Cest un secret bien gardé. En Algérie, il existe encore une vingtaine de maisons closes réglementées. Sous la vigilance de la police et lautorité dune mère maquerelle, les filles gagnent plutôt bien leur vie. El Watan Week-end a poussé la porte de la dernière maison de tolérance encore ouverte à Oran
La démarche altière dans sa robe bustier parme, Malika, 50 ans, tourne en rond en écoutant cheb Hasni. Elle attend un client, et pour elle les journées sont devenues longues. Soudain, des pneus crissent. Une voiture emprunte le chemin caillouteux de la rue des Jasmins, ex-rue Lac Duc, dans le quartier de Derb, à Oran. La voiture sarrête devant une bâtisse de trois étages qui a sûrement connu des jours meilleurs, dans un passé pas si lointain. Dans les années 90, tout le long de la ruelle, neuf maisons closes réglementées étaient, encore, ouvertes. Elles dataient toutes de la période coloniale.
A lépoque, cétaient les seules à accepter des Algériens, alors que les autres maisons, plus huppées, situés dans le centre-ville dOran, étaient réservées aux Français. Rue des Jasmins, les maisons closes navaient pas de nom, juste un numéro qui permettait de les différencier et que les clients séchangeaient entre eux. Cétait lépoque où le sexe tarifé avait permis à toute une génération de connaître ses premiers émois sexuels. Cette époque, Khalti Fatma, qui travaillait dans lune des maisons closes, la bien connue. Elle se rappelle cette folie joyeuse qui régnait dans le quartier. De ces habitués quon croisait si souvent, quon en venait à connaître leurs prénoms. Aujourdhui, seule la « 2 » est encore ouverte, les autres ont dû fermer, laissées à labandon par des héritiers trop honteux de récupérer une activité que leur mère avait exercée et qui ont préféré se débarrasser, au plus vite, de la bâtisse en la revendant ou en labandonnant. Depuis, Khalti Fatma, 50 ans, sest, elle aussi, reconvertie. Elle est devenue physionomiste.
Bas résille noirs
Visage émacié, un foulard autour de la tête et une longue tunique qui cache un corps quelle ne peut plus exposer au regard des hommes, elle reste assise sur un cageot, toute la journée. Elle filtre les entrées en faisant payer 50 DA à ceux qui sont admis à pénétrer à lintérieur, et refuse les mineurs et ceux qui ne lui inspirent pas confiance. « Cest moi qui dis qui entre et qui reste dehors, affirme t-elle, ce nest pas parce que cest une maison close quon doit laisser entrer nimporte qui. Je dois rester vigilante parce que les filles ont parfois affaire à des hommes qui ont un comportement violent une fois à lintérieur. Et puis, il y a ceux qui demandent aux filles de leur faire des choses contraires à la morale. Ceux-là, je leur interdis, pour toujours, laccès à létablissement. » A lintérieur, une grande pièce à colonnades.
http://www.afrik.com/article21524.html
La démarche altière dans sa robe bustier parme, Malika, 50 ans, tourne en rond en écoutant cheb Hasni. Elle attend un client, et pour elle les journées sont devenues longues. Soudain, des pneus crissent. Une voiture emprunte le chemin caillouteux de la rue des Jasmins, ex-rue Lac Duc, dans le quartier de Derb, à Oran. La voiture sarrête devant une bâtisse de trois étages qui a sûrement connu des jours meilleurs, dans un passé pas si lointain. Dans les années 90, tout le long de la ruelle, neuf maisons closes réglementées étaient, encore, ouvertes. Elles dataient toutes de la période coloniale.
A lépoque, cétaient les seules à accepter des Algériens, alors que les autres maisons, plus huppées, situés dans le centre-ville dOran, étaient réservées aux Français. Rue des Jasmins, les maisons closes navaient pas de nom, juste un numéro qui permettait de les différencier et que les clients séchangeaient entre eux. Cétait lépoque où le sexe tarifé avait permis à toute une génération de connaître ses premiers émois sexuels. Cette époque, Khalti Fatma, qui travaillait dans lune des maisons closes, la bien connue. Elle se rappelle cette folie joyeuse qui régnait dans le quartier. De ces habitués quon croisait si souvent, quon en venait à connaître leurs prénoms. Aujourdhui, seule la « 2 » est encore ouverte, les autres ont dû fermer, laissées à labandon par des héritiers trop honteux de récupérer une activité que leur mère avait exercée et qui ont préféré se débarrasser, au plus vite, de la bâtisse en la revendant ou en labandonnant. Depuis, Khalti Fatma, 50 ans, sest, elle aussi, reconvertie. Elle est devenue physionomiste.
Bas résille noirs
Visage émacié, un foulard autour de la tête et une longue tunique qui cache un corps quelle ne peut plus exposer au regard des hommes, elle reste assise sur un cageot, toute la journée. Elle filtre les entrées en faisant payer 50 DA à ceux qui sont admis à pénétrer à lintérieur, et refuse les mineurs et ceux qui ne lui inspirent pas confiance. « Cest moi qui dis qui entre et qui reste dehors, affirme t-elle, ce nest pas parce que cest une maison close quon doit laisser entrer nimporte qui. Je dois rester vigilante parce que les filles ont parfois affaire à des hommes qui ont un comportement violent une fois à lintérieur. Et puis, il y a ceux qui demandent aux filles de leur faire des choses contraires à la morale. Ceux-là, je leur interdis, pour toujours, laccès à létablissement. » A lintérieur, une grande pièce à colonnades.
http://www.afrik.com/article21524.html