Des dirigeants français d’Amesys et Nexa Technologies mis en examen pour « complicité d’acte de torture » pour la vente de matériel de surveillance à la Libye et à l’Egypte
La Fédération internationale pour les droits humains et la Ligue des droits de l’homme avaient porté plainte contre ces sociétés, qu’elles accusent d’avoir fourni en toute connaissance de cause du matériel utilisé pour repérer des opposants, ensuite emprisonnés et torturés.Les systèmes d’écoute permettant de traquer les opposants au sein des deux régimes autoritaires – libyen, de Mouammar Kadhafi, et égyptien, d’Abdel Fattah Al-Sissi – font l’objet de deux informations judiciaires distinctes ouvertes à la suite de deux plaintes déposées par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH).
Les investigations sur la vente de matériel de cybersurveillance par les sociétés françaises Amesys et Nexa Technologies à Tripoli et au Caire ont connu une surprenante accélération la semaine dernière avec la mise en examen de quatre de leurs dirigeants, notamment pour « complicité d’actes de torture ». Ces poursuites ont été annoncées, mardi 22 juin, par un communiqué de la FIDH et confirmées de source judiciaire.
Coup sur coup, et alors que les enquêtes semblaient en sommeil, des juges d’instruction du pôle chargé des crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris ont mis en examen, mercredi et jeudi, Philippe Vannier, président d’Amesys jusqu’en 2010, pour « complicité d’actes de tortures » dans le volet libyen, et Olivier Bohbot, président de Nexa, Renaud Roques, son directeur général, et Stéphane Salies, ancien président, pour « complicité d’actes de torture et de disparitions forcées » dans le volet égyptien. Après avoir vendu un système de surveillance électronique à la Libye de Mouammar Kadhafi, la société Amesys a changé de nom, devenant Nexa Technologies, et d’actionnaire, pour vendre ses services au nouveau pouvoir égyptien.