Le Prix Nobel de la paix 2018 a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de décembre. Connu pour ses actions en faveur des femmes victimes de viols, le gynécologue promet de soigner son pays, « devenu la honte du continent ».
Il y a un an, dans l’hôtel cossu du centre de Paris où il recevait les visiteurs lors d’un court séjour en France, Denis Mukwege aimait faire défiler sur l’écran de son téléphone les dizaines de messages qui chaque jour lui parvenaient. Des textes et des vidéos de femmes de son pays qui, disait-il, le priaient d’être candidat à la prochaine élection présidentielle. De retour d’une tournée européenne qui l’avait mené à Londres, Bruxelles, Naples et jusque chez le pape François, au Vatican, pour plaider la cause des victimes de violences sexuelles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le gynécologue semblait encore hésitant quant à la suite de son chemin. On sentait chez lui à la fois l’excitation et l’anxiété. Le tiraillement entre le fantasme d’un destin de président rédempteur et la crainte d’emprunter une impasse dans un parcours jusque-là sans faute.
Lire aussi : « Même quand les conflits cessent, le viol se perpétue » : en RDC, le fléau des violences sexuelles
Le plus célèbre médecin congolais a désormais tranché. Les deux poings levés, il a traversé la foule venue l’acclamer, lundi 2 octobre à Kinshasa, pour monter sur scène. « Je suis prêt », a-t-il lancé à la tribune, visiblement galvanisé par le soutien de ses partisans : « Je me suis longtemps abstenu de répondre à cet appel, ce n’était pas à moi de m’engager », mais désormais « j’accepte d’être votre candidat à la présidence de la République ». Interrompu tantôt par les vivats de la foule, tantôt par une coupure d’électricité, le médecin de 68 ans a décrit un pays « devenu la honte du continent et la risée du monde », aux mains d’une classe dirigeante « corrompue » et « menacé par la balkanisation ». En un discours, le militant de la société civile s’est mué en opposant au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat lors de l’élection prévue le 20 décembre.
« On a souvent discuté d’une éventuelle candidature, mais il ne m’avait rien dit de sa décision. Jusqu’à récemment, peu de gens étaient informés de son choix, peut-être pas même sa femme », confie le documentariste belge Thierry Michel, auteur en 2015 de L’Homme qui répare les femmes : la Colère d’Hippocrate, film qui a contribué à faire connaître à l’étranger ce médecin de la ville de Bukavu, installée entre une forêt dense et le lac Kivu, dans l’est de la RDC, et à populariser son surnom, imaginé par la journaliste Colette.
Il y a un an, dans l’hôtel cossu du centre de Paris où il recevait les visiteurs lors d’un court séjour en France, Denis Mukwege aimait faire défiler sur l’écran de son téléphone les dizaines de messages qui chaque jour lui parvenaient. Des textes et des vidéos de femmes de son pays qui, disait-il, le priaient d’être candidat à la prochaine élection présidentielle. De retour d’une tournée européenne qui l’avait mené à Londres, Bruxelles, Naples et jusque chez le pape François, au Vatican, pour plaider la cause des victimes de violences sexuelles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le gynécologue semblait encore hésitant quant à la suite de son chemin. On sentait chez lui à la fois l’excitation et l’anxiété. Le tiraillement entre le fantasme d’un destin de président rédempteur et la crainte d’emprunter une impasse dans un parcours jusque-là sans faute.
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Le plus célèbre médecin congolais a désormais tranché. Les deux poings levés, il a traversé la foule venue l’acclamer, lundi 2 octobre à Kinshasa, pour monter sur scène. « Je suis prêt », a-t-il lancé à la tribune, visiblement galvanisé par le soutien de ses partisans : « Je me suis longtemps abstenu de répondre à cet appel, ce n’était pas à moi de m’engager », mais désormais « j’accepte d’être votre candidat à la présidence de la République ». Interrompu tantôt par les vivats de la foule, tantôt par une coupure d’électricité, le médecin de 68 ans a décrit un pays « devenu la honte du continent et la risée du monde », aux mains d’une classe dirigeante « corrompue » et « menacé par la balkanisation ». En un discours, le militant de la société civile s’est mué en opposant au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat lors de l’élection prévue le 20 décembre.
« On a souvent discuté d’une éventuelle candidature, mais il ne m’avait rien dit de sa décision. Jusqu’à récemment, peu de gens étaient informés de son choix, peut-être pas même sa femme », confie le documentariste belge Thierry Michel, auteur en 2015 de L’Homme qui répare les femmes : la Colère d’Hippocrate, film qui a contribué à faire connaître à l’étranger ce médecin de la ville de Bukavu, installée entre une forêt dense et le lac Kivu, dans l’est de la RDC, et à populariser son surnom, imaginé par la journaliste Colette.
Denis Mukwege, l’homme qui veut réparer la RDC
Le Prix Nobel de la paix 2018 a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de décembre. Connu pour ses actions en faveur des femmes victimes de viols, le gynécologue promet de soigner son pays, « devenu la honte du continent ».
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