Défense de la police . Quand un politique s'en prend à l 'OFB

Laurent Wauquiez propose de supprimer l’Office français de la biodiversité (OFB), la police de l’environnement…
Les 3000 agents de l’OFB sont chargés de faire respecter la loi qui protège la nature et la santé des citoyens.


Ils interviennent pour démanteler des réseaux criminels qui font du trafic d’animaux sauvages, pour lutter contre les braconniers qui tuent des espèces protégées, pour retrouver ceux qui déversent leurs déchets dans les rivières ou qui polluent notre eau, et AUSSI, pour vérifier que les agriculteurs respectent la réglementation, sur les pesticides ou les zones protégées par exemple.


Et ça pour Laurent Wauquiez, c’est insupportable. Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux, il propose carrément de supprimer la police de l’environnement, en utilisant des arguments complètement fallacieux. Bon d’abord, venant d’un responsable politique qui passe son temps à dire qu’il faut plus de policiers, c’est assez cocasse de vouloir supprimer un service de police, mais passons !


Selon Laurent Wauquiez, l’OFB, je cite « harcèle » les agriculteurs, en venant dans les fermes. Cette accusation ne résiste pas à l’épreuve des chiffres, puisque selon le ministère de l’environnement, les policiers de la nature ont effectué 1100 contrôles administratifs en 2024 dans les exploitations agricoles, sur un total de 400 000 fermes dans notre pays.

Une exploitation est donc en moyenne contrôlée une fois tous les 120 ans et les contrôles agricoles ne représentent que 7% des contrôles effectués par l’OFB.
On est très loin du harcèlement.
Laurent Wauquiez reproche également aux agents d’être armés, et de se rendre dans les fermes avec leur pistolet à la ceinture. Selon lui, cela donne aux agriculteurs le sentiment d’être des délinquants. Avec cette logique, on pourrait par exemple reprocher aux gendarmes d’être armés quand ils nous font souffler dans un ballon. Monsieur Wauquiez pourrait dire : « tous les automobilistes ne sont pas des délinquants, pourquoi porter une arme ? » Mais cela n’a aucun sens, car si les gendarmes sont armés même lors des contrôles de routine, c’est parce qu’on ne sait jamais comment la personne en face peut réagir.


C’est d’autant plus vrai pour les agents de l’OFB qu’ils sont chargés de contrôler les chasseurs qui sont eux-mêmes armés.


Et les policiers de l’environnement sont parfois menacés voire agressés par certains agriculteurs, mécontents de devoir rendre des comptes.


Alors la direction de l’OFB essaye de rencontrer Laurent Wauquiez depuis plusieurs mois, sans succès. Laurent Wauquiez a fait une vidéo pour proposer à Hugo Clément de venir avec lui dans une ferme pour parler du soi-disant « harcèlement » de l’OFB.

Il dit que ça permettrait d’en parler avec les « principaux concernés », à savoir les agriculteurs. Alors c’est omettre que beaucoup d’agriculteurs n’ont rien contre l’OFB et ne souhaitent pas sa suppression.


Mais surtout, les principaux concernés, comme il dit, ce sont en fait tous les Français, puisque les policiers de l’environnement protègent notre santé et celle de nos enfants, en luttant contre les pollutions en tout genre
. Il serait donc plus que souhaitable qu’on arrête de leur coller une cible dans le dos…

 

OFB, Anses ou Ademe : ces agences environnementales publiques ciblées depuis des mois par la droite et le gouvernement​


Ces opérateurs environnementaux publics sont désignés à la vindicte populaire par une partie des responsables politiques. Légitimée par cette parole, qui reprend parfois des fausses informations, la colère du monde agricole s’emballe.

Fausses informations, mises en cause de l’intégrité d’agents publics et blanc-seing donné de facto aux auteurs de violences à leur encontre, menaces de coupes budgétaires drastiques, voire de dissolution, ou projets de réforme pour saper leur indépendance vis-à-vis des pouvoirs économiques… Depuis plusieurs mois, l’exécutif, que ce soit l’Elysée ou Matignon, a alimenté ou laissé prospérer une ambiance hostile aux opérateurs de l’Etat chargés de la protection de l’environnement et/ou de la santé.




Fin novembre 2024, les manifestations d’agriculteurs devant le siège de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), exigeant la dissolution de l’agence, avaient reçu le soutien explicite de la ministre de l’agriculture du gouvernement Barnier, Annie Genevard – reconduite à son poste par François Bayrou.


Les coups portés au « gendarme » des pesticides ne sont plus seulement symboliques. L’amendement déposé le 27 janvier par le gouvernement à la proposition de loi du sénateur (Les Républicains, LR) de Haute-Loire Laurent Duplomb – « Lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » – a semé la consternation dans les rangs de l’agence sanitaire. Plusieurs de ses responsables redoutent un bouleversement des missions de l’agence, et la mise sous contrôle de l’industrie et des syndicats agricoles de ses travaux d’expertise.

https://www.lemonde.fr/planete/arti...a-droite-et-du-gouvernement_6524553_3244.html
 
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