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Le premier paiement vient de prendre fin
Il s'agit d'une aide à l'éducation proposée par le gouvernement pour atteindre l'objectif de 95% des enfants (de 6 à 11 ans) scolarisés à l'horizon 2012.
L'abandon scolaire est, en effet, un véritable problème au Maroc, car près de 200 000 élèves sont déscolarisés avant la fin du cycle primaire.
Les familles ont reçu un montant qui varie entre 60 et 100 dirhams par mois pour chaque enfant scolarisé au primaire. L'aide est prévue chaque deux mois via les agences de Poste Maroc. Contacté, le responsable du programme, Habib kinani, signale que les intempéries et la difficulté d'accès à certaines campagnes freinaient parfois le bon déroulement de l'opération. « On a dû prolonger le délai au niveau des inscriptions et des paiements car il était difficile pour nous d'atteindre les échéances escomptés à cause des intempéries. »
Il estime que les premiers échos sont positifs. Les bénéficiaires du programme dont le budget est de cinquante millions de dirhams auraient bien accueilli l'initiative selon M. Kinani. « Motivés, certains commencent même à suivre le niveau de leurs enfants auprès des enseignants. » En fait, on impose des conditions bien particulières pour continuer de percevoir cette aide.
Les absences injustifiées de plus de quatre fois par mois priveront la famille de la subvention. Mais, il est à signaler que le premier paiement a été débloqué sans conditions préalables. Les ménages recensés subiront sans doute des modifications au cours de la deuxième année de l'expérience.
D'autres familles s'y ajouteront et quelques-unes dont les enfants sont actuellement scolarisés en sixième année primaire seront supprimées puisque le programme concerne le primaire seulement.
Des critiques sont adressées à cette expérience pilote à commencer par la condition de la scolarisation au primaire. Les familles dont les enfants sont scolarisés au secondaire sont, en effet, privées de cette opération alors que bon nombre d'élèves notamment les filles sont contraints d'abandonner les bancs de l'école à cause de l'éloignement de l'établissement de leurs douars.
Une deuxième critique est relative au montant de l'aide jugé trop modique par rapport aux besoins des familles. La présidente de la commission des secteurs sociaux au parlement, Bassima Hakkaoui, signale que cette initiative est insignifiante car l'aide doit avoir une incidence positive sur le véritable coût d'éducation des enfants. « La vie de ces familles va-t-elle évoluer après cette aide ? Je pense que cela n'a pas d'impact sur le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens et ne va pas participer à limiter la déperdition scolaire. Il faut que le gouvernement nous présente un indicateur scientifique », dit-elle.
Le responsable du programme ne partage pas cet avis expliquant qu'il est important d'inscrire l'opération dans son contexte spatial puisque le programme est destiné aux familles démunies dont le revenu journalier est de moins de dix dirhams : « Plus de 50 % des familles perçoivent des bourses de 250 dirhams par deux mois, soit 30 à 40 % de leur revenu.»
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Sensibilisation
Baptisé «Tayssir», le programme, placé sous l'égide du ministère de l'Education nationale, est piloté par l'Association marocaine d'appui à la scolarisation (Amas).
Il concerne, dans sa phase pilote, 139 communes réparties à travers 5 régions. Le choix se base sur trois critères : des communes ciblées par l'INDH, un taux de pauvreté supérieur à 30% et un taux de déperdition scolaire supérieur à 8%.
Depuis septembre dernier, des campagnes d'information et de sensibilisation ont été menées dans les douars pour appeler les ménages à s'inscrire sur les listes ouvertes auprès des écoles.
Le montant de l'aide varie en fonction du niveau de scolarisation : 60 DH par mois pour chaque enfant en 1re et 2e année primaire, 80 DH s'il est en 3e ou 4e année et 100 DH pour les écoliers en 5e et 6e année.
Par Jihane Gattioui | LE MATIN
- L'aide financière directe aux ménages pauvres prévue par la Loi de finances 2009 vient d'être entamée non sans susciter quelques critiques.
