Édito: l'ue comme gagnant unique du libre échange avec le maroc?

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Depuis 2000 et la signature de l'accord de libre échange avec l'UE, le Maroc a ouvert ses frontières commerciales en Industrie, en Agriculture et bientôt dans les services. En parallèle, les contreparties économiques en provenance de l’UE, ne sautent pas aux yeux en termes de dons ou d'IDE.

En effet, la contrepartie implicite ou explicite du libre échange entre un pays développé et un autre en voie de développement, est l'octroi d'aides significatives ainsi que des IDE de taille. Ainsi, les gains obtenus par le pays développé, sont réinvestis pour lisser les effets négatifs et participer à la mise à niveau du pays partenaire. D’ailleurs, l'UE a opéré de la sorte avec l'Espagne et le Portugal ainsi qu'avec les nouveaux pays adhérents de l'Europe de l'Est.

Or, pour le Maroc, les aides publiques sont de 200 M€ en moyenne par an, ce qui demeure assez modeste eu égards au budget européen consacré à d'autre pays ou en comparaison aux dons d'autres pays comme le GCC. En particulier, ce montant dépasse à peine 1% des investissements publics. Aussi cette aide est souvent dirigée avec des thématiques retenues par l’UE. De même, à l'exception de la France et l'Espagne (initiatives individuelles), les IDE des autres pays sont quasi-nuls. Enfin, les financements de la BERD ou de la BEI demeurent infiné des prêts remboursables comme le sont ceux d’autres organismes comme la BAD ou la BID.

Cette question est d'autant plus préoccupante que le commerce avec l’Union Européenne, génère un déficit de près de 6,5 Mrds € soit 8,8% du PIB et 38,4% du déficit global.

C'est ainsi que le Maroc a les inconvénients d'appartenance à l'UE (ancrage à un euro fort, déficit commercial, normes drastiques imposées ...) sans bénéficier des effets positifs (aides, IDE, mobilité des chômeurs...). Une telle situation risque d'empirer dans les services où un simple retard de demande de visa peut empêcher une entreprise de concourir à un appel d'offres.

En conclusion, le Maroc gagnerait à effectuer une évaluation exhaustive chiffrée des accords commerciaux signées avant d'en conclure de nouveaux ou d'en approfondir les anciens. Le meilleur exemple est celui de la Suisse qui pourrait profiter du référendum sur l'immigration pour remettre à plat sa relation avec l'UE.


Source : FLM
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Sur le même site : Une pression commerciale européenne sur le Maroc ?
 
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Le 17 février, nous avions titré notre éditorial « l'UE comme gagnant unique du libre échange avec le Maroc? ». Hélas, les derniers développements sur la politique agricole européenne semblent nous avoir donné raison. D’où notre retour pour tenter de décrypter cette volte-face de l’UE.

En effet, l’ironie du sort a voulu qu’en même TEMPS que le quatrième round de l’ALEC se tenait (élargissement du libre échange aux services et harmonisation maximale des réglementations), le Conseil de l'UE a adopté l'acte délégué controversé de la PAC. Cet acte présente un grand risque de déstabilisation de la filière marocaine des agrumes à cause d'une forte taxation douanière au-delà des contingents négociés. En particulier, ceci est de nature à empêcher la régularité d'approvisionnement des clients européens.
Selon certains experts, cet acte devrait se traduire par une baisse de 70% des exportations de tomates et de grands dégâts au niveau des clémentines, de la courgette et des concombres. Ainsi, entre 100 000 et 150 000 emplois pourraient être perdus.

Pourtant, l’UE est le plus grand gagnant du libre échange avec le Maroc avec un excédent commercial de près de 6,5 Mrds €. En retour, les aides publiques ne sont que de 200 M€ en moyenne par an, ce qui demeure assez modeste eu égards au budget européen consacré à d'autre pays. Aussi, à l'exception de la France et l'Espagne (initiatives individuelles), les IDE des autres pays sont quasi-nuls. Enfin, les financements de la BERD ou de la BEI demeurent in fine des prêts remboursables comme le sont ceux d’autres organismes comme la BAD ou la BID.

C’est ainsi que selon notre analyse, plusieurs éléments ont pu s’accumuler pour expliquer ce coup de Jarnac de l’UE :
- Une « Hogra » venant des parlementaires et des fonctionnaires de Bruxelles qui ont pu penser que le Maroc est hyper-content politiquement de son partenariat avec l’UE, indépendamment des conséquences économiques. D’ailleurs, malgré la convocation de l’Ambassadeur de l’UE et l’urgence de la situation, le Directeur général de la Direction Agriculture de la Commission européenne, Jerzy Plewa, ne se rendra au Maroc que le 23 avril pour discuter des préoccupations marocaines relatives à la modification du régime des prix d'accès des fruits et légumes marocains aux marchés européens.
- Une tentative de représailles après l’application par le Maroc de droits anti-dumping sur les produits sidérurgiques. D’ailleurs, les propos des officiels de l’UE, étaient assez menaçants pour présager une telle issue.
- Une absence de lobbying pro-marocain de la part de la France et de l’Espagne. En effet, souvent ce sont ces deux pays qui défendent le Maroc à Strasbourg et à Bruxelles, vu leur proximité. Or, cette fois, le Maroc est plutôt en froid avec la France depuis les derniers épisodes judiciaires. Aussi, pour l’Espagne, il s’agissait de ne pas froisser ses propres agriculteurs qui seront les plus grands gagnants de cette mesure.


Source : FLM 15/04
Complément d'information : Un double langage de l’UE envers le Maroc ?
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Ps (message #1) : dsl, le lien de l'article "Une pression commerciale européenne sur le Maroc?" est inexact, le véritable lien ici: http://www.flm.ma/warticle.php?id=1343
 
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Depuis 2000 et la signature de l'accord de libre échange avec l'UE, le Maroc a ouvert ses frontières commerciales en Industrie, en Agriculture et bientôt dans les services. En parallèle, les contreparties économiques en provenance de l’UE, ne sautent pas aux yeux en termes de dons ou d'IDE.

Faut pas etre dependants de dons ou d'IDE. Tout ca n'est qu'une excuse non-valable. Faut que les PME marocaines s'habituent enfin a faire du commerce international avec l'UE et avec les Etats Unis. Que le Maroc ne soit pas encore gagnant dans ces accords, c'est qu'il n'arrive pas a entrainer ses PME a en profiter. Le probleme est organisationnel.
 
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