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LE PLUS. Gros espoir pour les dégarnis et futurs chauves. Des chercheurs américains sont parvenus à réactiver, sur des portions de peau humaine, les structures responsables de la production des cheveux. Autrement dit, à faire repousser des cheveux. En quoi est-ce une nouveauté par rapport aux traitements existants ? Réponse de Marc Azoulay, médecin dermatologue.
Les travaux de recherche publiés ce lundi sont révolutionnaires. On attendait depuis des années de trouver un moyen de faire repousser les cheveux.
Pour l'instant, cette possibilité n'est effective qu'en laboratoire, in vitro, mais c'est un espoir pour la suite. L'alopécie androgénétique – le nom savant désignant l'accélération de la chute des cheveux sous l'influence d'hormones – touche 40% des hommes à l'âge adulte et, dans une moindre mesure, certaines femmes.
Actuellement, on ne peut que stopper la chute de cheveux
Jusqu'à présent, nous pouvions utiliser deux molécules principales pour stopper la chute des cheveux, mais aucune pour stimuler la croissance de nouveaux cheveux.
La première molécule, c'est le minoxidil. Elle est utilisée en solution et agit de manière empirique : on l'applique localement sur les racines et elle empêche les cheveux de tomber. Mais son usage est fastidieux, le produit est un peu poisseux, il faut l'utiliser matin et soir. L'avantage, c'est qu'il est efficace et pas cher.
La seconde molécule, c'est le finastéride. Elle est utilisée en médicament et agit en bloquant un dérivé de la testostérone, le DHT, qui est responsable de la chute des cheveux. Quand le DHT est "anesthésié", les cheveux ne tombent plus. Le reste de l'hormone testostérone n'est absolument pas affecté.
Le finastéride est efficace dans 95% des cas et, dans 40% d'entre eux, il fait même repousser les cheveux, mais uniquement sur le haut du crâne. Le bémol, c'est que dans 1 à 2% des cas, on constate une baisse de la libido. Par contre, les rumeurs qu'on a pu entendre sur un risque de stérilité ou de cancer de la prostate sont absolument fausses. L'autre point négatif, c'est que le finastéride ne peut pas être utilisé par les femmes.
Reste un inconvénient, et non des moindres, pour ces deux molécules : il faut utiliser le traitement à vie. Il suffit que le patient l'arrête pour que, trois mois plus tard, ses cheveux retombent.
Pourquoi les greffes de cheveux sont pour l'instant impossibles
Ce qui est nouveau et particulièrement exaltant avec la recherche probante des chercheurs de Columbia, c'est qu'elle consiste à cultiver des cellules humaines du derme papillaire pour produire des follicules pileux. Cela signifie que pour un élément mis en culture, on pourrait obtenir des dizaines ou des centaines de cheveux.
C'est exactement ce qu'on se demandait : est-il possible de développer les cellules prises sur le receveur lui-même et de les cultiver ? La réponse est oui.
Actuellement, la possibilité de greffe de cheveux est extrêmement limitée. D'une part, il est impossible de prendre des cheveux chez une tierce personne car il faut prélever avec la peau et que, de toute façon, le receveur rejette ce type de greffe. D'autre part, chez un même individu, on peut seulement prélever les cheveux du bas du crâne pour les réimplanter sur la partie supérieure, ce qui ne règle pas le problème.
Le premier pas est franchi, reste la production
Les travaux de Columbia lèvent ces principaux obstacles à la greffe de cheveux. Ils pourraient, à terme, la rendre accessible à des personnes avec un petit nombre de follicules de départ, chez les hommes comme chez les femmes.
Le premier pas de la recherche, celui qu'on essayait de franchir depuis des années, est accompli. Il faut maintenant s'orienter vers la voie productive.
http://leplus.nouvelobs.com/contrib...s-cheveux-pourquoi-c-est-revolutionnaire.html
LE PLUS. Gros espoir pour les dégarnis et futurs chauves. Des chercheurs américains sont parvenus à réactiver, sur des portions de peau humaine, les structures responsables de la production des cheveux. Autrement dit, à faire repousser des cheveux. En quoi est-ce une nouveauté par rapport aux traitements existants ? Réponse de Marc Azoulay, médecin dermatologue.
Les travaux de recherche publiés ce lundi sont révolutionnaires. On attendait depuis des années de trouver un moyen de faire repousser les cheveux.
Pour l'instant, cette possibilité n'est effective qu'en laboratoire, in vitro, mais c'est un espoir pour la suite. L'alopécie androgénétique – le nom savant désignant l'accélération de la chute des cheveux sous l'influence d'hormones – touche 40% des hommes à l'âge adulte et, dans une moindre mesure, certaines femmes.
Actuellement, on ne peut que stopper la chute de cheveux
Jusqu'à présent, nous pouvions utiliser deux molécules principales pour stopper la chute des cheveux, mais aucune pour stimuler la croissance de nouveaux cheveux.
La première molécule, c'est le minoxidil. Elle est utilisée en solution et agit de manière empirique : on l'applique localement sur les racines et elle empêche les cheveux de tomber. Mais son usage est fastidieux, le produit est un peu poisseux, il faut l'utiliser matin et soir. L'avantage, c'est qu'il est efficace et pas cher.
La seconde molécule, c'est le finastéride. Elle est utilisée en médicament et agit en bloquant un dérivé de la testostérone, le DHT, qui est responsable de la chute des cheveux. Quand le DHT est "anesthésié", les cheveux ne tombent plus. Le reste de l'hormone testostérone n'est absolument pas affecté.
Le finastéride est efficace dans 95% des cas et, dans 40% d'entre eux, il fait même repousser les cheveux, mais uniquement sur le haut du crâne. Le bémol, c'est que dans 1 à 2% des cas, on constate une baisse de la libido. Par contre, les rumeurs qu'on a pu entendre sur un risque de stérilité ou de cancer de la prostate sont absolument fausses. L'autre point négatif, c'est que le finastéride ne peut pas être utilisé par les femmes.
Reste un inconvénient, et non des moindres, pour ces deux molécules : il faut utiliser le traitement à vie. Il suffit que le patient l'arrête pour que, trois mois plus tard, ses cheveux retombent.
Pourquoi les greffes de cheveux sont pour l'instant impossibles
Ce qui est nouveau et particulièrement exaltant avec la recherche probante des chercheurs de Columbia, c'est qu'elle consiste à cultiver des cellules humaines du derme papillaire pour produire des follicules pileux. Cela signifie que pour un élément mis en culture, on pourrait obtenir des dizaines ou des centaines de cheveux.
C'est exactement ce qu'on se demandait : est-il possible de développer les cellules prises sur le receveur lui-même et de les cultiver ? La réponse est oui.
Actuellement, la possibilité de greffe de cheveux est extrêmement limitée. D'une part, il est impossible de prendre des cheveux chez une tierce personne car il faut prélever avec la peau et que, de toute façon, le receveur rejette ce type de greffe. D'autre part, chez un même individu, on peut seulement prélever les cheveux du bas du crâne pour les réimplanter sur la partie supérieure, ce qui ne règle pas le problème.
Le premier pas est franchi, reste la production
Les travaux de Columbia lèvent ces principaux obstacles à la greffe de cheveux. Ils pourraient, à terme, la rendre accessible à des personnes avec un petit nombre de follicules de départ, chez les hommes comme chez les femmes.
Le premier pas de la recherche, celui qu'on essayait de franchir depuis des années, est accompli. Il faut maintenant s'orienter vers la voie productive.
http://leplus.nouvelobs.com/contrib...s-cheveux-pourquoi-c-est-revolutionnaire.html