Détester les riches, c'est tellement chic !

Ils veulent taxer les plus riches, partir en croisade contre le monde de la finance... Cette journaliste australienne ne comprend pas pourquoi les prétendants à l'Elysée ont la dent aussi dure contre ceux qui ont réussi. Un discours hypocrite, selon elle.

La France a beau être l'un des pays les plus beaux et les plus riches du monde, les Français se plaisent à pratiquer un snobisme inversé à propos de l'argent. La haine du lucre figure au cœur de cette farce qu'est la campagne présidentielle française. A quelques jours seulement du premier tour, le "débat" est tellement éloigné des réalités économiques pressantes du pays que les commentateurs font appel à l'analyse freudienne pour expliquer l'apparition d'une nouvelle classe de citoyens, des "losers" qui céderaient à "la haine de soi".

Quand les candidats ne détournent pas l'attention des électeurs avec des polémiques idiotes sur la viande halal, ils suivent le démagogue Jean-Luc Mélenchon, qui, à la Bastille, réclame la tête des riches et appelle à récupérer leur "sale" argent. "La France des révolutions est de retour !" peut ainsi s'exclamer le leader du Front de gauche [le 3 avril, en meeting dans le Cher], tout en sachant fort bien que lui-même, ancien cadre du Parti socialiste et ancien sénateur aux prétentions intellectuelles, propriétaire d'un appartement à Paris et d'une maison de campagne, est l'incarnation de l'élite républicaine française. Seul Daniel Cohn-Bendit, héros du soulèvement étudiant de 1968, parle vrai lorsqu'il souligne : "La vie, ce n'est pas aussi simple qu'un discours de Mélenchon."

Vieux préjugés catholiques

A l'heure où l'humeur économique et électorale s'aigrit, le fait d'avoir de l'argent est considéré comme suspect. La manie de Mélenchon serait presque amusante si elle ne contaminait pas le débat politique. Alors que tous les prétendants à l'Elysée s'empressent de faire porter le chapeau des malheurs de la France aux banques et à la finance internationale, aucun candidat important n'a de plan crédible pour réduire la dette et doper l'emploi. Malgré ses prétentions, François Hollande n'a rien d'un Franklin Roosevelt ni d'un John Keynes. Son programme consiste à faire repasser l'âge de la retraite à 60 ans, à créer 60 000 emplois d'enseignants et à tenir une conférence de presse tous les six mois. Le président Sarkozy, peut-être légèrement plus responsable sur le plan budgétaire, ne fait guère mieux. Quand il a suggéré que la France imite l'Allemagne, à l'économie robuste, il a plongé dans les sondages. Il a alors désespérément tenté de rivaliser avec les 75 % de Hollande [le socialiste propose une tranche d'imposition à 75 % pour la part des revenus située au-delà de 1 million d'euros] en demandant à son épouse, Carla Bruni, une femme superriche, de poser pour un magazine télé sans maquillage, simplement vêtue d'un pull douillet.

Faire semblant de ne pas se soucier de l'argent quand on en a des tonnes est manifestement un passe-temps national. L'antimatérialisme et la passion de la culture qui prévalent en France sont séduisants, mais quand Hollande met en avant sa haine de l'argent, il ne fait que flatter les vieux préjugés catholiques sur les nouveaux riches.
 
Car tant qu'à parler de privilèges, force est de remarquer qu'Hollande se trouve au sommet de l'élite politique et culturelle qui détient le pouvoir en France. L'espoir socialiste est diplômé de l'ENA, l'une des plus illustres grandes écoles de France, qui forme les mandarins de la politique et de l'administration. Monsieur "Normal" Hollande a ainsi commencé sa vie professionnelle comme fonctionnaire de haut rang. Ce qui lui garantit l'emploi à vie dont rêvent la plupart des jeunes Français.

L'opprobre de la réussite

Ce qui est scandaleux, c'est que les candidats à la présidentielle et la structure de pouvoir qui les porte en sont venus à former la nouvelle aristocratie de la vieille Europe. Ils profitent d'un système fossilisé de privilèges et de clientélisme qui bénéficie aux enfants de l'élite parisienne, qui tous ont fréquenté les mêmes écoles. Pendant ce temps, les Français ordinaires, et en particulier les enfants immigrés des banlieues, sont exclus. L'espoir de réussite individuelle devient presque impossible. Le scandale des grands appartements à faibles loyers, attribués aux responsables politiques et à leurs collaborateurs dans le centre de Paris, souligne la corruption du système.

Si Sarkozy perd, ce sera en partie parce que ce président arriviste aura violé le tabou qui interdit d'afficher sa richesse.
http://www.courrierinternational.com/article/2012/04/18/detester-les-riches-c-est-tellement-chic
 
L'argent a toujours été tabou en France ... en temps de crise socio-politico-économique, c'est un bon bouc-émissaire (comme l'est l'immigré par exemple).
 
Tellement tabou !

Les catholiques avaient tellement peur de l'argent qu'ils ont préféré le laisser aux Juifs !

Rooo c'est méchant :rolleyes:

L'argent a toujours été tabou en France ... en temps de crise socio-politico-économique, c'est un bon bouc-émissaire (comme l'est l'immigré par exemple).


Mais meme en dehors, "faire de l'argent" n'est jamais très bien vu en France contrairement aux anglo saxons par exemple.

Les Australiens sont des Californiens la culture en moins ois:


Déjà que les californiens culturellement parlant ne volent pas très haut.... alors là j'imagine pas le level....:sournois:
 
Bah...Le rapport au pognon n'a jamais été net chez les Français...

Et à part quoi de neuf en Australie? Toujours l’apartheid avec les aborigènes? :sournois:


Ouais ils donnent des lecons a la France cette nation de surfeurs Nazis???

qu'ils redonnent leur dignité aux aborigenes apres on en reparle

PS : "Ils veulent taxer les plus riches, partir en croisade contre le monde de la finance... Cette journaliste australienne ne comprend pas pourquoi les prétendants à l'Elysée ont la dent aussi dure contre ceux qui ont réussi"

amalgame entre la critique justifiée de la finance de marché et une espece de jalousie fantasmée envers ceux qui ont reussi

PS 2 : pour cette journaliste australienne reussir = gagner du fric? philosophiquement c'est tres discutable
 
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