Séduction ou machisme, galanterie ou impolitesse. La drague plaît et déplaît à certains. Tour dhorizon sur une habitude pas comme les autres.
Sur une terrasse de café, lair confiant, le sourire ravageur, deux jeunes hommes polémiquent sur un sujet. «Mais regarde la ! Elle est élancée, fine et élégante. Quoi ! Même pas. Regarde lautre. Celle-là, elle est top». Et oui, il ne sagit pas dune voiture ou dun quelconque objet, mais dune fille. Sujet de prédilection des prédateurs dont regorgent nos rues marocaines. Ce nest nullement une offense pour la gente masculine. Bien au contraire, ils perçoivent cette habitude comme une pratique courante mais rares sont ceux qui la maîtrisent. «Vous croyez que draguer une inconnue dans la rue est une chose facile. Ce nest pas une tâche aisée. Je peux vous lassurez», atteste Réda un jeune Casablancais. Et continue en affirmant : «Les hommes ont un esprit de prédateur parce que les femmes se prêtent, généralement, au rôle de la proie. Il y a des filles qui passent toute leur journée à se pouponner dans le seul but dattirer lattention dun homme». Si pour Réda, certaines femmes constituent une proie facile, dautres par contre dérogent à cette règle. «Certaines filles jouent le jeu. Je ne trouve aucune difficulté avec elles. En revanche, dautres filles me donnent du fil à retordre. Jai beau essayé plusieurs techniques, rien ny fait», confie Hamza, étudiant. Nombreux sont les jeunes qui agissent comme Hamza, cest dailleurs le cas de Adil. Ce dernier, moniteur de sport, voit en la drague une démarche fondamentale. «Personnellement, quand je vois une fille séduisante, non accompagnée, dans la rue je ne peux mempêcher de lui faire des avances. Jusquà présent cela a réussi. Parfois, cela a même abouti à des relations sérieuses. Je préfère approcher une fille de cette manière parce que cest une méthode directe et facile». Cest clair, les jeunes hommes atteints de ce vice font du lèche-vitrine à nimporte quel moment de la journée et trouvent dans la drague le moyen idéal pour choisir la bonne cible, surtout sils ont des critères bien précis. «Javoue être obsédé par les rondeurs féminines. Dès que je vois une fille en pantalon taille basse avec un beau postérieur, une poitrine généreuse et une démarche de lionne, ça me fait flipper. Parfois, je me dis quà force de mater les filles je vais avoir un torticolis», affirme Adil. Les femmes, premières concernées par ce fléau, voient dans cette pratique un mode de séduction vulgaire et impoli, comme latteste Hind. «Draguer une fille au Maroc sous-entend lhumilier et la traiter de traînée. Dailleurs, certains hommes sy prennent tellement mal au point que cela finit parfois au commissariat. Et cest tout à fait logique vu que cest plus du harcèlement quautre chose». Pour la plupart des femmes, les Marocains sont des grands dragueurs, mais ils ne savent pas mettre tous les atouts de séduction de leur côté et ne les attirent pas intelligemment. «Drague ! Je naime pas ce terme. Je le trouve péjoratif. Il nexprime pas létendue dune pratique qui nécessite beaucoup de maîtrise. Je préfère dire séduction», confie Ahmed qui se dit expert en séduction et informaticien dans ses temps perdus. Selon lui, il ne sagit pas dune pratique vulgaire, comme certains le font par des lancées donomatopées insignifiantes, mais dun art en bonne et due forme quil faut maîtriser. «Jai pitié de certains séducteurs en herbe. Ils se lancent dans un exercice machiste et incivique, ce qui met forcément en rogne le sexe opposé. Cest tout à fait normal. Cest du harcèlement. Il ny a pas de recette miracle pour approcher une fille. Tout réside dans le regard. Parfois, il suffit dun regard pour que tout senclenche. Pas besoin dun long discours pour accrocher la fille, il faut juste se présenter au bon moment, être confiant, sûr de soi et bien présentable. Cest plus une façon dêtre quune démarche à suivre», explique notre expert. Donc récapitulons. Il est question de timing, de regard et de politesse aussi. La drague, ou la séduction comme certains aiment lappeler, fait rage dans les rues marocaines. Cest presque un sport national. Mais il semble que les détracteurs de cette pratique ont oublié quil y a un mode de séduction similaire tout autant discret que virtuel, dont tout le monde use et personne ne sen plaint. Le chat sur Internet.
