Danser durant la tragédie

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ahmed II

Sweet & Sour
Igloofest, cette discothèque à ciel ouvert a craché ses électronvolts à la même période qu’ont débuté les tremblements de terre balayant la capitale d’Haïti de la carte. Ce malheur aurait fait jusqu’à 150 000 morts sans compter les blessés. Naturellement, lorsqu’on a le cœur à la bonne place, et que l’on fête jusqu’à la transe dans le vieux port de Montréal, la question se pose : « Comment peut-on danser et se réjouir lorsque des milliers de gens sont morts accidentellement et que d’autres souffrent les affres de l’horreurs ? » Méditant sur ces circonstances de mauvais augures, j’avais en tête les conclusions d’Élie Wiesel, prix Nobel de la Paix et grand écrivain, qui a subi les camps de concentration et en est revenu, vivant si on peut dire. Il écrira que pour transcender la pénible confusion au moment de la mort, chanter et danser demeurent sans aucun doute la soupape pour transcender l’absurde. De là, peut-être, ai-je écrit les lignes qui suivent :

Quand la vérité devient un point de vue, un parti pris, ou le revers de la médaille; quand la beauté se mesure à l’aune de la raison et à l’esthétique de la courbe; quand l’amour se fourvoie dans le flux d’émotions débridées, quand les explications ne servent à rien ou se ponctuent d’interrogations, et que même l’extase se dérobe sous la confusion, l’heure est à la musique.

Et c’est le témoignage d’une jeune fille de Port aux Princes, en train de chanter en lavant son linge avec de l’eau trouvée par une chance incroyable, qui corrobore cette idée : « Je suis heureuse quand je chante. »

La vidéo: YouTube- igloofest 2010
 
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