Le débat sur la laïcité et l'Islam en France ne fait pas consensus à l'UMP. Lors de son émission sur TF1, Nicolas Sarkozy a repris les discours déjà tenus par Angela Merkel en Allemagne ou David Cameron au Royaume-Uni, en expliquant : "le multiculturalisme est un échec" car "on s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait et pas assez de l'identité du pays qui l'accueillait". Un positionnement plus politique qu'autre chose : contrairement à la tradition anglaise, la France, pays de tradition assimilationniste et laïque, n'a jamais prôné le multiculturalisme.
De fait, l'intitulé du débat a rapidement changé, sous l'impulsion de Jean-François Copé, qui a mis les pieds dans le plat en demandant un débat qui permette de "poser un certain nombre de problèmes de fond sur l'exercice des cultes religieux, singulièrement le culte musulman, et de sa compatibilité avec les lois laïques de la République".
Le but recherché par cette nouvelle relance des thématiques "identitaires", après le débat sur l'identité nationale de 2009 et le discours prononcé en août par le chef de l'Etat à Grenoble dans lequel il avait stigmatisé "les conséquences de quarante ans d'immigration incontrôlée" , semble toujours le même : parvenir à s'attirer les faveurs de l'électorat proche du Front national, qui avait contribué à l'élection du chef de l'Etat en 2007. L'opération pourrait également embarrasser le PS, souvent peu à l'aise pour répondre à ce type de questions.
"NE PAS STIGMATISER"
Mais l'opportunité de cette nouvelle offensive à la droite de la droite ne fait pas l'unanimité au sein de l'UMP et de ses alliés. Le ministre de la défense, Alain Juppé, qui s'était déjà élevé contre le débat sur l'identité nationale, a fait savoir son scepticisme. Dans un entretien au Figaro, il recadre le chef de l'Etat sur le multiculturalisme, rappelant que ce thème est "étranger à notre culture républicaine". Il ne se prononce en revanche pas contre le débat, mais pose des bornes. "N'éludons pas la question de l'islam. Mais il faut piloter et maîtriser ce débat parce qu'il peut déraper. L'islam est la deuxième religion de France et il n'est pas imaginable de la stigmatiser."
Rachida Dati, ancienne garde des sceaux, a également fait part de ses réserves. "Le débat, je suis d'accord, mais attention de ne pas stigmatiser, attention de ne pas caricaturer une partie de nos compatriotes pour susciter de la peur chez les autres." Pour elle, "le problème aujourd'hui, c'est de combattre ceux qui dévoient l'islam, qui l'utilisent pour défier les valeurs de la République, le sujet il est là [ ], il faut aussi que les musulmans, comme toutes les autres religions, aient des lieux de culte et de débat".
"APPRENTIS SORCIERS"
L'ancien ministre de la défense Hervé Morin a exhorté la majorité à ne pas s'engager sur le terrain du FN. "Nous n'avons aucun intérêt à attiser les haines, les peurs et les réflexes, nous devons apporter des solutions concrètes et pragmatiques, a-t-il lancé. L'idée d'aller stigmatiser une partie de nos compatriotes en évoquant la question de l'islam et sa compatibilité avec la laïcité est une idée, excusez-moi, folle."
De fait, l'intitulé du débat a rapidement changé, sous l'impulsion de Jean-François Copé, qui a mis les pieds dans le plat en demandant un débat qui permette de "poser un certain nombre de problèmes de fond sur l'exercice des cultes religieux, singulièrement le culte musulman, et de sa compatibilité avec les lois laïques de la République".
Le but recherché par cette nouvelle relance des thématiques "identitaires", après le débat sur l'identité nationale de 2009 et le discours prononcé en août par le chef de l'Etat à Grenoble dans lequel il avait stigmatisé "les conséquences de quarante ans d'immigration incontrôlée" , semble toujours le même : parvenir à s'attirer les faveurs de l'électorat proche du Front national, qui avait contribué à l'élection du chef de l'Etat en 2007. L'opération pourrait également embarrasser le PS, souvent peu à l'aise pour répondre à ce type de questions.
"NE PAS STIGMATISER"
Mais l'opportunité de cette nouvelle offensive à la droite de la droite ne fait pas l'unanimité au sein de l'UMP et de ses alliés. Le ministre de la défense, Alain Juppé, qui s'était déjà élevé contre le débat sur l'identité nationale, a fait savoir son scepticisme. Dans un entretien au Figaro, il recadre le chef de l'Etat sur le multiculturalisme, rappelant que ce thème est "étranger à notre culture républicaine". Il ne se prononce en revanche pas contre le débat, mais pose des bornes. "N'éludons pas la question de l'islam. Mais il faut piloter et maîtriser ce débat parce qu'il peut déraper. L'islam est la deuxième religion de France et il n'est pas imaginable de la stigmatiser."
Rachida Dati, ancienne garde des sceaux, a également fait part de ses réserves. "Le débat, je suis d'accord, mais attention de ne pas stigmatiser, attention de ne pas caricaturer une partie de nos compatriotes pour susciter de la peur chez les autres." Pour elle, "le problème aujourd'hui, c'est de combattre ceux qui dévoient l'islam, qui l'utilisent pour défier les valeurs de la République, le sujet il est là [ ], il faut aussi que les musulmans, comme toutes les autres religions, aient des lieux de culte et de débat".
"APPRENTIS SORCIERS"
L'ancien ministre de la défense Hervé Morin a exhorté la majorité à ne pas s'engager sur le terrain du FN. "Nous n'avons aucun intérêt à attiser les haines, les peurs et les réflexes, nous devons apporter des solutions concrètes et pragmatiques, a-t-il lancé. L'idée d'aller stigmatiser une partie de nos compatriotes en évoquant la question de l'islam et sa compatibilité avec la laïcité est une idée, excusez-moi, folle."