Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, na point dérogé à la règle en prouvant quun changement en appelle un autre. Après avoir suspendu de manière définitive (sous le règne de léquipe Benkirane, faut-il le préciser) le passage des spots publicitaires des jeux de hasard à la télé, El Khalfi vient de récidiver en élaborant, fin mars, de nouveaux cahiers des charges pour la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) et Soread-2M. Linitiative est adoptée, un jour plus tard (le 29 mars), par le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, gardien du temple et régulateur, avec la Haca, du secteur audiovisuel dans le pays. Fait nouveau et encore incongru pour les professionnels du secteur, les deux cahiers des charges apportent un véritable bouleversement dans le fonctionnement des deux chaînes, dans leurs grilles des programmes, avec des répercussions certaines sur les moyens humain et matériel. La chaîne Arrabia, par exemple, devient une chaîne culturelle et la ligne éditoriale de la chaîne Al Maghribia (satellitaire) est redéfinie de manière à renforcer ses missions destinées aux Marocains résidant à létranger. Plus étonnant, la langue française na plus sa place dans les deux sociétés de médias publiques. Al Oula, les journalistes produiront dorénavant 3 JT en arabe et un en amazigh (sous-titré en arabe) par jour. En termes de quota, 80 % des émissions de la première chaîne seront en langue arabe et Hassani et les 20 % restant en amazigh. Radio chaîne internationale, elle, produira désormais, au moins quatre fois par jour, des journaux radiophonique en arabe, français, anglais et espagnol. Plus frappant cette fois-ci, Radio 2M némettra plus quen arabe et en amazigh, avec une production musicale nationale de pas moins de 70 % entre 6h du matin et minuit. A 2M, la télévision, les équipes de rédaction produiront désormais au moins 2 JT en arabe (à 12h45 et 20h45), un en amazigh, un régional, et un cinquième (certainement décalé au delà de 23h !), en français. Contacté à ce propos, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication tient fermement à faire relayer que « les rédactions et le staff francophones du pôle public (quelque mille personnes, ndlr) nont pas de quoi sinquiéter »: « Nous allons procéder par une approche visant dabord à la valorisation des ressources humaines dont disposent actuellement les deux sociétés. Puis, dans un second temps, définir avec celles-ci une politique prévisionnelle dans la gestion de ces mêmes ressources», explique-t-il.
http://www.lesoir-echos.com/coup-detat-dans-les-medias-publics/presse-maroc/49343/
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