Source : Journal algérien El Watan, article du 12 Mars 2015 : http://www.elwatan.com/hebdo/magazi...nracinee-en-algerie-12-03-2015-289604_265.php
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Il y a une cinquantaine d’années, il était encore impensable qu’un courant salafiste puisse traverser les contrées d’Afrique du Nord tant le discours extrémiste véhiculé semblait contraire aux traditions locales. L’efflorescence du mouvement salafiste étant aujourd’hui admise dans la société algérienne, barbe-qamis et costard-cravate font partie du paysage urbain.
L’apparition des idées salafistes dans le Maghreb intervient au début du XIXe siècle lorsque le vent d’El Nahda, ce mouvement de renaissance qui ambitionnait de réformer l’islam mais pour qui la modernité pose problème, a traversé le monde musulman et, par là même, le Maghreb.
Plus tard, le lobbying initié par le royaume wahhabite au début des années 1960 pour court-circuiter ce qu’il considérait comme une «menace baâthiste» en Irak et en Syrie, et torpiller ainsi le leadership iranien, lui permit d’asseoir son dogme. L’ouverture de l’université islamique de Médine, véritable académie, école de management et de marketing de la doctrine wahhabite, constitue un tournant majeur puisque de nombreux Algériens y ont suivi un cursus en sciences islamiques, côtoyant ainsi les grands maîtres saoudiens.
«Ils sont accueillis, logés, on leur enseigne la maîtrise de la langue arabe et du fiqh, explique l’anthropologue Abderrahmane Moussaoui. Les plus grands fouqaha y enseignent leurs préceptes. L’enseignement de la langue est important, car elle constitue un outil de charme pour attirer les adeptes.
L’université saoudienne accorde aussi une bourse à ses étudiants et la majorité des Algériens qui y ont suivi des cours». Les étudiants algériens suivent des stages dans les grandes mosquées saoudiennes, enrichissant ainsi un curriculum vitae qui ne manquera pas d’impressionner leurs auditeurs une fois rentrés au pays. «Cela ajoute de la consécration à ces personnes quand elles reviennent chez elles», précise Abderrahmane Moussaoui.
La plus grande partie des salafistes algériens des années 1980 et 1990 en Algérie, explique-t-il, ont bénéficié de ces enseignements dans des conditions fort confortables. Dans leur biographie, les islamistes algériens citent les imams dont ils ont été les disciples avec force détails (notamment leurs échanges verbaux). Ils y décrivent quelque chose de «magique», donnant l’impression d’avoir été bouleversés par leur rencontre.
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Il y a une cinquantaine d’années, il était encore impensable qu’un courant salafiste puisse traverser les contrées d’Afrique du Nord tant le discours extrémiste véhiculé semblait contraire aux traditions locales. L’efflorescence du mouvement salafiste étant aujourd’hui admise dans la société algérienne, barbe-qamis et costard-cravate font partie du paysage urbain.
L’apparition des idées salafistes dans le Maghreb intervient au début du XIXe siècle lorsque le vent d’El Nahda, ce mouvement de renaissance qui ambitionnait de réformer l’islam mais pour qui la modernité pose problème, a traversé le monde musulman et, par là même, le Maghreb.
Plus tard, le lobbying initié par le royaume wahhabite au début des années 1960 pour court-circuiter ce qu’il considérait comme une «menace baâthiste» en Irak et en Syrie, et torpiller ainsi le leadership iranien, lui permit d’asseoir son dogme. L’ouverture de l’université islamique de Médine, véritable académie, école de management et de marketing de la doctrine wahhabite, constitue un tournant majeur puisque de nombreux Algériens y ont suivi un cursus en sciences islamiques, côtoyant ainsi les grands maîtres saoudiens.
«Ils sont accueillis, logés, on leur enseigne la maîtrise de la langue arabe et du fiqh, explique l’anthropologue Abderrahmane Moussaoui. Les plus grands fouqaha y enseignent leurs préceptes. L’enseignement de la langue est important, car elle constitue un outil de charme pour attirer les adeptes.
L’université saoudienne accorde aussi une bourse à ses étudiants et la majorité des Algériens qui y ont suivi des cours». Les étudiants algériens suivent des stages dans les grandes mosquées saoudiennes, enrichissant ainsi un curriculum vitae qui ne manquera pas d’impressionner leurs auditeurs une fois rentrés au pays. «Cela ajoute de la consécration à ces personnes quand elles reviennent chez elles», précise Abderrahmane Moussaoui.
La plus grande partie des salafistes algériens des années 1980 et 1990 en Algérie, explique-t-il, ont bénéficié de ces enseignements dans des conditions fort confortables. Dans leur biographie, les islamistes algériens citent les imams dont ils ont été les disciples avec force détails (notamment leurs échanges verbaux). Ils y décrivent quelque chose de «magique», donnant l’impression d’avoir été bouleversés par leur rencontre.