Comment les syndicats et le patronat appréhendent le grand débat national

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la rose et le réséda
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Confronté à un exercice inédit, le gouvernement compte faire participer les acteurs du débat public à la grande consultation nationale lancée ce mardi. Sur le fond comme sur la forme, cependant, les syndicats restent méfiants.

Participera, participera pas? Alors que le gouvernement lance le grand débat national, en réponse à la crise des «gilets jaunes», les syndicats précisent leur position face à un événement aux contours encore imprécis, et à l'issue incertaine. Si certains se montrent enthousiastes et confiants, d'autres sont bien plus dubitatifs et se méfient de la forme comme du fond de la consultation. Tous attendent davantage de précisions quant à l'organisation du débat et veulent surtout savoir comment leurs propositions seront accueillies et utilisées par les autorités.

Les «révolutionnaires» claquent la porte de Matignon
Le gouvernement ne pourra pas compter sur l'appui de la CGT ou de Solidaires pour organiser son débat: absents lors de la réunion à Matignon, vendredi dernier, ces deux organisations se montrent pour le moins critiques face au cadre fixé par les autorités. La centrale de Montreuil critique le jusqu'au-boutisme du gouvernement et estime qu'elle a déjà «dit ce qu'on avait à dire» sans que ses propositions aient reçu l'attention qu'elles méritaient. Elle se dit toutefois ouverte à «des débats citoyens» pour «mettre noir sur blanc des revendications en matière de services publics, de mobilité, de salaires».

De son côté, Solidaires constate que les annonces d'Emmanuel Macron n'ont «convaincu personne»: interrogé par Le Figaro, le co-délégué général du syndicat, Eric Beynel, explique que le cadre du débat posé notamment par la lettre du président de la République prouve que le gouvernement n'est pas dans une réelle posture d'écoute. «Il n'y a pas de changement de fond dans les propositions, Emmanuel Macron reste dans la politique mise en place depuis son élection», regrette le délégué, qui en veut pour preuve le refus de rétablir l'ISF. «C'est une manière bien particulière de poser le débat en limitant d'avance les conclusions. Les questions posées par le président de la République cadrent trop les réflexions», ajoute-t-il. Solidaires ne participera donc pas au débat du gouvernement, et préfère poursuivre son action «au contact des ‘gilets jaunes', en manifestation», précise Eric Beynel. Le syndicat poursuit ses réflexions thématiques sur «l'augmentation des salaires, la justice fiscale, écologique, les transports», des sujets jugés «absents» de la lettre d'Emmanuel Macron.

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Contacté, Force Ouvrière n'a pas encore répondu à nos sollicitations. Toutefois, son secrétaire général, Yves Veyrier, a d'ores et déjà mis en garde le gouvernement contre toute tentative «d'instrumentalisation»: «nous ne sommes pas organisateurs ou co-organisateurs», a-t-il précisé à la sortie de la réunion à Matignon, vendredi. Dès lors, un éventuel échec du grand débat ne saurait être imputable aux syndicats. De surcroît, le successeur de Pascal Pavageau a suggéré des pistes d'actions immédiates au gouvernement en réponse à la colère populaire, dont l'arrêt des suppressions de postes dans la fonction publique ou l'abandon des exigences d'économies sur l'assurance-chômage.

Les attentes des réformistes
À l'inverse, les autres organisations se montrent plus conciliantes et accordent au gouvernement le bénéfice du doute. La CFDT salue le dialogue souhaité par l'Élysée, et valide le principe d'un débat national. Laurent Berger a aussi avancé l'idée que les deux mois de consultation mènent à un «grenelle du pouvoir de vivre» basé sur les conclusions du débat et qui permettrait à l'ensemble des acteurs sociaux de travailler sur ces sujets. Parallèlement, la CFDT va «construire ses propres propositions» qu'elle présentera «à la fin» de la consultation, et appelle ses adhérents à participer aux discussions dans le pays.

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