L'idylle avait si bien commencé... Le 23 juin 2010, invité au siège de Twitter, à San Francisco, le président russe Dmitri Medvedev entrait dans l'histoire du réseau social à l'oiseau bleu en inaugurant son compte : "Bonjour tout le monde, je suis maintenant sur Twitter et voici mon premier message", avait-il pianoté, tout sourire, entre deux rencards avec le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger et le patron d'Apple Steve Jobs (lequel lui avait offert un Iphone dernier cri), avant de croquer un hamburger en compagnie de Barack Obama. A l'époque, il n'était pas question de traiter les Américains de "sales pervers anglo-saxons" ou les Occidentaux de "demi-esprits", encore moins de menacer le monde d'une "énorme explosion nucléaire", voire d'une "Troisième Guerre mondiale".
Douze ans plus tard, ces mots sont pourtant bien ceux de "Dimon" (le diminutif de Dmitri, son surnom), désormais vice-président du Conseil de sécurité russe. Accro à son smartphone, l'ancien chef du Kremlin amateur de "selfies" crache quotidiennement sa haine de l'Occident sur les réseaux sociaux. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le "libéral" d'hier s'est mué en propagandiste enragé, dans le peloton de tête des "turbo-patriotes".
Plus poutiniste que Poutine, Dmitri Medvedev, éternel dauphin de "Vladimir", de douze ans son cadet, a bien l'intention de rester dans les petits papiers de l'actuel président. "S'il n'y avait qu'un mot pour décrire Medvedev, ce serait 'opportuniste', tranche Sergey Radchenko, professeur à la John Hopkins School of Advanced International Studies, à Washington. Ce n'est pas un individu qui a beaucoup de principes. Il s'est un temps présenté comme un technocrate, un innovateur, et même un démocrate. Aujourd'hui, il a complètement changé de cadre idéologique afin de rester proche du pouvoir, quitte à utiliser une rhétorique génocidaire." Comme cette hallucinante sortie, en juillet dernier, sur le réseau Télégram : "Je les déteste. Ce sont des bâtards et des dégénérés. Ils veulent la mort de la Russie. Et tant que je vivrai, je ferai tout pour les faire disparaître."
Vladimir Poutine ne s'en formalisa pas. Sans doute savait-il qu'il reviendrait bientôt au premier plan, en présentant à nouveau sa candidature à la présidentielle de 2012, courue d'avance. Surtout, tout le monde savait qui, d'entre lui et son remplaçant, était le vrai patron. "Poutine a désigné Medvedev pour lui succéder, et ce n'est pas un hasard si les deux hommes sont toujours liés des années plus tard, explique Galia Ackerman, spécialiste de la Russie post-soviétique. Il l'a choisi pour sa docilité !" De la mairie de Saint-Pétersbourg où ils se sont connus dans les années 1990 jusqu'à aujourd'hui, "Dmitri" est resté dans l'ombre de son aîné, même lorsqu'il a accédé à la fonction suprême.
Douze ans plus tard, ces mots sont pourtant bien ceux de "Dimon" (le diminutif de Dmitri, son surnom), désormais vice-président du Conseil de sécurité russe. Accro à son smartphone, l'ancien chef du Kremlin amateur de "selfies" crache quotidiennement sa haine de l'Occident sur les réseaux sociaux. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le "libéral" d'hier s'est mué en propagandiste enragé, dans le peloton de tête des "turbo-patriotes".
Plus poutiniste que Poutine, Dmitri Medvedev, éternel dauphin de "Vladimir", de douze ans son cadet, a bien l'intention de rester dans les petits papiers de l'actuel président. "S'il n'y avait qu'un mot pour décrire Medvedev, ce serait 'opportuniste', tranche Sergey Radchenko, professeur à la John Hopkins School of Advanced International Studies, à Washington. Ce n'est pas un individu qui a beaucoup de principes. Il s'est un temps présenté comme un technocrate, un innovateur, et même un démocrate. Aujourd'hui, il a complètement changé de cadre idéologique afin de rester proche du pouvoir, quitte à utiliser une rhétorique génocidaire." Comme cette hallucinante sortie, en juillet dernier, sur le réseau Télégram : "Je les déteste. Ce sont des bâtards et des dégénérés. Ils veulent la mort de la Russie. Et tant que je vivrai, je ferai tout pour les faire disparaître."
Président pantin de Poutine
A lui seul, Medvedev incarne toutes les désillusions de l'Occident à l'égard du pouvoir russe. A l'aube de son élection en 2008 après huit ans de pouvoir de Vladimir Poutine qui ne pouvait pas briguer de troisième mandat consécutif, Dmitri Medvedev cochait toutes les cases du "Russe moderne" à l'heure où la Maison Blanche espérait ouvrir un nouveau chapitre avec Moscou. Geek, ouvert sur le monde, anti-corruption et pro démocratie, il n'appartenait pas au clan réputé conservateur des "siloviki", issus des services de sécurité. Fraîchement élu, le président de 43 ans baladait son air décontracté et son visage poupin dans les capitales occidentales. Aux Russes, il vendait une "modernisation de fond en comble", laquelle devait reposer sur "les valeurs et les institutions de la démocratie", déclarait-il en novembre 2009 dans son deuxième discours à la nation. L'ancien professeur de droit à l'université d'État de Saint-Pétersbourg avait même eu l'outrecuidance de critiquer les conglomérats publics comme Rosatom - dans le secteur de l'énergie atomique - formés sous la houlette de son prédécesseur.Vladimir Poutine ne s'en formalisa pas. Sans doute savait-il qu'il reviendrait bientôt au premier plan, en présentant à nouveau sa candidature à la présidentielle de 2012, courue d'avance. Surtout, tout le monde savait qui, d'entre lui et son remplaçant, était le vrai patron. "Poutine a désigné Medvedev pour lui succéder, et ce n'est pas un hasard si les deux hommes sont toujours liés des années plus tard, explique Galia Ackerman, spécialiste de la Russie post-soviétique. Il l'a choisi pour sa docilité !" De la mairie de Saint-Pétersbourg où ils se sont connus dans les années 1990 jusqu'à aujourd'hui, "Dmitri" est resté dans l'ombre de son aîné, même lorsqu'il a accédé à la fonction suprême.