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PLD (Peace, Love and Diversity)
La police a tabassé des détenus à ForestSTEPHANE DETAILLE

mardi 17 novembre 2009, 07:52

Les faits, d’une extrême gravité, sont dénoncés par la commission de surveillance de la prison. Ils ont eu lieu le 22 septembre et le 30 octobre, alors que des policiers assuraient le remplacement des gardiens en grève. Par Stéphane Detaille


Des policiers de la zone de Bruxelles-Midi se seraient livrés à des actes d’une violence inouïe alors qu’ils pourvoyaient au remplacement des surveillants partis en grève, le mardi 22 septembre puis, un bon mois plus tard, le vendredi 30 octobre. Les faits, d’une gravité extrême, ont fait l’objet de nombreux témoignages collationnés par la commission de surveillance de la prison de Forest-Berkendael : une instance instituée par la loi qui en fixe la composition – elle doit comprendre au moins un médecin, un magistrat et un médecin.

S’agissant de la prison de Forest, cette commission de surveillance est présidée par l’avocat Réginald de Béco et compte notamment en son sein Benoît Dejemeppe, conseiller à la Cour de cassation. Cette commission demande que ces faits, qu’elle a consignés dans un rapport, fassent l’objet d’« une enquête approfondie et indépendante » et que « les responsables soient sévèrement sanctionnés ».

La direction de Forest a, elle aussi, rédigé un rapport circonstancié transmis, notamment, au ministre de la Justice et à l’administration pénitentiaire.

« Les premiers faits sont survenus lors de la grève sauvage du mardi 22 septembre, explique Me de Béco. Ce jour-là, la prison a été investie par les policiers de la zone de police de Bruxelles-Midi – NDLR : une quarantaine, semble-t-il – qui ont littéralement pris le pouvoir, dans l’établissement où ils ont fait régner la terreur. Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à exercer des menaces sur les directeurs et les agents pénitentiaires qui, présents dans l’établissement, voulaient s’interposer. »

Selon les nombreux témoignages recueillis par la suite, des policiers s’en prendront ce jour-là à un détenu, alors qu’ils accompagnent le servant, chargé de la distribution du repas du soir au rez-de-chaussée d’une aile. Ils sont alors interpellés par un détenu « assez fragile sur le plan psychique », qui leur a demandé de pouvoir téléphoner à sa mère handicapée, habitant la région de Charleroi, pour la prévenir de ne pas se déplacer inutilement à la visite du lendemain, supprimée en raison de la grève.

Devant leur refus, le détenu insiste pour pouvoir s’entretenir avec le chef de quartier de l’aile et essuie un nouveau refus. L’homme refuse alors de réintégrer sa cellule. Il recevra un coup de matraque sur la tête et sera violemment repoussé dans sa cellule où il sera roué de coups. « Plusieurs taches de sang au mur (…) témoignent de la violence des coups reçus, écrit la commission. Avant de quitter sa cellule, l’un des policiers s’est lavé les mains au lavabo de celle-ci, tandis que le détenu gisait par terre, inconscient, à ses côtés. Appelé en urgence, à l’intervention du servant, le médecin de garde de la prison a constaté que l’interné se trouvait dans un état critique et a ordonné son transfert immédiat à l’hôpital. »

Tentative de suicide

Des faits bien plus violents encore surviendront lors de la grève du 30 octobre. Ce jour-là, selon la Commission de surveillance, certains des policiers qui se sont substitués aux grévistes se promènent encagoulés pour qu’on ne puisse les reconnaître. D’autres entreront « à cinq ou six » dans la cellule d’un détenu pour l’emmener au cachot, tout en le frappant et en écartant un directeur qui veut intervenir. Au cachot, ils le forcent à se déshabiller entièrement et à se mettre accroupi, tandis qu’ils le frappent avec des matraques dans le dos et sur les testicules. Ils l’obligent alors à répéter après eux « Le prophète Mohammed est un pédé » et « Ma mère est une **** ». Devant ses sanglots, ils se gaussent : « Tu pleures comme une femme, maintenant ! »

Un autre détenu aura l’oreille déchirée. Un troisième sera frappé au visage avec une bouteille d’eau. Les policiers s’en prennent également à un ancien collègue emprisonné pour des faits de mœurs. « Ils l’ont harcelé toute la nuit, le menaçant de livrer « un pédophile » aux autres détenus, écrit encore la commission. N’en pouvant plus, il a craqué et s’est ouvert les veines (…). Ce n’est qu’à la reprise du travail, le lendemain à 6 h du matin, qu’un agent l’a découvert presque vidé de son sang. »

À la zone de police de Bruxelles-Midi, on se refuse à tout commentaire. On signale seulement que ces faits font actuellement l’objet d’une enquête menée par l’instance de contrôle interne de la zone de police.
 
Décès d'un détenu : trois agents de Jamioulx inculpésRédaction en ligne

mardi 17 novembre 2009, 16:11

Trois agents pénitentiaires de la prison de Jamioulx ont été inculpés de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, indique-t-on au parquet de Charleroi. Les faits concernent Michael Tekin, un détenu décédé le 8 août dernier

Michael Tekin, 31 ans, devait être ce jour-là transféré de sa cellule vers un cachot. Peu après ce transfert, il avait succombé et une cinquantaine de détenus avaient refusé de regagner leurs cellules, affirmant que ce décès était dû à des violences subies de la part de trois gardiens. La direction avait alors avancé l'explication d'un étouffement dû à une déglutition.

