compteblad
PLD (Peace, Love and Diversity)
Tolérance zéro
RACHEL CRIVELLARO
Mis en ligne le 30/04/2005
Il y a toujours quelqu'un pour minimiser l'incident, quelqu'un pour hurler à la dictature du «politically correct», quelqu'un pour justifier l'injustifiable, voire prétendre qu'il ne s'agit que d'un malheureux épisode isolé. Mais les chiffres sont là et ils ne souffrent d'aucune contestation quand ils démontrent que le désolant refus de la société Feryn d'embaucher des candidats d'origine marocaine est loin d'être un épiphénomène. Déjà en 1997, un rapport du Bureau international du travail (BIT) indiquait que 30pc des personnes étrangères en Belgique avaient fait l'objet d'une discrimination à l'embauche. Le même rapport faisait pièce aussi à ceux qui prétendaient n'y voir qu'un problème de sous-qualification puisqu'il indiquait que 30pc d'universitaires d'origine extra-européenne n'avaient pas d'emploi contre 5pc de Belges de souche.
Reste que, le constat posé, la lutte contre les discriminations peine à trouver son arme fatale. Souvent, les victimes ne parviennent pas à faire la preuve de la discrimination qu'elles ont subie, tant celle-ci peut prendre les formes les plus subtiles et insidieuses. Alors? Alors, il en va de la lutte contre les discriminations ethniques un peu comme pour l'émancipation féminine. Avec, d'une part, les adeptes de l'approche légaliste qui prônent la mise en place de quotas. Et, de l'autre, ceux qui sont allergiques à toutes formes de discrimination positive parce que considérée comme un facteur à son tour producteur d'inégalité. Et d'évoquer les qualités intrinsèques d'intégration et d'assimilation d'une société par définition multiculturelle. On ne niera pas les vertus du temps et de la patience, à condition cependant de se situer du bon côté de la barrière. Pour les autres, le temps risque d'être bien long. Par ailleurs, laisser pourrir la situation dans l'espoir de meilleurs lendemains revient à dangereusement laisser se consumer la mèche. On ne peut impunément priver d'avenir des jeunes gens -autochtones comme allochtones, d'ailleurs- sans un jour payer le prix fort d'un trop plein de frustrations. Les politiques le savent, qui n'ont pas d'autres choix que de privilégier encore et toujours l'éducation, le respect, la tolérance mais aussi la sanction du moindre écart de comportement. Tout sauf la banalisation.
© La Libre Belgique 2005
RACHEL CRIVELLARO
Mis en ligne le 30/04/2005
Il y a toujours quelqu'un pour minimiser l'incident, quelqu'un pour hurler à la dictature du «politically correct», quelqu'un pour justifier l'injustifiable, voire prétendre qu'il ne s'agit que d'un malheureux épisode isolé. Mais les chiffres sont là et ils ne souffrent d'aucune contestation quand ils démontrent que le désolant refus de la société Feryn d'embaucher des candidats d'origine marocaine est loin d'être un épiphénomène. Déjà en 1997, un rapport du Bureau international du travail (BIT) indiquait que 30pc des personnes étrangères en Belgique avaient fait l'objet d'une discrimination à l'embauche. Le même rapport faisait pièce aussi à ceux qui prétendaient n'y voir qu'un problème de sous-qualification puisqu'il indiquait que 30pc d'universitaires d'origine extra-européenne n'avaient pas d'emploi contre 5pc de Belges de souche.
Reste que, le constat posé, la lutte contre les discriminations peine à trouver son arme fatale. Souvent, les victimes ne parviennent pas à faire la preuve de la discrimination qu'elles ont subie, tant celle-ci peut prendre les formes les plus subtiles et insidieuses. Alors? Alors, il en va de la lutte contre les discriminations ethniques un peu comme pour l'émancipation féminine. Avec, d'une part, les adeptes de l'approche légaliste qui prônent la mise en place de quotas. Et, de l'autre, ceux qui sont allergiques à toutes formes de discrimination positive parce que considérée comme un facteur à son tour producteur d'inégalité. Et d'évoquer les qualités intrinsèques d'intégration et d'assimilation d'une société par définition multiculturelle. On ne niera pas les vertus du temps et de la patience, à condition cependant de se situer du bon côté de la barrière. Pour les autres, le temps risque d'être bien long. Par ailleurs, laisser pourrir la situation dans l'espoir de meilleurs lendemains revient à dangereusement laisser se consumer la mèche. On ne peut impunément priver d'avenir des jeunes gens -autochtones comme allochtones, d'ailleurs- sans un jour payer le prix fort d'un trop plein de frustrations. Les politiques le savent, qui n'ont pas d'autres choix que de privilégier encore et toujours l'éducation, le respect, la tolérance mais aussi la sanction du moindre écart de comportement. Tout sauf la banalisation.
© La Libre Belgique 2005