Dans le procès en appel, où le directeur de l'usine qui a explosé et Total sont poursuivis pour homicides involontaires, les avocats de la défense évoquent un lien entre l'explosion, un groupuscule islamiste local et la famille Merah.
Une hypothèse qui provoque la colère des sinistrés. Dans le procès en appel de l'usine AZF contre son directeur, Serge Biechlin, et Grande Paroisse, société du groupe Total, relaxés en première instance, la défense a remis lundi à la cour d'appel de Toulouse deux «notes en délibéré». Elles ont pour but de disculper l'industriel et de relancer la piste «intentionnelle» de l'explosion de l'usine le 21 septembre 2001. Une des deux notes évoque la théorie selon laquelle l'affaire Merah et la catastrophe de l'usine qui a fait 31 morts seraient indirectement liées.
Pour les avocats de Grande Paroisse, le frère aîné de Mohamed Merah, Abdelkader, incarcéré pour complicité d'assassinat dans les tueries de sept personnes à Toulouse et Montauban en mars 2012, est un proche de la communauté islamiste d'Artigat dans l'Ariège. Selon Me Simon Foreman, avocat de la défense, ce «foyer islamiste radical structuré» a été visé en 2007 par une enquête sur l'acheminement de djihadistes en Irak dans laquelle le nom d'Abdelkader Merah était apparu plusieurs fois. Il avait été placé en garde à vue mais n'avait pas été mis en examen. Dans cette affaire, huit des membres de cette filière djihadiste ont été condamnés. Selon l'avocat, deux employés maghrébins de l'usine AZF, dont Hassan Jandoubi tué dans l'explosion, faisaient partie du groupe d'Artigat. Et pourraient donc être à l'origine de la catastrophe.
Pour Me Daniel Soulez-Larivière qui a déposé les notes lundi, il existe bien un lien entre l'affaire AZF et la famille Merah. «Il s'agit bien de la même filière djihadiste qui a fait parler d'elle en 2006-2007 et à nouveau en 2012». Hasard du calendrier, la fin du procès en appel le 15 mars coïncidait avec le jour où Mohamed Merah tuait deux militaires à Montauban et blessait grièvement un troisième.
«Respecter la douleur des Toulousains»
Pour Me Thierry Carrère, l'avocat de «L'association des sinistrés du 21 septembre», une des parties civiles, «il serait temps que Total et sa défense respectent la douleur et la souffrance des Toulousains au lieu de l'instrumentaliser». Pour Sophie Vittecoq du collectif «Plus jamais ça!», les avocats de Total «sont encore en train de produire de la confusion». Ce à quoi Me Daniel Soulez Larivière a répondu en avoir «plein les bottes d'être traités comme des ******* qui exploitent tout» alors qu'ils cherchent «seulement toutes les alternatives».
La seconde note passée aux juges relance la piste, non intentionnelle mais qui disculpe également l'industriel, de l'explosion de la société Saica Pack en décembre 2011, située à seulement 1200 mètres du site d'AZF. Déjà évoquée lors des plaidoiries, l'explosion de l'entreprise de carton due à la présence de nitrocellulose, un explosif enfoui dans le sous-sol depuis la Première Guerre mondiale, pourrait avoir engendré l'explosion quelques jours plus tard d'AZF, selon la défense. Les juges donneront leur jugement le 24 septembre prochain.
Une hypothèse qui provoque la colère des sinistrés. Dans le procès en appel de l'usine AZF contre son directeur, Serge Biechlin, et Grande Paroisse, société du groupe Total, relaxés en première instance, la défense a remis lundi à la cour d'appel de Toulouse deux «notes en délibéré». Elles ont pour but de disculper l'industriel et de relancer la piste «intentionnelle» de l'explosion de l'usine le 21 septembre 2001. Une des deux notes évoque la théorie selon laquelle l'affaire Merah et la catastrophe de l'usine qui a fait 31 morts seraient indirectement liées.
Pour les avocats de Grande Paroisse, le frère aîné de Mohamed Merah, Abdelkader, incarcéré pour complicité d'assassinat dans les tueries de sept personnes à Toulouse et Montauban en mars 2012, est un proche de la communauté islamiste d'Artigat dans l'Ariège. Selon Me Simon Foreman, avocat de la défense, ce «foyer islamiste radical structuré» a été visé en 2007 par une enquête sur l'acheminement de djihadistes en Irak dans laquelle le nom d'Abdelkader Merah était apparu plusieurs fois. Il avait été placé en garde à vue mais n'avait pas été mis en examen. Dans cette affaire, huit des membres de cette filière djihadiste ont été condamnés. Selon l'avocat, deux employés maghrébins de l'usine AZF, dont Hassan Jandoubi tué dans l'explosion, faisaient partie du groupe d'Artigat. Et pourraient donc être à l'origine de la catastrophe.
Pour Me Daniel Soulez-Larivière qui a déposé les notes lundi, il existe bien un lien entre l'affaire AZF et la famille Merah. «Il s'agit bien de la même filière djihadiste qui a fait parler d'elle en 2006-2007 et à nouveau en 2012». Hasard du calendrier, la fin du procès en appel le 15 mars coïncidait avec le jour où Mohamed Merah tuait deux militaires à Montauban et blessait grièvement un troisième.
«Respecter la douleur des Toulousains»
Pour Me Thierry Carrère, l'avocat de «L'association des sinistrés du 21 septembre», une des parties civiles, «il serait temps que Total et sa défense respectent la douleur et la souffrance des Toulousains au lieu de l'instrumentaliser». Pour Sophie Vittecoq du collectif «Plus jamais ça!», les avocats de Total «sont encore en train de produire de la confusion». Ce à quoi Me Daniel Soulez Larivière a répondu en avoir «plein les bottes d'être traités comme des ******* qui exploitent tout» alors qu'ils cherchent «seulement toutes les alternatives».
La seconde note passée aux juges relance la piste, non intentionnelle mais qui disculpe également l'industriel, de l'explosion de la société Saica Pack en décembre 2011, située à seulement 1200 mètres du site d'AZF. Déjà évoquée lors des plaidoiries, l'explosion de l'entreprise de carton due à la présence de nitrocellulose, un explosif enfoui dans le sous-sol depuis la Première Guerre mondiale, pourrait avoir engendré l'explosion quelques jours plus tard d'AZF, selon la défense. Les juges donneront leur jugement le 24 septembre prochain.