Conférence de l'ONU contre le racisme et la discrimination

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion EllMo
  • Date de début Date de début
Contexte

Organisés par les Nations Unies, la Conférence d'examen de Durban et le processus de préparation qui la précède permettent l’évaluation et l’accélération des progrès de la mise en œuvre des mesures adoptées en 2001 lors de la Conférence mondiale contre le racisme, de même que l'évaluation des formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.

(...)

Objectifs

En août 2007, le Comité préparatoire a formulé les objectifs suivants pour la Conférence d’examen de Durban :

* L’examen des progrès réalisés et l’évaluation de la mise en œuvre de la DDPA par toutes les parties prenantes aux niveaux national, régional et international, dont l’évaluation des formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, au moyen d’un processus global, transparent et mené en collaboration, et de l'identification de mesures et initiatives concrètes prises pour combattre et éliminer toutes les expressions de ces phénomènes.

* L’évaluation de l’efficacité des mécanismes de suivi de Durban existants et d’autres mécanismes pertinents des Nations Unies traitant de la question du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, en vue de les renforcer.

* la promotion de la ratification et de l’application universelles de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et de l’examen approprié des recommandations du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale;

* La définition et la mise en commun des bonnes pratiques menées à bien dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.

Les membres du Comité préparatoire ont affirmé à maintes reprises que la Conférence d'examen devrait être limitée à un examen de la mise en œuvre de la DDPA et ne devrait pas relancer le débat sur des problèmes de fond ou introduire de nouvelles problématiques.

http://www.un.org/french/durbanreview2009
 
Prévue le 20 avril prochain à Genève, le suivi de la Conférence sur le racisme de Durban se heurte à de nombreux blocages. La moitié des pays européens menacent de se retirer si les pays islamiques imposent le concept de diffamation de religions.

Genève va-t-elle connaître les mêmes dérapages que la ville sud-africaine de Durban en 2001? Cette année là, des ONG chauffées à blanc avaient hurlé des slogans racistes et antisémites, en marge du Sommet de l'ONU sur le racisme. Des bouffées de haine qui avaient poussé les Etats-Unis et Israël à quitter la table des négociations.

Dans moins de trois mois, du 20 au 24 avril, doit se tenir à Genève la conférence de suivi du sommet de Durban. Une rencontre précédée par une série de réunions préparatoires comme celle qui s'est tenue mi-janvier, sous la présidence du diplomate russe Yuri Boychenko.

Points de désaccords

L'objectif est de se mettre d'accord sur le projet de déclaration qui doit être adopté lors de la conférence de suivi en avril. Réduit de 130 à 38 pages lors des précédentes réunions préparatoires, le document comporte encore de nombreux points de désaccords, dont le nouveau concept de diffamation des religions et la question du Moyen Orient.

Raison pour laquelle le Canada et Israël ont déjà annoncé qu'ils boycotteraient le sommet de Genève. Les États-Unis et l'Australie ne se sont pas encore prononcés, mais ils ne participent pas officiellement aux débats, bien que deux diplomates américains suivent assidument les travaux préparatoires.

La moitié des pays européens menacent, eux, de quitter les négociations si les pays islamiques persistent à vouloir imposer le concept de diffamation des religions ou à focaliser une partie importante du document final sur le Proche-Orient avec une vision «déséquilibrée qui condamne exclusivement Israël».

Diffamation des religions contre liberté d'expression

Quant à la diffamation des religions, les points de discorde restent nombreux. Pour de nombreux pays musulmans, l'islamophobie est en train de prendre le relais de l'antisémitisme. Mais, sous couvert d'anonymat, un diplomate européen avertit: «La diffamation des religions doit être effacée du document, c'est une ligne rouge à ne pas franchir, car cette notion n'est pas compatible avec un discours sur les droits de l'homme».

Pour l'Union européenne (UE), la liberté d'expression doit en effet sortir renforcée de la réunion de Genève, car «elle est un instrument pour lutter contre le racisme».

En septembre dernier, les pays occidentaux avaient d'ailleurs obtenu, lors d'une séance du Conseil des droits de l'homme, que soit refusée la création d'une nouvelle norme sur la diffamation des religions, cela au nom de la liberté d'expression.

Mais la bataille n'est pas encore gagnée. Pour preuve, Doudou Diène - l'ancien rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme - affirmait l'année dernière qu'«il faudrait aussi s'attaquer aux nouvelles formes de discriminations, dont l'islamophobie, qui en est une manifestation particulièrement grave, comme la montée de l'antisémitisme ou la christianophobie», à l'occasion de la conférence de suivi.

Conflit plus politique que racial

Concernant le Proche-Orient, l'UE est très réservée sur le fait de se «focaliser sur une région du monde», relevant que le conflit est plus d'ordre politique que racial.

