Question
Quels sont les droits de la femme en Islam en matière de divorce, par exemple lorsqu’une femme désire divorcer, mais que son mari refuse de lui accorder le khulʿ [1] dans l’intention de la maintenir sous sa coupe ou lorsqu’il souhaite ainsi la punir ? Comment peut-elle obtenir ce khulʿ lorsque son mari refuse de le lui octroyer ou lorsque le juge n’accepte pas le khulʿ, ou encore lorsque le mari se trouve dans un autre pays et ne peut donc comparaître devant le juge local ?Réponse du Sheikh Muhammad ʿAlî Al-ʿHanuti
Conformément au hadith rapporté par Al-Bukhârî et autres compilateurs, lorsqu’une femme vint trouver le Prophète — paix et bénédiction de Dieu sur lui — en lui disant qu’elle n’avait rien à reprocher à son époux mais qu’elle ne voulait pas rester mariée avec lui, le Prophète — paix et bénédiction de Dieu sur lui — ne lui demanda ni les raisons de ses sentiments à l’égard de son mari, ni les raisons de son malaise. Sa seule réponse fut de parler au mari de cette femme, tout en enjoignant à cette dernière d’accepter de lui rendre sa dot, à savoir un verger. Le hadith est suffisamment explicite pour nous faire parvenir à la conclusion à laquelle aboutit Ibn Rushd (Averroès) dans son livre Bidâyat Al-Mujtahid, volume 2 : « Le talâq [2] est garanti à l’homme toutes les fois qu’il souhaite quitter sa femme. Et de la même manière, le khulʿ [1] est garanti à la femme toutes les fois qu’elle souhaite quitter son mari. »Si votre époux n’est pas prêt à accepter votre demande de khulʿ [1], vous devez en référer à une autorité compétente ou à toute autre personne habilitée à agir en lieu et place du juge afin d’en arriver à une solution. L’imam de n’importe quel centre islamique pourrait avoir cette autorité et représenter le juge pour toute action autre qu’une action en justice. En effet le juge a un pouvoir d’exécution tandis que l’imam ne dispose pas d’un tel pouvoir. Toutefois vous-même pouvez prendre à votre compte la décision prise par l’imam et faire valoir vos droits en justice.