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PLD (Peace, Love and Diversity)
Lutte contre le sida
Le financement préoccupe
Inquiétude à l'égard des effets de la crise économique sur les programmes de lutte contre le VIH.
Publié le : 04.04.2010 | 10h43
Pérennité, qualité et équité, tels sont les trois messages de la cinquième conférence francophone sur le Sida, qui a eu lieu récemment à la Faculté de Médecine et de Pharmacie à Casablanca.
Organisée par l'Alliance Francophone des Acteurs de Santé contre le sida (AFRAVIH), cette première en Afrique et au monde arabe, qui s'inscrit dans le prolongement des conférences précédentes, avait pour objectif "d'ouvrir un large débat entre tous les acteurs de la santé, du Nord et du Sud, avec une volonté d'équité, de respect des personnes et de renforcement du droit aux soins et à la prévention". L'inégalité à l'accès aux soins et à la prévention, le manque de financement ainsi que la réduction du budget alloué par les Etats ont été les problèmes mis sous les projecteurs par les intervenants lors de la clôture des travaux de cette conférence.
"Les engagements pris par les décideurs et les pays n'ont pas été tenus", souligne Michel Sidibé, directeur exécutif à l'Onusida et secrétaire général aux Nations unies. "Ils ont dit que les grandes priorités sont le changement climatique et la lutte contre le terrorisme. Ils ont oublié qu'il y a plus de 22 millions de personnes séropositives en Afrique subsaharienne, 10 millions attendent leur traitement et que la plupart de ces personnes vont mourir sans avoir accès aux soins nécessaires". Il a rappelé que 400.000 enfants naissent séropositifs, 30% vont mourir avant l'âge d'un an et la moitié vont périr avant l'âge de 12 ans. Les leaders du monde doivent comprendre que réduire le financement des recherches et des soins alloués à lutter contre le Sida ne doit pas s'effectuer sur le compte de la population vulnérable. "L'accès aux soins doit être universel", précise Michel Sidibé qui souligne que cet accès pour lequel se sont engagés les leaders mondiaux en 2006 doit être pérennisé". Il a plaidé également pour un changement de mentalité et de comportement à l'égard des personnes malades.
"Elles sont souvent stigmatisées, criminalisées. On ne peut pas lutter contre le Sida de cette manière. Il faut des législations pour créer des espaces d'échange et de discussion. Ces personnes font partie de notre monde", conclut-il.
Même indignation chez Eric Fleutelot, directeur général adjoint international de Sidaction. "L'équité dans l'accès au soin est avant tout une question politique. Dans ce domaine, le manque de volonté à l'encontre de ceux qui sont légalement ou socialement discriminés est patent", fustige-t-il. Fleutelot, a plaidé pour une large prise de conscience politique car la bataille contre le virus du sida et avant tout une bataille pour les droits de l'homme. "La lutte mondiale contre le sida passe nécessairement par l'amélioration, partout où ils sont bafoués, des droits de ces groupes marginalisés."
En parallèle du travail de terrain des associations, les grandes institutions internationales ont un rôle fondamental à jouer en faisant pression sur les gouvernements pour qu'ils renoncent à promulguer des lois qui entretiennent ces discriminations et abrogent celles d'aujourd'hui, précise-t-il. "Aujourd'hui, partout, des hommes et des femmes se lèvent avec courage et s'opposent à l'obscurantisme et plaident pour une approche de la santé respectueuse des droits de l'Homme. Notre rôle, au Nord, est de soutenir ceux qui s'engagent dans cette voie". Enfin, il a mis l'accent sur la question du financement et a appelé les dirigeants des pays riches donateurs à respecter leurs engagements. "On doit tous se mobiliser pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Les malades sont des êtres humains et ils n'ont pas besoin d'être pénalisés", dit-il. La cérémonie de clôture s'est terminée par l'annonce de Genève comme ville qui va accueillir la prochaine conférence francophone sur le sida. Pour son mot de clôture, Hakima Himich a précisé que cette conférence a rassemblé 1577 participants, venant de 50 pays d'Afrique, d'Europe et d'Amerique. "C'est un succès. Cette conférence s'est tenue pour la première fois en Afrique et a rassemblé 713 participants issus des pays du nord, et 864 participants venant des pays du sud", clôt-elle.
