Dans une longue enquête au « New Yorker », les journalistes Ronan Farrow et Jia Tolentino ont retracé les années de souffrance de Britney Spears et comment sa mise sous tutelle est née.
Le 23 juin, devant le tribunal, la chanteuse Britney Spears a imploré : « Les gens qui m’ont fait ça ne devrait pas pouvoir s’en sortir (…) Madame, mon père et toutes les personnes impliquées dans ma tutelle et le contrôle de ma vie, qui ont joué un grand rôle en me punissant quand j’ai dit non -Madame, ils devraient aller en prison. »La star de 39 ans parle alors pour la première fois depuis plusieurs années pour elle-même. Elle demande la levée de sa mise sous tutelle en place depuis 2008 et dont les conditions sont strictes (même depuis que son père Jamie Spears, avec lequel elle entretient de longue date des relations difficiles, n’est plus en première ligne depuis deux ans sur les questions liées à sa vie privée). Pendant vingt minutes, elle décrit comment elle est isolée, exploitée financièrement, maltraitée émotionnellement. Encore la veille de l’audience, elle a appelé le numéro d’urgence 911 pour se signaler comme victime « d’abus de tutelle ». Elle parle si vite que le juge doit intervenir plusieurs fois pour lui demander de ralentir, afin que son témoignage puisse être retranscrit le précisément possible.
Dans une longue enquête au « New Yorker », publiée ce samedi, les journalistes Ronan Farrow -qui a révélé et porté l’affaire Weinstein- et Jia Tolentino ont retracé les années de souffrance de Britney Spears et surtout comment cette mise sous tutelle est née. Jacqueline Butcher, une ancienne amie de la chanteuse, présente à l’audience, a confié au « New Yorker » :
« A l’époque, je pensais que nous l’aidions. Mais ce n’était pas le cas, et j’ai aidé une famille corrompue à prendre le contrôle sur sa vie. »
Des paparazzi « hors de contrôle »
Le « New Yorker » fait débuter la descente aux enfers de Britney Spears après sa rupture avec Justin Timberlake, autre icône de la pop qu’elle avait rencontré à onze ans sur les plateaux de l’émission de télévision « The Mickey Mouse Club ». Ses proches racontent que cette séparation l’a déstabilisée. Elle commence à fréquenter Lindsay Lohan et Paris Hilton et à former avec elles « une sainte trinité pour la culture tabloïd alors à son apogée ». « Les paparazzi étaient hors de contrôle », se souvient Paris Hilton. « Ils se battaient pour avoir une photo, se poussaient les uns les autres (…) C’était oppressant et effrayant. »Britney Spears se noie dans le travail : répétitions de danse, sessions en studio, séances photo, performances dans des stades, longues nuits dans le bus des tournées et arrivées à l’hôtel à l’aube. Le programme est de plus en plus intensif. « Elle avait quelques coups de mou. Elle pleurait tout le temps, en disant qu’elle “voulait être normale” », raconte Julianne Kaye, une maquilleuse qui a travaillé avec elle. Britney Spears pense qu’elle n’a pas le droit à une pause. Elle s’évade en faisant la fête, fume de la marijuana, consomme de la cocaïne.
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