Pour Muriel Berset, diplomate suisse en charge des droits de l'homme, la déclaration de Durban n'aurait pas dû mentionner cette région particulière. Mais à présent que ce point y figure, il s'agit de voir comment le formuler. Et de rappeler que le but de la conférence de Genève est d'examiner la mise en œuvre de la déclaration finale et du plan d'action adoptés le 9 septembre 2001, non d'en modifier les paramètres.

«Il ne faut pas réduire les débats à ces deux seuls points, prévient aussi Muriel Berset. Il y a d'autres problèmes essentiels, comme l'esclavage, la question des réparations, les discriminations multiples – malades ou porteurs du sida, femmes, handicapés.»

Autre point de litige: la question de la liberté sexuelle. Doit-elle figurer dans le texte? Les pays occidentaux et latino-américains y sont favorables, mais les Etats musulmans s'y opposent: «Pour vous, être homosexuel est un droit, pour nous c'est un délit», a résumé un diplomate musulman en s'adressant à un collègue occidental lors de la réunion préparatoire de janvier.

Manifestations anti-israéliennes à Genève?

La question des migrants, très souvent victimes de discrimination raciale, constitue un autre sujet de désaccord. L'UE est très réticente à condamner la «criminalisation» de l'immigration illégale, alors que l'enjeu est capital pour l'Amérique latine et les Caraïbes. Pour être en harmonie avec les dispositions de plus en plus restrictives sur la présence d'étrangers sur son territoire, l'UE voudrait réduire la totalité de ces paragraphes à une formulation générale de quelques lignes non contraignantes.

Et ça n'est pas tout. L'UE ne veut pas entendre parler de réparations financières pour son passé colonial ou esclavagiste, ni du profilage jugé raciste induit par la lutte contre le terrorisme. Pour l'UE, les victimes de racisme doivent toutes être traitées sur un pied d'égalité: «Aucune hiérarchisation des victimes n'est acceptable pour nous», indique un diplomate européen, en faisant allusion à la volonté d'introduire une référence à l'islamophobie dans le document final.

Reste à savoir si Genève sera le théâtre de manifestations anti-israéliennes, comme à Durban. Pour Muriel Berset, une place importante doit être accordée à la société civile. «A Genève, les ONG sont associées au processus, contrairement à Durban où elles ont tenu leur propre conférence en marge du sommet officiel», relève la diplomate helvétique.

«La Suisse travaille avec Genève pour accueillir au mieux les ONG, en leur facilitant les visas, l'hébergement et la nourriture à des prix accessibles. Il y aura aussi un important dispositif de sécurité, car nous ne voulons pas assister à des débordements racistes ou antisémites tels qu'on a pu le voir à Durban», conclut Muriel Berset.


swissinfo, Juan Gasparini et Carole Vann / InfoSud


http://www.swissinfo.ch/fre/a_la_une.html?siteSect=109&ty=st&sid=10275556
 

Pièces jointes

  • keyimg20090202_10275516_2.jpg
    keyimg20090202_10275516_2.jpg
    21.9 KB · Affichages: 69
ROME (AFP) — L'Italie ne participera pas à la Conférence "Durban II" de l'ONU sur le racisme, qui doit se tenir fin avril à Genève, a annoncé vendredi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Le ministre des affaires étrangères Franco Frattini a décidé que l'Italie retirait sa délégation car elle n'approuve pas le projet de déclaration qui contient des phrases inacceptables, agressives et antisémites", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère.

Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière qu'ils ne participeraient pas à la conférence également en raison de désaccords avec le projet de déclaration qui "focalise la critique sur Israël" et restreint "de façon inacceptable la liberté d'expression sous couvert de diffamation de la religion" selon eux.

Israël et le Canada ont déjà annoncé qu'ils boycotteraient la conférence de Genève.

Le Royaume-uni a conditionné son soutien à "Durban II" à un "changement de cap" dans la préparation du projet de déclaration, tandis que la France a affirmé qu'elle n'hésiterait pas à s'en retirer si Israël devait être "stigmatisé".

La Conférence "Durban II" sur le racisme doit se dérouler du 20 au 24 avril au Palais des Nations à Genève. Elle doit assurer le suivi de celle qui s'était déroulée en 2001 dans la ville sud-africaine et s'était terminée dans la confusion et sur des accusations d'antisémitisme.

Les Etats-Unis et Israël avaient claqué la porte en protestant contre le ton anti-israélien de la réunion.

Le Congrès juif européen a appelé mardi les pays de l'Union européenne à boycotter la conférence de l'ONU contre le racisme ("Durban II") prévue en avril à Genève, qu'il a qualifiée de "tribunal anti-israélien".
 
Retour
Haut