C'est un duel inédit qui s'est tenu, mercredi soir 3 juin, à la télévision iranienne. Face à face pendant quatre-vingt-dix minutes, le président sortant, le fondamentaliste Mahmoud Ahmadinejad, et son principal rival pour la présidentielle du 12 juin, l'ancien-premier ministre des années de guerre avec l'Irak (1980-1989), le "modéré" Mir Hussein Moussavi, soutenu par les réformateurs, se sont affrontés en direct devant 45 millions de téléspectateurs, selon certaines estimations. Pour l'occasion, les rues de Téhéran étaient désertes : tous devant le petit écran.
Chacun jouait à contre-emploi. Sur la défensive, le combatif Mahmoud Ahmadinejad, en général très habile pour enflammer les foules, était moins à l'aise en tête à tête. Visiblement tendu, le président sortant a joué la meilleure défense qu'il connaît : la fuite en avant. Il s'est plaint de ce qu'il devait affronter une campagne qui se résume à "trois personnes contre une seule", citant M. Moussavi, l'autre candidat réformateur Mehdi Karoubi - ancien président du Parlement - et le conservateur Mohsen Rezaï - ex-chef historique des Gardiens de la révolution. En "m'insultant, a-t-il dit, mes adversaires insultent le peuple iranien qui m'a élu".
M. Ahmadinejad s'est ensuite lancé dans une critique, impensable jusque-là, qui touche même les fragiles équilibres politiques du régime, estimant que M. Moussavi "représente les gouvernements précédents". Il a nommé le pragmatique Akbar Hachémi Rafsandjani (président de 1989 à -1997) et homme le plus puissant du sérail iranien, ainsi que le réformateur Mohammad Khatami (président de 1997 à 2005) qui, après avoir retiré sa candidature, il y a quelques semaines, appuie les deux candidats réformateurs, surtout M. Moussavi. Devenant ainsi en coulisses un "faiseur de rois" plus dangereux pour M. Ahmadinejad que lorsqu'il était un simple candidat à l'élection ....
http://www.lemonde.fr/proche-orient...jad-et-mir-hussein-moussavi_1202272_3218.html
Chacun jouait à contre-emploi. Sur la défensive, le combatif Mahmoud Ahmadinejad, en général très habile pour enflammer les foules, était moins à l'aise en tête à tête. Visiblement tendu, le président sortant a joué la meilleure défense qu'il connaît : la fuite en avant. Il s'est plaint de ce qu'il devait affronter une campagne qui se résume à "trois personnes contre une seule", citant M. Moussavi, l'autre candidat réformateur Mehdi Karoubi - ancien président du Parlement - et le conservateur Mohsen Rezaï - ex-chef historique des Gardiens de la révolution. En "m'insultant, a-t-il dit, mes adversaires insultent le peuple iranien qui m'a élu".
M. Ahmadinejad s'est ensuite lancé dans une critique, impensable jusque-là, qui touche même les fragiles équilibres politiques du régime, estimant que M. Moussavi "représente les gouvernements précédents". Il a nommé le pragmatique Akbar Hachémi Rafsandjani (président de 1989 à -1997) et homme le plus puissant du sérail iranien, ainsi que le réformateur Mohammad Khatami (président de 1997 à 2005) qui, après avoir retiré sa candidature, il y a quelques semaines, appuie les deux candidats réformateurs, surtout M. Moussavi. Devenant ainsi en coulisses un "faiseur de rois" plus dangereux pour M. Ahmadinejad que lorsqu'il était un simple candidat à l'élection ....
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