Égypte: un policier tire sur des coptes dans un train, un mort et cinq blessés

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Le Maure

Taza avant Gaza
Un Égyptien de religion chrétienne a été tué et cinq autres ont été blessés dans une fusillade dans un train dans le sud de l'Égypte, a confirmé mardi l'agence de presse officielle égyptienne MENA.
Un homme armé a ouvert le feu au hasard sur des passagers à bord d'un train dans le gouvernorat de Minya, tuant un homme et en blessant cinq autres. Ce trains faisait route du Caire vers Assiout.

L'agresseur a été arrêté et est actuellement interrogé par la police, mais on ne connaît pas son mobile à l'heure actuelle.

Cette fusillade survient deux semaines après un attentat suicide devant une église copte de la ville égyptienne d' Alexandrie, sur les bords de la Méditerranée, à l'occasion de la Nouvelle Année, attentat le plus meurtrier qu'ait connu ce pays musulman depuis des années, avec 21 morts et près de 100 blessés.

Cette attaque avait déclenché des manifestations de chrétiens coptes dans tout le pays, pour protester contre l'échec du gouvernement à protéger leur communauté.

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La crise de foi des coptes d'Egypte

L'attentat d'Alexandrie, perpétré le dimanche 2 janvier, accroît le malaise des coptes envers l'Etat et l'Eglise d'Egypte.

"Non, non, non !" A chaque fois que le prêtre a voulu leur transmettre les condoléances d'Hosni Moubarak, pendant les funérailles des victimes de l'attentat d'Alexandrie, les 5000 coptes massés dans le monastère de Mar Mina, ont crié leur refus. Une défiance affichée envers le président égyptien, accusé de ne pas avoir protégé les églises après les menaces d'Al-Qaïda, et de ne pas prendre assez au sérieux les tensions interconfessionnelles. Mais une défiance qui touche aussi, par ricochet, l'Eglise copte.

L'Eglise copte, trop complaisante avec les musulmans?

Les embrassades entre prêtres et imams ne servent à rien, on ne pourra faire respecter nos droits que par la force", s'emporte Adel, un jeune d'Omraneya, un quartier du Caire où, en novembre, deux manifestants coptes ont été abattus par la police -une première- après une dispute autour de la construction d'une église.

Même si la communauté tend à resserrer les rangs derrière son oligarchie religieuse en temps de crise, beaucoup de coptes reprochent à leur pape, Chenouda III, d'être trop conciliant. Après l'attentat d'Alexandrie, le vieux patriarche, âgé de 87 ans, a vite appelé ses ouailles au calme au moment où des jeunes affrontaient la police à Alexandrie et au Caire.

"On aurait besoin de quelqu'un qui se fasse davantage respecter", grince Ida, une pharmacienne d'Alexandrie, qui cite en exemple Zakaria Botros, un ancien prêtre exilé aux Etats-Unis, d'où il lance de violentes attaques contre l'Islam sur une chaîne satellitaire, et Michael Mounir, le chef de file de la diaspora copte américaine, très active auprès du Congrès.

Tensions entre laïcs et religieux

Pour d'autres coptes, c'est l'omnipotence de l'Eglise qui pose problème. "Elle a pris trop d'importance, ce qui fait qu'on ne nous voit plus que comme une communauté religieuse", déplore l'ancienne député Mona Makram Ebeid. Or, il y a des coptes laïcs. Ils sont même à l'origine d'une crise l'été dernier, lorsque Chenouda a rejeté une décision de justice imposant à l'Eglise de reconnaître le remariage d'un chrétien -il n'y a pas de mariage civil en Egypte.

Cette intransigeance fragilise la communauté, dénoncent les laïcs, selon lesquels l'interdiction du divorce, sauf en cas d'adultère, pousse aussi des coptes à se convertir à l'Islam pour échapper à un mariage raté. Un phénomène qui ne fait qu'aggraver les tensions interreligieuses...

L'Express
 
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