De ses 9 à 13 ans, elle a servi d’objet sexuel à son frère aîné

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion hajjesus
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Elle l’avoue à une camarade, puis elle le dit au directeur de la SEGPA : elle est violée depuis un an et demi par son frère, en fait, un demi-frère – même mère, mais pas le même père -. de 9 ans son
aîné, âgé de 23 ans.

En fait, la dérive du grand frère avait commencé en 2015, elle n’avait que 9 ans et demi. Un après-midi, elle se trouvait dans la chambre du garçon, chez sa mère. Le frère entre. Il a 18 ans.

Il se dirige sur elle, l’embrasse sur la bouche, lui retire son pantalon, la caresse, et lui impose un acte sexuel. Sidérée, incapable de comprendre ce qui lui était advenu, elle s’est tue. Par peur : il lui a dit que si elle parlait, ce serait dangereux pour elle comme pour lui.

Le même scénario s’est reproduit quand elle avait 10 ans. Une autre fois, elle avait 11 ans. Ça se passait dans la chambre, aussi bien chez la mère que chez le père. Une fois, il a profité du fait qu’elle était dans la salle de bains alors qu’elle était en train de se parfumer.

De force, il lui avait baissé son short, il l’avait plaquée contre le mur, face à lui, et une fois de plus, un acte sexuel. Il y eut encore une fois, la dernière. C’était pendant des vacances. Elle avait 13 ans. Combien y a-t-il eu de ces atteintes du frère ? Beaucoup.

Le 15 décembre, en fin de journée, il appelle les gendarmes de sa bourgade. Il voulait être reçu après sa mise en cause par sa sœur pour agression sexuelle. À cause de ce qu’il avait fait, il ne pouvait plus rien avaler, et était incapable de s’endormir.

Il avait tenté de se suicider, dit-il au gendarme au téléphone, il voulait tout avouer, même s’il savait qu’il irait en prison. On n’est pas venu le chercher. Aussi, le lendemain matin, 16 décembre, il était à 8 heures devant le portail de la brigade : il voulait être entendu pour ce qu’il avait fait à sa sœur.

L’affaire a suivi le cours ordinaire entre les mains des magistrats et des experts, psychologues et psychiatre, avec confrontation entre le frère et la sœur, l’accusé et la plaignante. Et le 18 août 2023, le frère était mis en accusation devant la cour criminelle de la Manche pour actes de pénétrations sexuelles et pour agressions sexuelles contre sa jeune sœur, mineure de moins de 15 ans, actes qui allaient être qualifiés d’incestueux lors du procès.

C’est Maitre Yoann Enguehard qui défendait l’accusé. L’avocat a d’abord souligné que l’accusé n’avait pas cherché à fuir ses responsabilités. Les faits sont clairs, établis médicalement, la plaignante ayant une parole authentique, il a tout reconnu.

Il s’était lui-même qualifié de « monstre » : « Il n’y a pas d’individu monstrueux, il n’y a que des actes monstrueux, a souligné Me Enguehard. C’est pourquoi, sans hésiter, je défends des accusés. Et celui-là, tout particulièrement, il avait besoin d’être entendu ».

À 2 ans, il se faisait frapper et enfermer dans un placard parce qu’il n’était pas propre sur son pot. Il recevait brimades sur brimades à un âge où il n’était pas en état de comprendre. Il cherchait l’amour de sa mère, il ne l’a jamais trouvé. Il aurait fallu qu’il soit accompagné psychologiquement. Sa mère a refusé. Il n’a pas pu se construire.

Maitre Yoann Enguehard
À sa naissance, il n’était pas programmé pour cette violence destructrice… Aujourd’hui, c’est à la justice qu’on demande de combler les graves manquements qui ont conduit au désastre d’une vie en rappelant les règles, les limites à ne pas dépasser ! Un comble !

Le frère n’a pas pour autant cherché à échapper à ses responsabilités. Il a compris qu’en faisant du mal à sa sœur, c’est à tous les deux qu’il a fait du mal.

« Depuis 5 ans qu’il est placé sous contrôle judiciaire, a souligné l’avocat, il a respecté scrupuleusement ses obligations. » Son dernier mot à la fin du procès était un appel : « J’ai besoin de comprendre pourquoi j’ai fait ça. Je ne veux pas recommencer. »

L’avocat général avait requis une peine de 8 années d’emprisonnement. Les cinq magistrats, après une heure et demie de délibéré, ont reconnu le frère coupable d’agressions sexuelles et de viols incestueux sur sa sœur.

Ils l’ont condamné à une peine de 6 ans d’emprisonnement, avec mandat de dépôt à l’audience, c’est-à-dire que lui, qui n’avait pas été placé en détention provisoire, allait connaître la prison dès la fin de son procès.


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