Par : Mounir Siraj
Sur une terrasse de café, lair confiant, le sourire ravageur, deux jeunes hommes polémiquent sur un sujet. «Mais regarde la ! Elle est élancée, fine et élégante. Quoi ! Même pas. Regarde lautre. Celle-là, elle est top». Et oui, il ne sagit pas dune voiture ou dun quelconque objet, mais dune fille. Sujet de prédilection des prédateurs dont regorgent nos rues marocaines. Ce nest nullement une offense pour la gente masculine. Bien au contraire, ils perçoivent cette habitude comme une pratique courante mais rares sont ceux qui la maîtrisent. «Vous croyez que draguer une inconnue dans la rue est une chose facile. Ce nest pas une tâche aisée. Je peux vous lassurez», atteste Réda un jeune Casablancais. Et continue en affirmant : «Les hommes ont un esprit de prédateur parce que les femmes se prêtent, généralement, au rôle de la proie. Il y a des filles qui passent toute leur journée à se pouponner dans le seul but dattirer lattention dun homme». Si pour Réda, certaines femmes constituent une proie facile, dautres par contre dérogent à cette règle. «Certaines filles jouent le jeu. Je ne trouve aucune difficulté avec elles. En revanche, dautres filles me donnent du fil à retordre. Jai beau essayé plusieurs techniques, rien ny fait», confie Hamza, étudiant. Nombreux sont les jeunes qui agissent comme Hamza, cest dailleurs le cas de Adil. Ce dernier, moniteur de sport, voit en la drague une démarche fondamentale. «Personnellement, quand je vois une fille séduisante, non accompagnée, dans la rue je ne peux mempêcher de lui faire des avances. Jusquà présent cela a réussi. Parfois, cela a même abouti à des relations sérieuses. Je préfère approcher une fille de cette manière parce que cest une méthode directe et facile». Cest clair, les jeunes hommes atteints de ce vice font du lèche-vitrine à nimporte quel moment de la journée et trouvent dans la drague le moyen idéal pour choisir la bonne cible, surtout sils ont des critères bien précis. «Javoue être obsédé par les rondeurs féminines. Dès que je vois une fille en pantalon taille basse avec un beau postérieur, une poitrine généreuse et une démarche de lionne, ça me fait flipper. Parfois, je me dis quà force de mater les filles je vais avoir un torticolis», affirme Adil. Les femmes, premières concernées par ce fléau, voient dans cette pratique un mode de séduction vulgaire et impoli, comme latteste Hind. «Draguer une fille au Maroc sous-entend lhumilier et la traiter de traînée. Dailleurs, certains hommes sy prennent tellement mal au point que cela finit parfois au commissariat. Et cest tout à fait logique vu que cest plus du harcèlement quautre chose». Pour la plupart des femmes, les Marocains sont des grands dragueurs, mais ils ne savent pas mettre tous les atouts de séduction de leur côté et ne les attirent pas intelligemment. «Drague ! Je naime pas ce terme. Je le trouve péjoratif. Il nexprime pas létendue dune pratique qui nécessite beaucoup de maîtrise. Je préfère dire séduction», confie Ahmed qui se dit expert en séduction et informaticien dans ses temps perdus. Selon lui, il ne sagit pas dune pratique vulgaire, comme certains le font par des lancées donomatopées insignifiantes, mais dun art en bonne et due forme quil faut maîtriser. «Jai pitié de certains séducteurs en herbe. Ils se lancent dans un exercice machiste et incivique, ce qui met forcément en rogne le sexe opposé. Cest tout à fait normal. Cest du harcèlement. Il ny a pas de recette miracle pour approcher une fille. Tout réside dans le regard. Parfois, il suffit dun regard pour que tout senclenche. Pas besoin dun long discours pour accrocher la fille, il faut juste se présenter au bon moment, être confiant, sûr de soi et bien présentable. Cest plus une façon dêtre quune démarche à suivre», explique notre expert. Donc récapitulons. Il est question de timing, de regard et de politesse aussi. La drague, ou la séduction comme certains aiment lappeler, fait rage dans les rues marocaines. Cest presque un sport national. Mais il semble que les détracteurs de cette pratique ont oublié quil y a un mode de séduction similaire tout autant discret que virtuel, dont tout le monde use et personne ne sen plaint. Le chat sur Internet.
Par : Mounir Siraj