boptitprince
je ne suis qu'un prince..
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/707360/la-prison-n-est-qu-un-lieu-de-stockage.html
"La prison nest quun lieu de stockage"
J. La.
Mis en ligne le 17/12/2011
Pour la commission de surveillance, la tuerie de Liège en est une illustration.
Le Conseil central de surveillance des prisons est un organe indépendant, recommandé par le Conseil de lEurope. Il chapeaute les 25 commissions locales de surveillance des prisons qui comptent chacune dans leur rang au moins un magistrat assis, un avocat et un médecin. Il formule donc des avis qui peuvent être qualifiés dautorisés. Et il est très critique sur la détention telle quelle est pratiquée en Belgique.
"La tuerie de Liège illustre véritablement léchec de la réintégration dans la société dun détenu dans la société", relève ainsi son président, Paul Cosyns, un psychiatre anversois, professeur émérite à lUniversité dAnvers connu dans le milieu carcéral pour avoir participé à de nombreux projets de réinsertion des détenus. Lauteur de la tuerie, Nordine Amrani, avait été libéré en octobre 2010. M. Cosyns plaide pour une préparation du détenu à la remise en liberté : voir quels sont ses points faibles et ses points forts tout en organisant la vie carcérale de manière à ce que les détenus soient incités à se réinsérer.
Or, souligne M. Cosyns, la prison nest "quun lieu de stockage". Un constat que partage Gérard De Coninck, son prédécesseur à la présidence du Conseil central de surveillance des prisons (CCSP). Et en tant quancien directeur des prisons dIttre et de Lantin, M. De Coninck connaît les prisons de lintérieur. La priorité dune prison, relève-t-il, est déviter les évasions et ensuite maintenir lordre dans ces prisons où règne une violence terrible.
Et les deux hommes appellent les hommes politiques au courage : "Nous espérons quils ne se soumettront pas à la tyrannie de la majorité qui veut que la prison soit la seule peine. Pour nous, la prison doit devenir la peine de lultime recours." Soit un discours qui va à contre-courant de la politique actuelle qui vise à construire de nouvelles prisons.
La CCSP plaide donc pour des alternatives à la prison : elle estime que la privation de liberté devrait être limitée au maximum. Or, relève-t-elle, 35 % des détenus en Belgique sont en préventive et 10 % sont des internés. Pour la CCSP, cela ne va pas.
Et de critiquer la location de la prison de Tilburg aux Pays-Bas. Pour la CCSP, ce nest clairement pas une solution. Même si les infrastructures sont correctes, Tilburg ne permet pas aux familles des détenus de visiter leurs proches qui sont en prison alors que cest un élément important pour permettre une réintégration en société. Elle plaide pour des peines alternatives à la prison, à limage de ce qui sest fait aux Pays-Bas où le nombre de détenus a diminué.
Ce rapport de la CCSP, qui porte sur les années 2008 à 2010, pointe des manquements graves en matière de santé : 10 % des plaintes introduites par les détenus auprès des 25 commissions locales portent sur les soins de santé : longs délais dattente pour des soins spécialisés, lenteur des interventions médicales et continuité des soins défaillantes sont quelques-unes des critiques. Un constat sans appel.
"La prison nest quun lieu de stockage"
J. La.
Mis en ligne le 17/12/2011
Pour la commission de surveillance, la tuerie de Liège en est une illustration.
Le Conseil central de surveillance des prisons est un organe indépendant, recommandé par le Conseil de lEurope. Il chapeaute les 25 commissions locales de surveillance des prisons qui comptent chacune dans leur rang au moins un magistrat assis, un avocat et un médecin. Il formule donc des avis qui peuvent être qualifiés dautorisés. Et il est très critique sur la détention telle quelle est pratiquée en Belgique.
"La tuerie de Liège illustre véritablement léchec de la réintégration dans la société dun détenu dans la société", relève ainsi son président, Paul Cosyns, un psychiatre anversois, professeur émérite à lUniversité dAnvers connu dans le milieu carcéral pour avoir participé à de nombreux projets de réinsertion des détenus. Lauteur de la tuerie, Nordine Amrani, avait été libéré en octobre 2010. M. Cosyns plaide pour une préparation du détenu à la remise en liberté : voir quels sont ses points faibles et ses points forts tout en organisant la vie carcérale de manière à ce que les détenus soient incités à se réinsérer.
Or, souligne M. Cosyns, la prison nest "quun lieu de stockage". Un constat que partage Gérard De Coninck, son prédécesseur à la présidence du Conseil central de surveillance des prisons (CCSP). Et en tant quancien directeur des prisons dIttre et de Lantin, M. De Coninck connaît les prisons de lintérieur. La priorité dune prison, relève-t-il, est déviter les évasions et ensuite maintenir lordre dans ces prisons où règne une violence terrible.
Et les deux hommes appellent les hommes politiques au courage : "Nous espérons quils ne se soumettront pas à la tyrannie de la majorité qui veut que la prison soit la seule peine. Pour nous, la prison doit devenir la peine de lultime recours." Soit un discours qui va à contre-courant de la politique actuelle qui vise à construire de nouvelles prisons.
La CCSP plaide donc pour des alternatives à la prison : elle estime que la privation de liberté devrait être limitée au maximum. Or, relève-t-elle, 35 % des détenus en Belgique sont en préventive et 10 % sont des internés. Pour la CCSP, cela ne va pas.
Et de critiquer la location de la prison de Tilburg aux Pays-Bas. Pour la CCSP, ce nest clairement pas une solution. Même si les infrastructures sont correctes, Tilburg ne permet pas aux familles des détenus de visiter leurs proches qui sont en prison alors que cest un élément important pour permettre une réintégration en société. Elle plaide pour des peines alternatives à la prison, à limage de ce qui sest fait aux Pays-Bas où le nombre de détenus a diminué.
Ce rapport de la CCSP, qui porte sur les années 2008 à 2010, pointe des manquements graves en matière de santé : 10 % des plaintes introduites par les détenus auprès des 25 commissions locales portent sur les soins de santé : longs délais dattente pour des soins spécialisés, lenteur des interventions médicales et continuité des soins défaillantes sont quelques-unes des critiques. Un constat sans appel.