Par Adam Raz
( historien, chercheur à l’Institut Akevot pour la recherche sur le conflit israélo-palestinien)
![265217 265217](https://www.bladi.info/data/attachments/253/253708-c17df404dcc505dc56736662981aaa6e.jpg?hash=wX30BNzFBd)
Un document rendu public après 60 ans révèle les intentions secrètes du gouvernement israélien suite à l’imposition d’une administration militaire aux citoyens arabes du pays en 1948: non pas pour renforcer la sécurité mais pour assurer le contrôle juif de la terre
L’establishment de la Défense israélienne s’est efforcé pendant des années de dissimuler la documentation historique dans diverses archives du pays, comme l’a révélé un article de Haaretz en juillet 2019.
Cet article, qui faisait suite à une étude de l’Institut Akevot pour la recherche et la documentation sur le conflit israélo-palestinien, notait que depuis près de 20 ans, le personnel du Malmab – le Département secret de sécurité du ministère de la Défense (le nom – Malmab – est un acronyme hébreu pour «directeur de la sécurité de l’establishment de la Défense») – avait exploré des archives publiques et privées et forcé leurs responsables de mettre sous clé des documents relatifs à l’histoire israélienne, en mettant particulièrement l’accent sur ceux ayant trait au conflit israélo-arabe. Cela a été fait sans autorisation légale. L’article mentionné a suscité un tollé, et des dizaines de chercheurs et d’historiens ont demandé au ministre de la Défense de l’époque, Benyamin Netanyahou, de mettre fin à cette activité clandestine illégale. Leur appel n’a pas reçu de réponse.
Quel genre de documents le Malmab a-t-il ordonné aux conservateurs de cacher dans les coffres de leurs archives? Parmi les exemples nombreux et variés, on peut citer: des dossiers épais conservés par l’administration militaire sous laquelle les citoyens arabes d’Israël ont vécu pendant 18 ans; des témoignages sur le pillage et la destruction de villages arabes pendant la guerre d’indépendance; des commentaires de ministres sur la situation des réfugiés arabes, après cette guerre; des preuves d’actes d’expulsion et des témoignages sur les camps mis en place pour les captifs; des informations sur le projet nucléaire israélien; des documents relatifs à diverses questions de politique étrangère; et même une lettre envoyée par le poète et survivant de l’Holocauste Abba Kovner [1918-1987], sur ses propres sentiments anti-arabes.
Il n’est pas clair si le Malmab a réduit son activité dans le domaine des archives depuis la publication de l’article de juillet 2019. Cependant, on peut dire qu’au cours des six derniers mois, des dossiers précédemment «classés» par le Malmab ont été rouverts, ajoutant à notre connaissance de l’histoire des deux peuples qui partagent cette terre. Bien qu’aucun de ces dossiers ne soit d’une importance historique capitale, il s’agit de documents importants qui mettent en lumière des aspects significatifs de divers événements.
L’un de ces documents est un codicille secret d’un rapport rédigé par la Commission Ratner [1] établie par le gouvernement en décembre 1955. Ce document, tiré de l’oubli car enfoui dans un coffre-fort du Centre de recherche et de documentation Yad Yaari à Givat Haviva, est intitulé «Le règlement de la sécurité et la question foncière».
(à suivre).......
( historien, chercheur à l’Institut Akevot pour la recherche sur le conflit israélo-palestinien)
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Un document rendu public après 60 ans révèle les intentions secrètes du gouvernement israélien suite à l’imposition d’une administration militaire aux citoyens arabes du pays en 1948: non pas pour renforcer la sécurité mais pour assurer le contrôle juif de la terre
L’establishment de la Défense israélienne s’est efforcé pendant des années de dissimuler la documentation historique dans diverses archives du pays, comme l’a révélé un article de Haaretz en juillet 2019.
Cet article, qui faisait suite à une étude de l’Institut Akevot pour la recherche et la documentation sur le conflit israélo-palestinien, notait que depuis près de 20 ans, le personnel du Malmab – le Département secret de sécurité du ministère de la Défense (le nom – Malmab – est un acronyme hébreu pour «directeur de la sécurité de l’establishment de la Défense») – avait exploré des archives publiques et privées et forcé leurs responsables de mettre sous clé des documents relatifs à l’histoire israélienne, en mettant particulièrement l’accent sur ceux ayant trait au conflit israélo-arabe. Cela a été fait sans autorisation légale. L’article mentionné a suscité un tollé, et des dizaines de chercheurs et d’historiens ont demandé au ministre de la Défense de l’époque, Benyamin Netanyahou, de mettre fin à cette activité clandestine illégale. Leur appel n’a pas reçu de réponse.
Quel genre de documents le Malmab a-t-il ordonné aux conservateurs de cacher dans les coffres de leurs archives? Parmi les exemples nombreux et variés, on peut citer: des dossiers épais conservés par l’administration militaire sous laquelle les citoyens arabes d’Israël ont vécu pendant 18 ans; des témoignages sur le pillage et la destruction de villages arabes pendant la guerre d’indépendance; des commentaires de ministres sur la situation des réfugiés arabes, après cette guerre; des preuves d’actes d’expulsion et des témoignages sur les camps mis en place pour les captifs; des informations sur le projet nucléaire israélien; des documents relatifs à diverses questions de politique étrangère; et même une lettre envoyée par le poète et survivant de l’Holocauste Abba Kovner [1918-1987], sur ses propres sentiments anti-arabes.
Il n’est pas clair si le Malmab a réduit son activité dans le domaine des archives depuis la publication de l’article de juillet 2019. Cependant, on peut dire qu’au cours des six derniers mois, des dossiers précédemment «classés» par le Malmab ont été rouverts, ajoutant à notre connaissance de l’histoire des deux peuples qui partagent cette terre. Bien qu’aucun de ces dossiers ne soit d’une importance historique capitale, il s’agit de documents importants qui mettent en lumière des aspects significatifs de divers événements.
L’un de ces documents est un codicille secret d’un rapport rédigé par la Commission Ratner [1] établie par le gouvernement en décembre 1955. Ce document, tiré de l’oubli car enfoui dans un coffre-fort du Centre de recherche et de documentation Yad Yaari à Givat Haviva, est intitulé «Le règlement de la sécurité et la question foncière».
(à suivre).......