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PLD (Peace, Love and Diversity)
Du couscous en soutien aux sinistrés de Liège
R.A. (st.)
Mis en ligne le 12/02/2010
Des Cureghemoises organisent une soirée au profit des sinistrés de Liège. Elles refusent la stigmatisation médiatique et politique de leur quartier.
Une soirée couscous, avec thé et pâtisseries marocaines faites maison, aura lieu ce dimanche à la salle Excelsior dAnderlecht pour venir en aide aux sinistrés de Liège. Cette initiative de solidarité a été lancée par un groupe de mères et de grands-mères dorigine maghrébine issues du quartier anderlechtois de Cureghem, bien avant les événements violents qui secouent ces quartiers.
"Ces femmes appartiennent pour la plupart à des groupes dalphabétisation", explique Houria, bénévole dans le milieu associatif. "Voyant que beaucoup dactions se faisaient pour Haïti mais quà Liège on sen remettait seulement aux pouvoirs publics, elles ont décidé de venir en aide aux sinistrés à la rue et qui nont pas les moyens de meubler leur nouveau logement."
La salle Excelsior, mise à disposition par la Communauté flamande, permettra également de stocker de la vaisselle et des meubles, à linitiative spontanée de jeunes du quartier. "Cest faux de penser que tous les jeunes sont des voyous, des délinquants " souligne Houria. "Ils nous enlèvent une épine du pied en se chargeant bénévolement de la logistique de cette soirée et se proposent de transporter des meubles jusquà Liège. Ils ont aussi insisté pour soccuper du graphisme et de la diffusion de laffiche de la soirée." Les Cureghemoises prévoient de servir le souper à 100 ou 150 personnes. Dans le cas où elles ne vendraient pas lensemble de la nourriture, elles ont prévu de distribuer les restes aux sans-abri à proximité de la gare du Midi et aux Restos du Cur.
Cette initiative de solidarité prend une dimension particulière dans le contexte de débat sur la sécurité, relancé suite à une attaque à main armée commise en plein cur de Bruxelles. Refusant la stigmatisation de toute la population de Cureghem et dAnderlecht, ces femmes se disent "heurtées de voir, à nouveau, (leur) quartier et (leur) commune dans le collimateur des médias et de certains politiques qui ne cherchent quà minimiser leur inertie ou leur incompétence".
Houria en particulier déplore lagrandissement de la zone paupérisée et laugmentation de la délinquance. "Il y a un laisser-aller politique que je ne comprends pas, car les jeunes sont les électeurs de demain. Je ne crois pas que la commune ait la volonté de faire bouger les choses", regrette-t-elle. "Nous nous posons tous la même question : comment est-ce possible quil y ait des armes et autant de drogue qui circulent ? Si lEtat voulait agir, ce serait possible de mettre de largent pour lutter à la source." Houria a en tête plusieurs alternatives à la répression : la vérification sur le terrain de lutilisation de largent public, le soutien aux jeunes dans le milieu scolaire puis professionnel, des rencontres régulières avec la police, etc. "Dans mon fort intérieur, je pense quon peut faire quelque chose. Il suffirait découter les gens, le milieu associatif et de construire sur le long terme."
R.A. (st.)
Mis en ligne le 12/02/2010
Des Cureghemoises organisent une soirée au profit des sinistrés de Liège. Elles refusent la stigmatisation médiatique et politique de leur quartier.
Une soirée couscous, avec thé et pâtisseries marocaines faites maison, aura lieu ce dimanche à la salle Excelsior dAnderlecht pour venir en aide aux sinistrés de Liège. Cette initiative de solidarité a été lancée par un groupe de mères et de grands-mères dorigine maghrébine issues du quartier anderlechtois de Cureghem, bien avant les événements violents qui secouent ces quartiers.
"Ces femmes appartiennent pour la plupart à des groupes dalphabétisation", explique Houria, bénévole dans le milieu associatif. "Voyant que beaucoup dactions se faisaient pour Haïti mais quà Liège on sen remettait seulement aux pouvoirs publics, elles ont décidé de venir en aide aux sinistrés à la rue et qui nont pas les moyens de meubler leur nouveau logement."
La salle Excelsior, mise à disposition par la Communauté flamande, permettra également de stocker de la vaisselle et des meubles, à linitiative spontanée de jeunes du quartier. "Cest faux de penser que tous les jeunes sont des voyous, des délinquants " souligne Houria. "Ils nous enlèvent une épine du pied en se chargeant bénévolement de la logistique de cette soirée et se proposent de transporter des meubles jusquà Liège. Ils ont aussi insisté pour soccuper du graphisme et de la diffusion de laffiche de la soirée." Les Cureghemoises prévoient de servir le souper à 100 ou 150 personnes. Dans le cas où elles ne vendraient pas lensemble de la nourriture, elles ont prévu de distribuer les restes aux sans-abri à proximité de la gare du Midi et aux Restos du Cur.
Cette initiative de solidarité prend une dimension particulière dans le contexte de débat sur la sécurité, relancé suite à une attaque à main armée commise en plein cur de Bruxelles. Refusant la stigmatisation de toute la population de Cureghem et dAnderlecht, ces femmes se disent "heurtées de voir, à nouveau, (leur) quartier et (leur) commune dans le collimateur des médias et de certains politiques qui ne cherchent quà minimiser leur inertie ou leur incompétence".
Houria en particulier déplore lagrandissement de la zone paupérisée et laugmentation de la délinquance. "Il y a un laisser-aller politique que je ne comprends pas, car les jeunes sont les électeurs de demain. Je ne crois pas que la commune ait la volonté de faire bouger les choses", regrette-t-elle. "Nous nous posons tous la même question : comment est-ce possible quil y ait des armes et autant de drogue qui circulent ? Si lEtat voulait agir, ce serait possible de mettre de largent pour lutter à la source." Houria a en tête plusieurs alternatives à la répression : la vérification sur le terrain de lutilisation de largent public, le soutien aux jeunes dans le milieu scolaire puis professionnel, des rencontres régulières avec la police, etc. "Dans mon fort intérieur, je pense quon peut faire quelque chose. Il suffirait découter les gens, le milieu associatif et de construire sur le long terme."