cours d'éthique ou d'accommodements religieux ?

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Cours d'accommodements 101 au Québec ?


Chercheure à l’Institut de recherche sur le Québec, la sociologue Joëlle Quérin a mis le feu aux poudres avec la publication récente d’une analyse concluant que le cours d’ECR occulte les valeurs québécoises et «endoctrine» les élèves en faveur du multiculturalisme.

«Si je prête foi à l’étude, et j’ai tendance à le faire passablement, je suis d’avis qu’on devrait cesser d’enseigner ce cours», a soutenu, jeudi, en entrevue à La Presse Canadienne, le député de Borduas, Pierre Curzi.

En outre, elle estime que l’identité québécoise y est évacuée de tous ses codes, ses pratiques et ses coutumes pour être réduite à une simple notion civique.

«Il s’agit de dire aux enfants qu’ils sont tous Québécois et qu’être Québécois signifie tout simplement respecter la Charte québécoise des droits et libertés! Aussi bien qualifier de Québécois tous les touristes qui, durant leur séjour, n’enfreindront pas la Charte!», ironise l’auteure.

D’après Mme Quérin, les petits Québécois en sauront bien peu sur les différentes cultures religieuses après avoir suivi le cours.

En effet, remarque-t-elle, «l’endoctrinement» a préséance sur «les connaissances».

En revanche, les élèves auront appris que «toutes les conceptions de la vie sont valables» et que la politicienne Françoise David est une «personne modèle» au même titre qu’un «médecin sans frontières» ou que le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains.

Quant aux accommodements raisonnables, ils semblent être à sens unique.

«Alors que dans la population, plusieurs ont critiqué le port du hijab au nom de l’égalité entre les hommes et les femmes et ont reproché au kirpan d’être un symbole de violence qui n’a pas sa place dans les écoles, le cours d’ECR refuse aux élèves le droit de tenir un tel discours», souligne l’étude.

entrevue:

YouTube- Joëlle Quérin s'entretient avec Mario Dumont au sujet du cours ECR


Ont peut penser que pour éviter des débats futur sans fin, le gouvernement québécois a décidé il y a longtemps, qu'un lavage de cerveau dès le primaire
serait la meilleure solution ! (ce cours est obligatoire ).

Logiquement, c'est aux immigrants à apprendre la culture d'accueil et non
l'inverse.

Vive la laïcité :rouge:
 
à Rekona,

Ce que je reproche à ce cours absurde, c'est de ne pas présenter la perspective athée. Comme si le but, c'était de dire que l'athéisme est inconcevable, qu'il n'est pas pensable à côté des grandes religions.

Et pourtant un sondage récent l'affirmait: 25% des Canadiens ne croient en aucun dieu!

Faisons une analogie: peut-on faire un cours sur la sexualité sans parler d'homosexualité? On le peut très bien, si le but est de marginaliser l'homosexualité, et de la renvoyer dans la sphère du tabou et de l'indicible.

À la rigueur mettez un cours de philo où vous parlerez de l'athéisme, mais il serait plus économique d'en parler dans le même cours.
 
Effectivement, une grande partie des citoyens athées ne sont pas représentés. Je n'aime pas qu'ont mette le mot « éthique » et
« religion » dans le même titre du cours, comme si l'éthique devait
nécessairement passer par la religion. Ça laisse aussi supposer que les athées
n'ont pas d'éthique !

Dans une autre perspective, ne pas parler des côtés négatifs des religions,
va l'encontre d'un but de neutralité historique et va dans le sens de la
glorification des religions.

Je m'interroge aussi du but de mettre la figure de Françoise David dans de
tel volume, est-ce un nouveau messie péquiste que les élèves doivent assimiler ?

En principe, je ne m'oppose pas à un tel cours si il remplie des critères
d'objectivité partisane, autant religieuse que politique et qui se destine à
des étudiants qui sont capable d'en relativiser le contenu.
 
