Derrière les barreaux pour des raisons de conscience : des jeunes sont incarcérés pour avoir refusé de rejoindre larmée
dimanche 21 décembre 2008 - 21h:29
Amnesty International
Amnesty International a joint ce jeudi 18 décembre sa voix à celle des militants pacifistes qui, en Israël et ailleurs dans le monde, mènent une journée daction pour demander aux autorités israéliennes de libérer des jeunes gens incarcérés pour avoir refusé deffectuer leur service militaire pour des raisons de conscience.
AMNESTY INTERNATIONAL
DÉCLARATION PUBLIQUE
Index AI : MDE 15/048/2008
ÉFAI
18 décembre 2008
Israël. Derrière les barreaux pour des raisons de conscience : des jeunes sont incarcérés pour avoir refusé de rejoindre larmée
Amnesty International a joint ce jeudi 18 décembre sa voix à celle des militants pacifistes qui, en Israël et ailleurs dans le monde, mènent une journée daction pour demander aux autorités israéliennes de libérer des jeunes gens incarcérés pour avoir refusé deffectuer leur service militaire pour des raisons de conscience.
Lorganisation considère ces jeunes comme des prisonniers dopinion et demande leur libération immédiate et inconditionnelle.
Tamar Katz, Raz Bar-David Varon et Yuval Oron-Ofir sont des objecteurs de conscience qui purgent tous trois leur troisième peine demprisonnement. Au moins six autres jeunes gens - garçons et filles - ont été incarcérés ces derniers mois pour avoir refusé dêtre incorporés dans larmée, et au moins deux autres, deux jeunes femmes, risquent dêtre très prochainement emprisonnés.
Leur refus de senrôler est lié à leur opposition à la présence militaire israélienne dans les territoires palestiniens occupés et aux pratiques de larmée israélienne dans ces territoires. Ils considèrent quen se rangeant sous les drapeaux ils participeraient à des atteintes aux droits humains auxquelles ils ne veulent pas prendre part.
Âgée de dix-neuf ans, Tamar Katz a déjà passé cinquante jours en prison et purge sa troisième peine demprisonnement. Dans sa déclaration de refus, elle a déclaré : « Je ne veux pas appartenir à une armée occupante ... Je ne veux pas faire partie de ceux qui pointent leur arme en direction des civils palestiniens, et je ne crois pas que de telles interventions puissent apporter un quelconque changement, mis à part un plus grand antagonisme et plus de violence dans notre région ».
La jeune femme a été maintenue à lisolement et privée des visites de sa famille pour avoir refusé de porter un uniforme militaire en prison.
Raz Bar-David Varon, âgée de dix-huit ans, purge également sa troisième peine demprisonnement ; elle a tenu les propos suivants le jour de son arrestation : « Jai vu cette armée démolir, viser avec des armes à feu et humilier des personnes que je ne connaissais pas... Cela me fait mal de voir des gens, des Palestiniens, agressés si violemment, et cela me fait souffrir également lorsque ces personnes retournent ensuite leur haine contre moi à cause de ces agissements. Je ne suis pas venue au monde pour être un soldat qui occupe le territoire de quelquun dautre... Je me dois de refuser. »
Yuval Oron-Ofir a été incarcéré le 14 décembre pour la troisième fois. Âgé de dix-neuf ans, il a donné les raisons de son refus de senrôler : « Il y a une autre voie, qui nest pas celle de la guerre. Cest la voie du dialogue, de la compréhension... de la paix. Je ne rejoindrai pas une armée dont je ne peux pas soutenir les actions ni justifier le comportement. »
Les jeunes gens qui refusent de faire leur service militaire parce quils ne veulent pas se retrouver dans une situation où ils pourraient contribuer ou participer à des atteintes aux droits humains sont généralement envoyés en prison pendant plusieurs mois. Parallèlement, les soldats israéliens qui commettent de graves violations des droits humains, y compris des crimes de guerre tels que des homicides illégaux contre des civils non armés, des pilonnages de zones résidentielles densément peuplées ou la destruction injustifiée dhabitations, bénéficient systématiquement de limpunité. Cette politique envoie un message contradictoire à la société israélienne et plus particulièrement à la jeunesse de ce pays.
Il ny a pas en Israël de service civil de remplacement et, bien quil y ait une « commission dobjection de conscience » au sein de larmée israélienne, lexemption de service militaire est en général accordée à ceux qui refusent de faire leur service pour des raisons religieuses. Ceux qui déclarent quils refusent dêtre sous les drapeaux pour des raisons de conscience - parce quils sont pacifistes ou sopposent aux opérations de larmée dans les territoires palestiniens occupés - sont systématiquement condamnés à des peines demprisonnement.
Amnesty International considère que tous les objecteurs de conscience devraient avoir la possibilité de soumettre les raisons de leur objection à une instance décisionnaire qui soit impartiale et indépendante. Lorganisation demande aux autorités israéliennes de veiller à ce quun tel organe soit mis en place et, dans le même temps, de libérer immédiatement et sans condition les objecteurs de conscience actuellement détenus, et de sabstenir den envoyer dautres en prison.
Complément dinformation
En 2003, le Comité des droits de lhomme des Nations unies a exprimé sa préoccupation quant à lincarcération des objecteurs de conscience et a demandé au gouvernement israélien de « revoir la législation, les critères appliqués et les décisions rendues par les tribunaux dans les affaires dobjection de conscience » de façon à garantir le respect du droit international relatif aux droits humains.
