Donald Trump suspend l’aide militaire américaine à l’Ukraine

Les trolls du kremlin vont jubiler... :rolleyes:


Donald Trump a mis sa menace à exécution. Exaspéré par l’impudence supposée de Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche le 28 février dernier, le président des Etats-Unis a décidé lundi soir d’interrompre toute livraison d’armes à l’Ukraine jusqu’à nouvel ordre. Un crédit de 3,85 milliards de dollars demeurait ouvert pour le compte de Kiev dans le cadre de l’enveloppe budgétaire consentie par l’administration Biden en décembre dernier. Selon le département d’Etat américain, les Etats-Unis ont fourni, du 24 février 2022 au 20 janvier 2025, « 65,9 milliards de dollars en assistance militaire » à l’Ukraine. Ce flot est désormais tari, conséquence des relations désastreuses entre l’administration Trump et le gouvernement ukrainien.

Selon cette information confirmée aux médias américains par deux sources officielles anonymes, Donald Trump estime que Volodymyr Zelensky doit encore présenter ses excuses pour son mauvais comportement exhibé lors d’une houleuse réunion face aux caméras vendredi passé, dans le salon des réceptions diplomatiques au 1600 Pennsylvania Avenue. « Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution » au conflit entre l’Ukraine et la Russie, a déclaré un de ces responsables sous couvert d’anonymat. « Le président a clairement indiqué qu’il se concentrait sur la paix. Nous avons besoin que nos partenaires s’engagent eux aussi à atteindre cet objectif. » « Ce n’est pas une fin permanente de l’aide, c’est une pause », a renchéri le second, cité par la chaîne Fox News.

« Un haut responsable m’a dit que rien ne se passera avec cet accord sur les minéraux tant que Zelensky ne se présentera pas devant les caméras et ne présentera pas des excuses publiques explicites pour la façon dont il s’est comporté dans le Bureau ovale lors de cette réunion », expliquait Peter Doocy, de Fox News. « Ce que nous devons entendre de la part du président Zelensky, c’est qu’il regrette ce qui s’est passé, qu’il est prêt à signer cet accord sur les minéraux et qu’il est prêt à s’engager dans des pourparlers de paix », a commenté pour sa part Mike Waltz, nouveau conseiller à la sécurité nationale.

Mince optimisme

Or, le président ukrainien avait confié dimanche sa conviction qu’un accord de paix lui paraissait « encore très, très loin ». Furieux, Donald Trump a rétorqué lundi sur son réseau Truth Social : « C’est la pire déclaration qu’aurait pu faire Zelensky, et l’Amérique ne le supportera pas plus longtemps ! C’est ce que je disais, ce type ne veut pas de la paix tant qu’il a le soutien de l’Amérique. Et l’Europe, lors de la réunion qu’elle a eue avec Zelensky, a déclaré catégoriquement qu’elle ne pouvait pas faire le travail sans les Etats-Unis. »

Après cette tirade annonciatrice d’un raidissement imminent, la décision de cesser les livraisons d’armes à Kiev aurait été prise lundi après-midi lors d’une réunion à la Maison-Blanche avec le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, le secrétaire d’Etat Marco Rubio, la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard et l’envoyé spécial pour le Moyen-Orient Steve Witfkoff. Hegseth et Gabbard, en particulier, figurent de longue date parmi les principaux opposants à la cause ukrainienne, en ligne avec le vice-président J.D. Vance, partie prenante à l’altercation au sommet le 28 février.

La consternation prévisible en Ukraine laisse cependant filtrer un mince optimisme, et un espoir grandissant que l’Europe de l’ouest vienne suppléer à la désertion américaine en rase campagne. Dans une tribune publiée lundi par le New York Times, l’ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, désormais chercheur au Harvard Belfer Center, résume ainsi sa pensée : « Monsieur Trump tient en otage l’Ukraine avec la question des armes et de l’argent, deux choses essentielles dont l’Ukraine a besoin pour poursuivre la lutte pour sa survie et conserver une stabilité économique. L’Europe pourrait très bien s’emparer de ces cartes que joue le président (américain) en prenant deux actions : offrir un accord alternatif sur les minerais d’Ukraine et confisquer les avoirs russes gelés, puis les réassigner à la production et la vente d’armes, y compris par les Etats-Unis, s’ils le souhaitent. L’Union européenne, le Royaume-Uni et la Norvège ne pourront jamais entièrement se substituer aux Etats-Unis comme soutiens de l’Ukraine, mais ces décisions pragmatiques permettraient de rehausser instantanément le rôle de l’Europe et offrir à l’Ukraine la bouffée d’oxygène dont elle a besoin. »
 
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