Droit sur internet : les avocats jouent gagnant !

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mam80

la rose et le réséda
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Avocats, plateformes d'information juridique, services "low cost" :
le droit en ligne est-il à la hauteur ? À qui profite-t-il ?

Sortis d'une école de commerce ou de l'université, les legal s tart- uppers posent leur plaque sur la Toile à côté de celles des avocats.

Ils mettent leurs outils technologiques au service d'un besoin non satisfait : celui du grand public d'accéder à une connaissance juridique opérationnelle dans une société de plus en plus judiciarisée.

Agrémentés de vidéos et d'illustrations ludiques, ces bureaux d'accueil innovants décortiquent la loi et répondent à des questions ou orientent le néophyte vers l'avocat idoine.

On y puise toutes sortes de conseils sur la stratégie à adopter dans un litige au travail ou avec un voisin par exemple, mais aussi des outils permettant en quelques clics de créer son entreprise, de déposer sa marque ou de saisir le tribunal en ligne. Le tout, à des tarifs très accessibles.


Exit l'avocat ? Bien au contraire ! assurent les intéressés.

« La connaissance du droit permet de prendre conscience du risque juridique et, donc, crée chez les internautes des besoins de conseils stratégiques. Plus la personne dispose d'informations, plus elle monte en compétence et affine son besoin, plus au final elle aura besoin de prendre sa décision en parfaite connaissance de cause.
Et c'est là que réside la vraie valeur ajoutée de l'avocat », expliquait Clarisse Berrebi, du cabinet 11.100.34, lors du congrès annuel du réseau d'avocats Gesica, consacré à l'innovation, qui s'est tenu à Bordeaux début novembre.

En clair, ce ne sont pas les ingrédients qui font une bonne recette. C'est le talent du juriste chevillé à son expertise. « L'automédication juridique peut produire des effets désastreux, écrit Bruno Dondero dans Droit 2.0*. Entrer sur un moteur de recherche les mots se rapportant à ma situation juridique (ou à ce que je crois être cette situation, ce qui n'est pas la même chose) peut m'amener à lire un texte qui ne me concerne pas, qui est abrogé ou écarté par un autre texte, qui doit être lu en conjonction avec des décisions jurisprudentielles, voire un texte écrit en français mais ne relevant pas du droit français (nous ne sommes pas le seul pays francophone de la planète). »

Radio, vidéo, appli... : les avocats relèvent le défi

Du côté de l'innovation, les avocats n'ont rien à envier à ceux qui entendent « uberiser » leur métier, même s'ils doivent rapidement en relever le défi.

Avec la numérisation des dossiers, le travail en réseaux, l'utilisation des bases de données juridiques, le partage de l'armoire électronique avec les clients, le tout-virtuel est au cœur de la pratique de nombreux cabinets. Ils peuvent d'autant mieux profiter de leur présence digitale que la loi Hamon du 17 mars 2014 leur a ouvert les portes de la publicité et la sollicitation personnalisée.

Certains innovent dans le service client avec des outils de travail collaboratif dans un environnement totalement dématérialisé.
D'autres développent de nouveaux business models : consultations prépayées, abonnements mutualisés, etc. D'autres, encore, inventent de nouvelles manières de communiquer : la radio, la vidéo, des foires aux questions juridiques, des applications mobiles, comme cette toute récente appli à la promesse quasi chimérique :
« faire sauter ses PV ».

Et les technologies ne manquent pas pour passer de l'idée à sa réalisation : armoire électronique partagée, algorithmes de gestion des données, « flasher » de documents sur mobile, etc.
« Les avocats ont compris qu'il fallait faire œuvre de pédagogie pour se mettre à la portée des particuliers, en utilisant les nouveaux outils à leur disposition, observe Élodie Teissèdre, directrice de Clearcase conseil. Informer, c'est déjà une façon d'entrer en contact avec son futur client. »

Justice algorithmique
Les décisions de justice automatisées pointent aussi leur nez à l'horizon judiciaire. « À Bruxelles, on a déjà commencé à parler de décisions de justice sur formulaires pour alléger les coûts. Mais je pense que la gestion administrative de la justice est une erreur fondamentale, parce qu'elle signe la démission de l'État dans sa mission régalienne », redoute le bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris, Frédéric Sicard. « Faciliter le travail des juges avec les techniques algorithmiques ne doit pas conduire à éliminer le travail de justice. Il est inconcevable pour un justiciable de s'entendre dire qu'il n'y a pas eu d'écoute du juge dans son litige ! » prévient le bâtonnier.

Lextenso, décembre 2015

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-...852#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20151223

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