Une instruction avait cependant été ouverte et une autopsie avait permis de relever que Michael Tekin portait la trace de violences.

Trois jours après ce décès, les gardiens de la prison de Jamioulx s'étaient mis en grève pour protester, disaient-ils, contre des informations qui « jetaient le discrédit sur eux, et créaient un climat d'insécurité tant pour eux que pour les leurs, à l'intérieur comme à l'extérieur de la prison de Jamioulx ».

La juge d'instruction Wauthier, en charge de ce dossier, avait procédé à une série d'auditions qui l'ont amenée à inculper les trois agents pénitentiaires impliqués dans le transfert de Michael Tekin de sa cellule vers le cachot. Ils ont été inculpés de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, mais laissés en liberté.

(d'après Belga)
 
Policiers et odieux matons
An.H.

Mis en ligne le 17/11/2009

La commission de surveillance dénonce des violences policières. Des faits graves se sont produits pendant les grèves des agents pénitentiaires.
Surpeuplées, vétustes, moyenâgeuses, la plupart des prisons du pays sont des chaudrons. C’est encore plus vrai pendant les actions de grève des gardiens, alors remplacés par des policiers pour assurer la sécurité dans l’enceinte des établissements pénitentiaires. Les tensions sont souvent vives entre détenus et les agents de police peu au fait des habitudes des prisonniers et du fonctionnement des règles carcérales.

Mais deux récentes grèves à la prison de Forest ont donné lieu à des faits extrêmement graves qui sont dénoncés par la commission de surveillance de la prison. Cette commission, composée d’une douzaine de membres (dont au moins un magistrat, un avocat et un médecin), c’est un peu l’œil de la société civile au sein de la prison. Totalement indépendante de l’administration comme du ministre de la Justice, elle peut circuler au sein de la prison.


Les incidents qui se sont produits à Forest, détaillés par Réginald de Béco, avocat, et Benoît Dejemeppe, conseiller à la Cour de Cassation, tous deux membres de cette commission de surveillance donnent froid dans le dos.

Ainsi, lors de la grève sauvage du mardi 22 septembre, des policiers de la zone Bruxelles-Midi ont été chargés de remplacer les gardiens au pied levé. Deux agents accompagnent le détenu "servant" qui est chargé de la distribution du repas du soir au rez-de-chaussée d’une aile de la prison. Ils sont interpellés par un détenu fragile sur le plan psychique. Il leur demande de téléphoner à sa mère handicapée, qui habite dans la région de Charleroi, pour la prévenir de ne pas se déplacer pour la visite du lendemain, supprimée en raison de la grève. Les policiers refusent. Le détenu insiste et demande de parler au chef de quartier de l’aile. Nouveau refus. Le détenu, qui ne comprend pas pourquoi il ne peut prévenir sa mère, refuse de réintégrer sa cellule. La situation dégénère : le prisonnier reçoit un coup de matraque et est violemment repoussé dans sa cellule. Alertés par le bruit, deux autres policiers arrivent sur place : le détenu est alors roué de coups. Plusieurs taches de sang au mur témoignent de la violence des coups. Avant de quitter la cellule, un des policiers se lave les mains au lavabo; le détenu gît sur le sol, inconscient. Appelé en urgence à l’intervention du "servant", le médecin de garde de la prison constate que l’interné se trouve dans un état critique et ordonne son transfert immédiat à l’hôpital.


Un mois plus tard, le vendredi 30 octobre, les agents pénitentiaires partent de nouveau en grève, par solidarité avec leurs collègues de la prison de Louvain, où l’un d’eux a été agressé. Des policiers de la même zone de Bruxelles-Midi sont appelés en renfort pour les remplacer. "Ils se sont rendus maîtres de la prison en y faisant régner la terreur, en exerçant des menaces sur les directeurs et les gardiens présents dans la prison qui tentaient de s’interposer. C’était vraiment un coup d’Etat" , commente Me Réginald de Béco.

Certains de ces policiers se promenaient cagoulés pour éviter qu’on les reconnaisse. D’autres sont entrés à cinq ou six dans la cellule d’un détenu pour l’emmener au cachot, tout en le frappant et en écartant un directeur qui voulait intervenir. Au cachot, le détenu a été forcé à se déshabiller et à s’accroupir : les policiers le frappaient avec des matraques dans le dos et sur les testicules, en l’obligeant à répéter : "Le prophète Mohammed est un pédé" et "Ma mère est une ****". A l’homme en sanglots ils ont alors lancé : "Tu pleures comme une femme maintenant !"

Et on passe sur d’autres sévices infligés à un collègue arrêté pour faits de mœurs, qu’ils ont harcelé toute la nuit en le menaçant de le livrer comme pédophile aux autres détenus - on sait le sort peu enviable qui leur est réservé derrière les barreaux. "On se trouve au-delà de l’odieux et de l’inacceptable" , dit encore Me de Béco.

Plusieurs enquêtes sont en cours : au sein de la zone de police; à l’administration pénitentiaire; au comité P Révoltés devant de telles dérives inacceptables dans un Etat de droit, les membres de la commission de surveillance de la prison de Forest demandent une enquête approfondie et indépendante, pour que les responsables de ces faits criminels - tortures et traitements dégradants - soient sévèrement sanctionnés. Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme pourrait déposer plainte avec constitution de partie civile.
 
mais bon faut pas non plus generaliser...il y a partout une minorite qui salissent l'image de la majorité.

Y a pas de quoi en faire tout un foin
 
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