy Vandecasteele, MR et président du Foyer Anderlechtois. Idalie Petermans, indépendante. Etc…) avec une invitée surprise, celle de la première échevine, libérale de la commune de Molenbeek, Madame Schepmans.

Le débat était attendu. Les habitants interpellèrent le politique sur un vécu difficile fait d’insécurité, de délinquance, d’insalubrité, de manque d’hygiène et d’éclairage insuffisant…Le politique, crispé tenta de répondre tout en maniant la langue de bois. Un des habitants s’accapara la parole pour s’exprimer sur l’état de délabrement des goujons (building délabré). Il parla longuement des cafards…Le débat devint surréaliste ce qui eu le don de faire rire certains dans la salle et d’ainsi détendre pour quelques instants l’atmosphère. Le citoyen ajouta : « Les cafards, c’est grave », martelé plusieurs fois comme une pub pour un produit d’insecticide. Le politique répondit là aussi … sur les cafards et ses origines (les œufs dans les haricots…).

Ensuite, un citoyen demanda la parole pour s’exprimer posément sur son licenciement en tant qu’éducateur. Il y a depuis plusieurs mois, un climat détestable à Anderlecht suite aux émeutes entre hooligans et jeunes belges des quartiers populaires. La politique de prévention vit des moments difficiles. Menaces de renvois, sanctions, blâmes, avant les renvois définitifs du coordinateur des éducateurs de rue, pour une sombre histoire de location, ainsi que d’autres éducateurs, jugés persona non grata. Après quelques secondes, la conseillère communale, Petermans qui d’après certains aurait flirté avec la sombre droite, décida de retirer à l’ex-éducateur le micro. Ce geste d’une grande violence, interloqua la personne. C’était le début d’une soirée bien mal engagée. Cette façon peu citoyenne d’engager le débat avec la population fût ressentie comme un profond mépris. L’ex éducateur tenta de poursuivre dans un brouhaha indescriptible…Pour réponse, le politique éluda ses questions. D’autres interventions se focalisèrent sur l’encadrement insuffisant et déficient des jeunes à Cureghem. L’échevine de la jeunesse et de la prévention CDH, El Ikdimi sur la sellette, tenta de répondre. Beaucoup estiment qu’elle ne ferait que de la figuration, incapable de prendre ses responsabilités. Le citoyen licencié tenta de reprendre la parole sans que le politique ne lui la donne. Il se lança ainsi dans un speech décousu et chargé d’émotion, soutenu par une majorité des personnes présentes. Une jeune dame n’hésita pas à dire ses quatre vérités face à des politiques paralysés. L’échevine El Ikdimi, interpellée pour sa « promesse » non tenue de non licenciement, décida de prendre le micro pour désavouer l’ex éducateur en public, en rappelant qu’elle ne pouvait donner plus d’explication. Elle osa ajouter qu’il y avait un travail remarquable qui était accomplit à Cureghem (sic !), mais que la commune était en manque d’effectifs. Une habitante ajouta, ironique : « C’est normal, vous les renvoyez ! », sous des applaudissements nourris.

Le débat dérapa, avec des propos clairement racistes de l’un ou l’autre habitants (Il y a des gens qui sont venus pour faire les papiers, quand est ce qu’on va donner du travail aux nôtres ? », avec des « analyses » très simplistes (Les jeunes (s’entend d’origines immigrés) ne veulent pas travailler, ils préfèrent le chômage et le CPAS…).

L’un des habitants avança le racisme de la commune suite aux renvois d’une dizaine d’éducateurs, tous maghrébins !

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La réaction posée et pleine de bon sens, de l’éducateur Kaïs sembla un moment redonner sens à un débat complètement biaisé par une classe politique apathique et en totale décalage avec les doléances citoyennes. Ce dernier rappela l’importance de mettre sur pied une méthodologie de travail avec des réunions sur des thématiques bien précises, afin d’avancer. Qu’il fallait également respecter et entendre toutes les demandes, y compris celle de l’éducateur licencié.

Par la suite, un parent marocain de la première génération, co-responsable d’une petite mosquée, nous fit son historique d’arrivée en 1963, tout en rappelant en des termes crus et maladroits pour ne pas dire insultants : « Faut prendre la parole doucement pas comme les chiens », sous quelques huées l’importance de respecter « Missiou le bourgmestre et le politique qui a fait son travail… ». Le bourgmestre semblait enfin, sortir de sa torpeur. Il saisit l’occasion pour élever la voix et demander aux gueux et gavroches présents de respecter les 60 ans de présence de ce monsieur chez… nous ! Bien sûr nous n’étions pas en 2023, mais soit. Le parent marocain expliqua au bourgmestre qu’il n’était néanmoins pas d’accord avec le licenciement de Miloud et de l’autre…

A mesure que la soirée s’étirait, les habitants et les jeunes quittèrent « l’arène », amers et déçus. L’échevine invitée, Madame Schepmans de Molenbeek, rassura la population. Elle ajouta : « Les problèmes que vous évoquez nous les connaissons à Molenbeek… ». Cette intervention ne plut guère aux habitants…

Vers 22h15, la soirée semblait se perdre dans un climat lourd et tendu…Il était temps de siffler la fin du cirque.

On avait le désagréable sentiment de revenir onze ans en arrière, lors des émeutes de Cureghem. Une frustration palpable de la population et des jeunes avec une classe politique en totale déconnexion avec les réalités locales et sociologiques. On ne peut sortir de cette réunion qu’avec un profond malaise de constater l’échec de la démocratie avec un prolétariat belge de souche et belge d’origine multiples livré à lui-même, face à des politiques utilisant allègrement la langue de bois et une technique de communication maladroite qui loin de répondre aux attentes citoyennes, ne fait que renforcer le sentiment général d’un immense gâchis…Dommage, mille fois dommage, une fois de plus, pour Cureghem, décidément, le mal-aimé des autorités.




Mouedden Mohsin,

chroniqueur,

source
http://moueddenmohsin.blogspirit.com/archive/2008/11/22/debat-houleux-a-cureghem.html
 
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