Les candidats du Rassemblement national aux législatives brillent par leur succès électoral, mais pas forcément pour leur exemplarité. Prise d'otage dans une mairie, inéligibilité pour « déficience mentale », casquette nazie… « Marianne » a fait le florilège des pires candidats du second tour.
Dédiabolisez le naturel… Avec l’arrivée au second tour de centaines de candidats du Rassemblement national (RN), de nombreuses interrogations sont apparues sur la capacité de certains à pouvoir siéger, ou même à continuer de mener campagne. Entre impossibilité de siéger éventuellement pour cause de curatelle, clichés avec une casquette nazie et prise d'otage, petit florilège des pires candidatures RN au second tour des élections législatives de 2024.
CASQUETTE NAZIE ET DÉSISTEMENT
On a connu mieux, en matière de stratégie de dédiabolisation. Dimanche dernier, s’est mis à circuler sur Internet un cliché de la candidate du Rassemblement national de la première circonscription de Caen Ludivine Daoudi, coiffée d’une casquette de sous-officier de la Luftwaffe (l'armée de l'Air allemande, ici dans la période nazie), ornée d’une croix gammée. C’est Emma Fourreau, candidate du Nouveau Front populaire qui avait déjà échoué à se faire élire en 2022, qui a publié ce cliché sur ses réseaux sociaux.« On ne peut pas, quand on fait des élections, demander à nos candidats de nous fournir des photos… Pourquoi pas des photos d'il y a 30 ou 40 ans », a tenté de défendre Philippe Chapron, délégué départemental du RN dans le Calvados, sollicité par nos confrères de France Bleu Normandie . Il regrette une « photo de mauvais goût » de la candidate de son parti : « De toute manière, nous ne pouvons pas accepter ce genre de choses. » Il a également donné la justification de la désormais ex-candidate, expliquant que le cliché datait d’il y a « plusieurs années » et avait été pris « dans une bourse aux armes », avant d’être posté sur le profil Facebook de la militante RN.
Après le tollé provoqué par la sortie de la photo de la honte, la candidate du RN a retiré sa candidature, et ne participera pas à la deuxième étape de l’élection législative, malgré son score de 19,95 %, qui la plaçait en troisième position pour une future triangulaire. Joël Bruneau, maire de Caen, candidat divers droit proche des Républicains (canal historique), a récolté 43,11 % des suffrages exprimés au premier tour.
Il affrontera donc une seule candidate au second tour : l’insoumise Emma Fourreau, en position d’outsider avec ses 34.82 % des suffrages exprimés dimanche dernier.
C’EST UN JUIF, UN MUSULMAN ET UNE CANDIDATE RN…
Ça ressemble à une mauvaise blague. Tellement, que certains internautes se sont demandé s’ils n'étaient pas en train de se faire avoir par une parodie un peu trop vraisemblable, comme il en circule tant sur les réseaux sociaux. Mais cette fois, c’est vrai.Dans une courte vidéo pour le média local Leglob journal, la candidate du Rassemblement national de la 1ʳᵉ circonscription de la Mayenne, Paule Veyre de Soras, s’est fait remarquer « à l’insu de son plein gré ».
Interrogée sur le racisme et la xénophobie reprochés au parti de Jordan Bardella, la candidate semble extrêmement mal à l’aise, cherche ses mots longuement, avant de répondre d’une voix aussi peu assurée que rassurante : « Dans le Rassemblement National, nous avons des juifs, des musulmans, des Espagnols […] J'ai comme ophtalmo un juif. Et j'ai comme dentiste un musulman. »
Des propos qui ont, à juste titre, indigné ou atterré les internautes qui ont relayé cet argumentaire lunaire. Forte de ses 14 000 voix au premier tour, soit 28,59 % des suffrages exprimés, la cinquantenaire ira batailler au second tour face au député sortant, le socialiste étiqueté Nouveau Front populaire Guillaume Garot, qui a récolté 45,39 % des suffrages exprimés.