Je pense que les religions doivent être présentées aux élèves dans une double perspective: celle des sciences humaines et celle de la philosophie. Dans les premières années du cheminement de l'élève, sa formation serait surtout axée sur la description des éléments des religions ainsi que sur l'évolution des religions. Dans un second temps, on lui enseignerait le point de vue des sciences humaines sur le religieux: par exemple quelle est la différence entre Weber, Marx et Durkheim? Quel rôle remplit le religieux dans le psychisme de l'individu et dans l'organisation de la société? Comment définit-on le sacré? À quoi sert un rituel? Comment naît l'idée de Dieu dans l'esprit? Comment expliquer un mythe?

À ce moment on peut commencer à parler des athées, de leurs penseurs traditionnels et des arguments qu'ils opposent à la religion. Le cours ne prendra pas position, mais il fera état du débat philosophique entre croyants et athées sur la pertinence de la religion.

Il y a une conception de la neutralité qui interdirait de dire du bien ou du mal des religions, donc qui interdirait de rapporter les crimes commis au nom de ces religions. Mais cela serait mal comprendre la neutralité. Les crimes font partie de l'histoire, ils ont eu leur effet: il faut donc en faire état. Donc parlons de sexisme, d'homophobie, de bûchers, de croisades, de chasses aux sorcières, de l'affaire Galilée, de la pseudo-science créationniste, etc...
 
Je suis d'accord pour le principe, je pense que tu comprend se que je veut dire, tout se qui comprend l'éthique devrait être aborder à un plus jeune âge de façon graduel. Peut être un petit cours d'introduction au multiculturalisme au primaire. Et un cours plus substantielle au secondaire au niveau de la culture et de la philosophie et l'histoire.

Les tout petits qui voient une femme porter un niquab dans leur volume en
viendront-ils à trouver ça normal ? je doute qu'ont leur explique et de toute
manière ne peuvent comprendre tout se que ce symbole représente, soumission, propagande ...
 
Je suis d'accord pour le principe, je pense que tu comprend se que je veut dire, tout se qui comprend l'éthique devrait être aborder à un plus jeune âge de façon graduel. Peut être un petit cours d'introduction au multiculturalisme au primaire. Et un cours plus substantielle au secondaire au niveau de la culture et de la philosophie et l'histoire.

Les tout petits qui voient une femme porter un niquab dans leur volume en
viendront-ils à trouver ça normal ? je doute qu'ont leur explique et de toute
manière ne peuvent comprendre tout se que ce symbole représente, soumission, propagande ...

Effectivement, pour moi il faut distinguer une éthique civile des éthiques religieuses, qui sont au mieux complémentaires et au pire antagonistes.

Je pense que dans ce cours, il faut donner un droit de parole aux athées chaque fois qu'on aborde une religion. Et inversement permettre aux croyants de parler de l'athéisme quand on aborderait l'athéisme.

Il serait amusant de dire à un enfant d'environ huit ans que selon l'athée, Dieu est aussi mensonger que le Père Noël. C'est une image élémentaire, mais qui est plutôt exacte. Les enfants savent aussi qu'il y a une différence entre vouloir quelque chose et pouvoir l'obtenir. Alors pourquoi ne pas partir de là pour expliquer que l'athée pense que les croyants veulent toutes sortes de bienfaits après la mort, mais qu'il est impossible de les obtenir parce que les puissances sur lesquelles ils comptent n'existent pas?

Un enfant qui vient de faire l'expérience du mensonge du Père Noël et en tire une leçon devrait être assez mûr pour comprendre l'idée générale de l'athéisme.

Au sujet du Niquab, c'est pas évident, parce que plusieurs femmes le portent de leur plein gré, mais on pourrait affirmer qu'elles ont été conditionnées et qu'elles ont intériorisé leur rôle de femme subordonnée. Il n'en reste pas moins que l'Occidental bien pensant se donne le droit de décider du bien et du mal à la place de la femme en question, ce qui est discutable éthiquement. En fait je suis assez ambivalent sur ce problème.
 
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