Le financement préoccupe
Inquiétude à l'égard des effets de la crise économique sur les programmes de lutte contre le VIH.
Publié le : 04.04.2010 | 10h43
Pérennité, qualité et équité, tels sont les trois messages de la cinquième conférence francophone sur le Sida, qui a eu lieu récemment à la Faculté de Médecine et de Pharmacie à Casablanca.
Organisée par l'Alliance Francophone des Acteurs de Santé contre le sida (AFRAVIH), cette première en Afrique et au monde arabe, qui s'inscrit dans le prolongement des conférences précédentes, avait pour objectif "d'ouvrir un large débat entre tous les acteurs de la santé, du Nord et du Sud, avec une volonté d'équité, de respect des personnes et de renforcement du droit aux soins et à la prévention". L'inégalité à l'accès aux soins et à la prévention, le manque de financement ainsi que la réduction du budget alloué par les Etats ont été les problèmes mis sous les projecteurs par les intervenants lors de la clôture des travaux de cette conférence.
"Les engagements pris par les décideurs et les pays n'ont pas été tenus", souligne Michel Sidibé, directeur exécutif à l'Onusida et secrétaire général aux Nations unies. "Ils ont dit que les grandes priorités sont le changement climatique et la lutte contre le terrorisme. Ils ont oublié qu'il y a plus de 22 millions de personnes séropositives en Afrique subsaharienne, 10 millions attendent leur traitement et que la plupart de ces personnes vont mourir sans avoir accès aux soins nécessaires". Il a rappelé que 400.000 enfants naissent séropositifs, 30% vont mourir avant l'âge d'un an et la moitié vont périr avant l'âge de 12 ans. Les leaders du monde doivent comprendre que réduire le financement des recherches et des soins alloués à lutter contre le Sida ne doit pas s'effectuer sur le compte de la population vulnérable. "L'accès aux soins doit être universel", précise Michel Sidibé qui souligne que cet accès pour lequel se sont engagés les leaders mondiaux en 2006 doit être pérennisé". Il a plaidé également pour un changement de mentalité et de comportement à l'égard des personnes malades.
"Elles sont souvent stigmatisées, criminalisées. On ne peut pas lutter contre le Sida de cette manière. Il faut des législations pour créer des espaces d'échange et de discussion. Ces personnes font partie de notre monde", conclut-il.
Même indignation chez Eric Fleutelot, directeur général adjoint international de Sidaction. "L'équité dans l'accès au soin est avant tout une question politique. Dans ce domaine, le manque de volonté à l'encontre de ceux qui sont légalement ou socialement discriminés est patent", fustige-t-il. Fleutelot, a plaidé pour une large prise de conscience politique car la bataille contre le virus du sida et avant tout une bataille pour les droits de l'homme. "La lutte mondiale contre le sida passe nécessairement par l'amélioration, partout où ils sont bafoués, des droits de ces groupes marginalisés."
En parallèle du travail de terrain des associations, les grandes institutions internationales ont un rôle fondamental à jouer en faisant pression sur les gouvernements pour qu'ils renoncent à promulguer des lois qui entretiennent ces discriminations et abrogent celles d'aujourd'hui, précise-t-il. "Aujourd'hui, partout, des hommes et des femmes se lèvent avec courage et s'opposent à l'obscurantisme et plaident pour une approche de la santé respectueuse des droits de l'Homme. Notre rôle, au Nord, est de soutenir ceux qui s'engagent dans cette voie". Enfin, il a mis l'accent sur la question du financement et a appelé les dirigeants des pays riches donateurs à respecter leurs engagements. "On doit tous se mobiliser pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. Les malades sont des êtres humains et ils n'ont pas besoin d'être pénalisés", dit-il. La cérémonie de clôture s'est terminée par l'annonce de Genève comme ville qui va accueillir la prochaine conférence francophone sur le sida. Pour son mot de clôture, Hakima Himich a précisé que cette conférence a rassemblé 1577 participants, venant de 50 pays d'Afrique, d'Europe et d'Amerique. "C'est un succès. Cette conférence s'est tenue pour la première fois en Afrique et a rassemblé 713 participants issus des pays du nord, et 864 participants venant des pays du sud", clôt-elle.