Le président élu Barack Obama doit repenser la politique de Washington envers l'Iran, en évitant l'affrontement et les tentatives infructueuses pour isoler Téhéran par des sanctions, affirme un groupe d'experts et d'anciens diplomates américains.
Les projets nucléaires de l'Iran sont l'un des principaux défis de politique étrangère qu'aura à relever Obama après son entrée en fonctions le 20 janvier. Il a exprimé l'intention de durcir les sanctions en vigueur, mais sans exclure des pourparlers directs avec Téhéran.
Les vingt experts, parmi lesquels figurent des universitaires et d'anciens ambassadeurs, déconseillent au prochain président une opération militaire contre l'Iran et préconisent des négociations sans conditions préalables, voyant là le seul moyen de briser "un cycle de menaces et de défis".
"Une attaque serait presque certainement contre-productive (...) et une longue expérience montre que les chances de contraindre l'Iran avec succès par des sanctions économiques sont faibles dans le meilleur des cas", écrivent-ils dans une déclaration qui sera présentée la semaine prochaine lors d'une conférence sur l'avenir des relations américano-iraniennes.
Le groupe d'experts comprend James Dobbins, ancien émissaire spécial en Afghanistan, Thomas Pickeriong, ex-ambassadeur auprès de l'Onu, et des spécialistes universitaires du Moyen-Orient.
CHANGEMENT DE STRATÉGIE
Washington a rompu avec Téhéran après la révolution islamique de 1979 et a pris la tête d'une politique concertée visant à isoler l'Iran en raison de ses activités nucléaires.
Le président George Bush a inscrit l'Iran dans un "axe du mal" comprenant aussi la Corée du Nord et la Syrie, mais des responsables américains ont récemment évoqué l'ouverture éventuelle d'une section d'intérêts à Téhéran.
La semaine dernière, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a félicité Obama de sa victoire électorale en appelant de ses voeux des changements "fondamentaux et équitables" dans la politique américaine au Moyen-Orient.
Dans leur texte, qui doit être communiqué au Conseil national iranien-américain (non partisan), les experts estiment que l'administration Obama devra mettre au point une stratégie nouvelle vis-à-vis de l'Iran.
"Ouvrez la porte à des négociations directes, sans conditions et globales au plus haut niveau diplomatique où il est possible de faire évoluer les contacts personnels, de tester les intentions et d'explorer les possibilités des deux côtés", recommandent-ils.
Les experts exhortent Washington à cultiver une stratégie à long terme plutôt que de préconiser un changement de régime, à donner à l'Iran une "place à la table" pour étudier l'avenir de l'Irak et de l'Afghanistan, à fournir des garanties de sécurité dans le cadre des pourparlers sur le nucléaire, ainsi qu'à redynamiser le processus de paix israélo-arabe.
Ross Colvin, version française Philippe Bas-Rabérin
http://www.lexpress.fr/actualites/2...epenser-la-politique-us-sur-l-iran_81765.html
Les projets nucléaires de l'Iran sont l'un des principaux défis de politique étrangère qu'aura à relever Obama après son entrée en fonctions le 20 janvier. Il a exprimé l'intention de durcir les sanctions en vigueur, mais sans exclure des pourparlers directs avec Téhéran.
Les vingt experts, parmi lesquels figurent des universitaires et d'anciens ambassadeurs, déconseillent au prochain président une opération militaire contre l'Iran et préconisent des négociations sans conditions préalables, voyant là le seul moyen de briser "un cycle de menaces et de défis".
"Une attaque serait presque certainement contre-productive (...) et une longue expérience montre que les chances de contraindre l'Iran avec succès par des sanctions économiques sont faibles dans le meilleur des cas", écrivent-ils dans une déclaration qui sera présentée la semaine prochaine lors d'une conférence sur l'avenir des relations américano-iraniennes.
Le groupe d'experts comprend James Dobbins, ancien émissaire spécial en Afghanistan, Thomas Pickeriong, ex-ambassadeur auprès de l'Onu, et des spécialistes universitaires du Moyen-Orient.
CHANGEMENT DE STRATÉGIE
Washington a rompu avec Téhéran après la révolution islamique de 1979 et a pris la tête d'une politique concertée visant à isoler l'Iran en raison de ses activités nucléaires.
Le président George Bush a inscrit l'Iran dans un "axe du mal" comprenant aussi la Corée du Nord et la Syrie, mais des responsables américains ont récemment évoqué l'ouverture éventuelle d'une section d'intérêts à Téhéran.
La semaine dernière, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a félicité Obama de sa victoire électorale en appelant de ses voeux des changements "fondamentaux et équitables" dans la politique américaine au Moyen-Orient.
Dans leur texte, qui doit être communiqué au Conseil national iranien-américain (non partisan), les experts estiment que l'administration Obama devra mettre au point une stratégie nouvelle vis-à-vis de l'Iran.
"Ouvrez la porte à des négociations directes, sans conditions et globales au plus haut niveau diplomatique où il est possible de faire évoluer les contacts personnels, de tester les intentions et d'explorer les possibilités des deux côtés", recommandent-ils.
Les experts exhortent Washington à cultiver une stratégie à long terme plutôt que de préconiser un changement de régime, à donner à l'Iran une "place à la table" pour étudier l'avenir de l'Irak et de l'Afghanistan, à fournir des garanties de sécurité dans le cadre des pourparlers sur le nucléaire, ainsi qu'à redynamiser le processus de paix israélo-arabe.
Ross Colvin, version française Philippe Bas-Rabérin
http://www.lexpress.fr/actualites/2...epenser-la-politique-us-sur-l-iran_81765.html