Comment parler des arts de l’Islam aux enfants
par Rosène Declémenti, éd. du Louvre, Juin 2013, 112 p.
De l’architecture à la calligraphie, de la poterie à la psalmodie du Coran, le patrimoine islamique tout entier semble être l’expression de la parole prophétique :
« Dieu est Beau et Il aime la beauté ».
En ce sens, l’adage de Platon « la beauté est la splendeur du vrai » caractériserait à lui seul l’art islamique tant il est frappant que, depuis l’ancien Al Andalus jusqu’à l’Inde, une communauté d’esprit unit des productions artistiques très diverses. Mais après l’éblouissement devant une œuvre surgit souvent la frustration : on comprend rarement ce que l’on admire. L’art est un langage qui nécessite un apprentissage, une initiation même.
Comme souvent, la jeunesse est le temps privilégié pour une première introduction. Mais le livre Comment parler des arts de l’Islam aux enfants, de Rosène Declémenti, part d’un constat amer : « Au cours d’une visite au musée avec des enfants, les adultes ne se dirigent pas facilement vers les arts de l’Islam, car ils sont méconnus. N’ayant pas soi-même de connaissances sur la question, on préfère renoncer à montrer des œuvres ou visiter un monument par peur de se sentir mal à l’aise, de ne rien trouver à dire, ou de ne pas savoir répondre aux questions des enfants ».
Dépourvus d’outils, les adultes privent ainsi les plus jeunes d’un accès à ce mode particulier d’expression d’une spiritualité qu’est l’art. C’est pourquoi l’auteur, documentaliste au département des Arts de l’Islam du musée du Louvre, offre dans ce livre une somme de ressources très concrètes pour appréhender plus sereinement les œuvres. L’ouvrage, bien illustré avec papier glacé, est globalement divisé en deux parties : une première partie, salutaire, donne à la fois les repères fondamentaux de l’histoire et la culture islamiques et revient sur les préjugés, et autres idées reçues, qui viennent brouiller les perceptions (« art religieux ? » « art arabe ? » ; « art sans image ? » …) ; la seconde partie est constituée de 15 « fiches » présentant chacune une œuvre.
Cette seconde partie se veut éminemment pratique : le livre n’est pas une réflexion (le titre n’est d’ailleurs pas tourné sous forme de question, mais d’orientation) mais un outil destiné aux adultes en charge d’enfants (parents, enseignants...). L’auteur organise ainsi la présentation des œuvres sous forme de réponses à de véritables questions d’enfants (classées de 5 à 13 ans), des plus naïves aux plus subtiles. Du poignard au palais, du mausolée au tapis en passant par le coffre, c’est une grande variété d’époques, de lieux et de styles artistiques qui sont ainsi présentés de manière pédagogique, claire et instructive.
http://us4.campaign-archive1.com/?u=5a4d6a007b93b48edce7c95b8&id=4ff0ce6b94