Lobjection de conscience au service militaire est un droit qui découle de larticle 18 de la Déclaration universelle des droits de lhomme et de larticle 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel Israël est un État partie. Les deux articles énoncent le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.
dimanche 21 décembre 2008 - 21h:29
Amnesty International
Amnesty International a joint ce jeudi 18 décembre sa voix à celle des militants pacifistes qui, en Israël et ailleurs dans le monde, mènent une journée daction pour demander aux autorités israéliennes de libérer des jeunes gens incarcérés pour avoir refusé deffectuer leur service militaire pour des raisons de conscience.
AMNESTY INTERNATIONAL
DÉCLARATION PUBLIQUE
Index AI : MDE 15/048/2008
ÉFAI
18 décembre 2008
Israël. Derrière les barreaux pour des raisons de conscience : des jeunes sont incarcérés pour avoir refusé de rejoindre larmée
Amnesty International a joint ce jeudi 18 décembre sa voix à celle des militants pacifistes qui, en Israël et ailleurs dans le monde, mènent une journée daction pour demander aux autorités israéliennes de libérer des jeunes gens incarcérés pour avoir refusé deffectuer leur service militaire pour des raisons de conscience.
Lorganisation considère ces jeunes comme des prisonniers dopinion et demande leur libération immédiate et inconditionnelle.
Tamar Katz, Raz Bar-David Varon et Yuval Oron-Ofir sont des objecteurs de conscience qui purgent tous trois leur troisième peine demprisonnement. Au moins six autres jeunes gens - garçons et filles - ont été incarcérés ces derniers mois pour avoir refusé dêtre incorporés dans larmée, et au moins deux autres, deux jeunes femmes, risquent dêtre très prochainement emprisonnés.
Leur refus de senrôler est lié à leur opposition à la présence militaire israélienne dans les territoires palestiniens occupés et aux pratiques de larmée israélienne dans ces territoires. Ils considèrent quen se rangeant sous les drapeaux ils participeraient à des atteintes aux droits humains auxquelles ils ne veulent pas prendre part.
Âgée de dix-neuf ans, Tamar Katz a déjà passé cinquante jours en prison et purge sa troisième peine demprisonnement. Dans sa déclaration de refus, elle a déclaré : « Je ne veux pas appartenir à une armée occupante ... Je ne veux pas faire partie de ceux qui pointent leur arme en direction des civils palestiniens, et je ne crois pas que de telles interventions puissent apporter un quelconque changement, mis à part un plus grand antagonisme et plus de violence dans notre région ».
La jeune femme a été maintenue à lisolement et privée des visites de sa famille pour avoir refusé de porter un uniforme militaire en prison.
Raz Bar-David Varon, âgée de dix-huit ans, purge également sa troisième peine demprisonnement ; elle a tenu les propos suivants le jour de son arrestation : « Jai vu cette armée démolir, viser avec des armes à feu et humilier des personnes que je ne connaissais pas... Cela me fait mal de voir des gens, des Palestiniens, agressés si violemment, et cela me fait souffrir également lorsque ces personnes retournent ensuite leur haine contre moi à cause de ces agissements. Je ne suis pas venue au monde pour être un soldat qui occupe le territoire de quelquun dautre... Je me dois de refuser. »
Yuval Oron-Ofir a été incarcéré le 14 décembre pour la troisième fois. Âgé de dix-neuf ans, il a donné les raisons de son refus de senrôler : « Il y a une autre voie, qui nest pas celle de la guerre. Cest la voie du dialogue, de la compréhension... de la paix. Je ne rejoindrai pas une armée dont je ne peux pas soutenir les actions ni justifier le comportement. »
Les jeunes gens qui refusent de faire leur service militaire parce quils ne veulent pas se retrouver dans une situation où ils pourraient contribuer ou participer à des atteintes aux droits humains sont généralement envoyés en prison pendant plusieurs mois. Parallèlement, les soldats israéliens qui commettent de graves violations des droits humains, y compris des crimes de guerre tels que des homicides illégaux contre des civils non armés, des pilonnages de zones résidentielles densément peuplées ou la destruction injustifiée dhabitations, bénéficient systématiquement de limpunité. Cette politique envoie un message contradictoire à la société israélienne et plus particulièrement à la jeunesse de ce pays.
Il ny a pas en Israël de service civil de remplacement et, bien quil y ait une « commission dobjection de conscience » au sein de larmée israélienne, lexemption de service militaire est en général accordée à ceux qui refusent de faire leur service pour des raisons religieuses. Ceux qui déclarent quils refusent dêtre sous les drapeaux pour des raisons de conscience - parce quils sont pacifistes ou sopposent aux opérations de larmée dans les territoires palestiniens occupés - sont systématiquement condamnés à des peines demprisonnement.
Amnesty International considère que tous les objecteurs de conscience devraient avoir la possibilité de soumettre les raisons de leur objection à une instance décisionnaire qui soit impartiale et indépendante. Lorganisation demande aux autorités israéliennes de veiller à ce quun tel organe soit mis en place et, dans le même temps, de libérer immédiatement et sans condition les objecteurs de conscience actuellement détenus, et de sabstenir den envoyer dautres en prison.
Complément dinformation
En 2003, le Comité des droits de lhomme des Nations unies a exprimé sa préoccupation quant à lincarcération des objecteurs de conscience et a demandé au gouvernement israélien de « revoir la législation, les critères appliqués et les décisions rendues par les tribunaux dans les affaires dobjection de conscience » de façon à garantir le respect du droit international relatif aux droits humains.
Lobjection de conscience au service militaire est un droit qui découle de larticle 18 de la Déclaration universelle des droits de lhomme et de larticle 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel Israël est un État partie. Les deux articles énoncent le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.