kitti_3000
تو هَم خَ
Des chercheurs genevois ont identifié le système qui permet au cerveau de se remettre après des prises répétées de cocaïne. Leur travail ouvre la voie à une explication génétique des différences de vulnérabilité à laddiction
Les humains ne sont pas égaux devant laddiction. Pourquoi certaines personnes sont-elles plus vulnérables que dautres? Comment passe-t-on dune consommation récréative de drogue à laddiction? En décryptant ces mécanismes chez la souris, des chercheurs de lUniversité de Genève ouvrent de nouvelles voies pour comprendre ce phénomène. Notamment celle de lanalyse génétique, qui pourrait permettre de prédire la vulnérabilité des individus. Leur travail a été publié lundi 13 juillet dans la revue Nature Neuroscience.
Il faut distinguer deux types de dépendances. La dépendance dite physique est systématiquement engendrée par la prise répétée de certaines substances (héroïne, morphine, alcool, nicotine, etc.). Cest elle qui, lors du sevrage, provoque des crises de manque.
Laddiction, elle, nest pas systématique. Longtemps considérée comme une dépendance psychologique, elle sest révélée avoir également des origines physiologiques. Il sagit dune envie irrépressible qui provoque une perte de contrôle chez le sujet. Celui-ci se montre prêt à consentir un investissement important pour se procurer lobjet de son désir, même sil connaît ses effets négatifs. On peut être accro à des substances, mais aussi au jeu, au sexe ou même à la nourriture. Le phénomène ne touche toutefois pas tout le monde. La cocaïne, considérée comme une drogue hautement addictive mais qui nentraîne pas de dépendance physique, a cet effet sur 5 à 10% des consommateurs après un an de prises répétées, 20% après plus de 10 ans.
Laddiction est apparemment liée au système de récompense du cerveau. «On pense que le but de ce système est de nous indiquer quand quelque chose vaut la peine dêtre appris», explique Christian Lüscher, un des auteurs de létude. Lorsquune action est avantageuse pour la survie de lindividu, quelle lui permet par exemple dobtenir de la nourriture ou de se reproduire, en particulier si ce résultat est inattendu, le cerveau libère de la dopamine. Associé dans un premier temps à un sentiment de plaisir, ce neurotransmetteur induit un changement de comportement. «Mais lorsque le comportement a été adapté, il ny a plus de libération de dopamine et donc de signal dapprentissage», poursuit le scientifique. Sauf justement pour des substances comme la drogue, qui déclenchent à chaque fois le signal, même si le résultat est anticipé. «Cest une usurpation du système dapprentissage. Celui-ci semballe et provoque laddiction.» Et cela même si le plaisir a disparu.
Comment ce dysfonctionnement se traduit-il au niveau cellulaire? En 2001, léquipe de Mark Ungless, alors à lUniversité de Californie, a montré que la prise de cocaïne modifie les connections entre les neurones, même après une seule dose. On parle de plasticité synaptique. Dans les années qui ont suivi, Christian Lüscher et ses collègues ont avancé des hypothèses sur la manière dont la drogue modifie ces connections, rendant la transmission plus ou moins intense selon les régions du cerveau. Ils ont en outre découvert que ces modifications sont réversibles (LT du 03.04.2006 et 27.07.2007).
Létude présentée lundi confirme in vivo que ces pistes étaient les bonnes. Les chercheurs ont identifié chez la souris un mécanisme de défense qui rétablit des connections normales entre les neurones. Il sagit dun récepteur au glutamate. Ce récepteur est une sorte dinterrupteur à la surface de la cellule qui provoque une série de réactions à lintérieur. Lorsquil est enclenché, les connections défectueuses sont remplacées. Il est activé par le glutamate, un acide aminé qui transmet des signaux de neurone en neurone. Les chercheurs sont parvenus à contrôler cet interrupteur par des manipulations génétiques et pharmacologiques. «On peut bloquer le retour à la normale ou au contraire laccélérer», explique Christian Lüscher.
Les humains ne sont pas égaux devant laddiction. Pourquoi certaines personnes sont-elles plus vulnérables que dautres? Comment passe-t-on dune consommation récréative de drogue à laddiction? En décryptant ces mécanismes chez la souris, des chercheurs de lUniversité de Genève ouvrent de nouvelles voies pour comprendre ce phénomène. Notamment celle de lanalyse génétique, qui pourrait permettre de prédire la vulnérabilité des individus. Leur travail a été publié lundi 13 juillet dans la revue Nature Neuroscience.
Il faut distinguer deux types de dépendances. La dépendance dite physique est systématiquement engendrée par la prise répétée de certaines substances (héroïne, morphine, alcool, nicotine, etc.). Cest elle qui, lors du sevrage, provoque des crises de manque.
Laddiction, elle, nest pas systématique. Longtemps considérée comme une dépendance psychologique, elle sest révélée avoir également des origines physiologiques. Il sagit dune envie irrépressible qui provoque une perte de contrôle chez le sujet. Celui-ci se montre prêt à consentir un investissement important pour se procurer lobjet de son désir, même sil connaît ses effets négatifs. On peut être accro à des substances, mais aussi au jeu, au sexe ou même à la nourriture. Le phénomène ne touche toutefois pas tout le monde. La cocaïne, considérée comme une drogue hautement addictive mais qui nentraîne pas de dépendance physique, a cet effet sur 5 à 10% des consommateurs après un an de prises répétées, 20% après plus de 10 ans.
Laddiction est apparemment liée au système de récompense du cerveau. «On pense que le but de ce système est de nous indiquer quand quelque chose vaut la peine dêtre appris», explique Christian Lüscher, un des auteurs de létude. Lorsquune action est avantageuse pour la survie de lindividu, quelle lui permet par exemple dobtenir de la nourriture ou de se reproduire, en particulier si ce résultat est inattendu, le cerveau libère de la dopamine. Associé dans un premier temps à un sentiment de plaisir, ce neurotransmetteur induit un changement de comportement. «Mais lorsque le comportement a été adapté, il ny a plus de libération de dopamine et donc de signal dapprentissage», poursuit le scientifique. Sauf justement pour des substances comme la drogue, qui déclenchent à chaque fois le signal, même si le résultat est anticipé. «Cest une usurpation du système dapprentissage. Celui-ci semballe et provoque laddiction.» Et cela même si le plaisir a disparu.
Comment ce dysfonctionnement se traduit-il au niveau cellulaire? En 2001, léquipe de Mark Ungless, alors à lUniversité de Californie, a montré que la prise de cocaïne modifie les connections entre les neurones, même après une seule dose. On parle de plasticité synaptique. Dans les années qui ont suivi, Christian Lüscher et ses collègues ont avancé des hypothèses sur la manière dont la drogue modifie ces connections, rendant la transmission plus ou moins intense selon les régions du cerveau. Ils ont en outre découvert que ces modifications sont réversibles (LT du 03.04.2006 et 27.07.2007).
Létude présentée lundi confirme in vivo que ces pistes étaient les bonnes. Les chercheurs ont identifié chez la souris un mécanisme de défense qui rétablit des connections normales entre les neurones. Il sagit dun récepteur au glutamate. Ce récepteur est une sorte dinterrupteur à la surface de la cellule qui provoque une série de réactions à lintérieur. Lorsquil est enclenché, les connections défectueuses sont remplacées. Il est activé par le glutamate, un acide aminé qui transmet des signaux de neurone en neurone. Les chercheurs sont parvenus à contrôler cet interrupteur par des manipulations génétiques et pharmacologiques. «On peut bloquer le retour à la normale ou au contraire laccélérer», explique Christian Lüscher.