- Après une première phase de recensement des familles rurales entamée en septembre dernier dans cinq régions où le taux de pauvreté est le plus élevé, le programme Tayssir visant la lutte contre la déperdition scolaire passe au concret.
Il s'agit d'une aide à l'éducation proposée par le gouvernement pour atteindre l'objectif de 95% des enfants (de 6 à 11 ans) scolarisés à l'horizon 2012.
L'abandon scolaire est, en effet, un véritable problème au Maroc, car près de 200 000 élèves sont déscolarisés avant la fin du cycle primaire.
Les familles ont reçu un montant qui varie entre 60 et 100 dirhams par mois pour chaque enfant scolarisé au primaire. L'aide est prévue chaque deux mois via les agences de Poste Maroc. Contacté, le responsable du programme, Habib kinani, signale que les intempéries et la difficulté d'accès à certaines campagnes freinaient parfois le bon déroulement de l'opération. « On a dû prolonger le délai au niveau des inscriptions et des paiements car il était difficile pour nous d'atteindre les échéances escomptés à cause des intempéries. »
Il estime que les premiers échos sont positifs. Les bénéficiaires du programme dont le budget est de cinquante millions de dirhams auraient bien accueilli l'initiative selon M. Kinani. « Motivés, certains commencent même à suivre le niveau de leurs enfants auprès des enseignants. » En fait, on impose des conditions bien particulières pour continuer de percevoir cette aide.
Les absences injustifiées de plus de quatre fois par mois priveront la famille de la subvention. Mais, il est à signaler que le premier paiement a été débloqué sans conditions préalables. Les ménages recensés subiront sans doute des modifications au cours de la deuxième année de l'expérience.
D'autres familles s'y ajouteront et quelques-unes dont les enfants sont actuellement scolarisés en sixième année primaire seront supprimées puisque le programme concerne le primaire seulement.
Des critiques sont adressées à cette expérience pilote à commencer par la condition de la scolarisation au primaire. Les familles dont les enfants sont scolarisés au secondaire sont, en effet, privées de cette opération alors que bon nombre d'élèves notamment les filles sont contraints d'abandonner les bancs de l'école à cause de l'éloignement de l'établissement de leurs douars.
Une deuxième critique est relative au montant de l'aide jugé trop modique par rapport aux besoins des familles. La présidente de la commission des secteurs sociaux au parlement, Bassima Hakkaoui, signale que cette initiative est insignifiante car l'aide doit avoir une incidence positive sur le véritable coût d'éducation des enfants. « La vie de ces familles va-t-elle évoluer après cette aide ? Je pense que cela n'a pas d'impact sur le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens et ne va pas participer à limiter la déperdition scolaire. Il faut que le gouvernement nous présente un indicateur scientifique », dit-elle.
Le responsable du programme ne partage pas cet avis expliquant qu'il est important d'inscrire l'opération dans son contexte spatial puisque le programme est destiné aux familles démunies dont le revenu journalier est de moins de dix dirhams : « Plus de 50 % des familles perçoivent des bourses de 250 dirhams par deux mois, soit 30 à 40 % de leur revenu.»
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Sensibilisation
Baptisé «Tayssir», le programme, placé sous l'égide du ministère de l'Education nationale, est piloté par l'Association marocaine d'appui à la scolarisation (Amas).
Il concerne, dans sa phase pilote, 139 communes réparties à travers 5 régions. Le choix se base sur trois critères : des communes ciblées par l'INDH, un taux de pauvreté supérieur à 30% et un taux de déperdition scolaire supérieur à 8%.
Depuis septembre dernier, des campagnes d'information et de sensibilisation ont été menées dans les douars pour appeler les ménages à s'inscrire sur les listes ouvertes auprès des écoles.
Le montant de l'aide varie en fonction du niveau de scolarisation : 60 DH par mois pour chaque enfant en 1re et 2e année primaire, 80 DH s'il est en 3e ou 4e année et 100 DH pour les écoliers en 5e et 6e année.
Par Jihane Gattioui | LE MATIN