el jadida
el jadida/mazagan beach
Une question reste posée : pourquoi les habitants de Mazagan nont pas été laissés sétablir tout simplement au Portugal même ? Selon lauteur, il y avait une complète redéfinition de la géopolitique avec la volonté de coloniser lAmazonie. Pour ce faire, on envoie à côté des Mazaganais, des Açoriens, des Africains surtout victimes des négriers qui vont souffrir encore plus terriblement des déplacements forcés ou déportations.
Dix ans derrance
Les 2092 personnes, anciens habitants de la forteresse, restent à Belem le temps de construire les maisons de la nouvelle Mazagan. Les premières maisons sont construites deux ans après larrivée des transférés. La nouvelle Mazagan se situe à lembouchure du fleuve Amazone.
A propos de la nouvelle Mazagan amazonienne, lauteur précise quil la visitée à plusieurs reprises et quil a constaté quil ne reste plus aucune trace des descendants des Portugais. Trois siècle cest suffisant pour perdre des traces dans une terre de brassages ethniques par excellence avec un nouvel enracinement dans la terre habitée. Pourtant, tous les ans, à la fête de la Saint-Jacques, on relève de curieuses manifestations traditionnelles de réjouissance où lon met en scène des combats entre chrétiens et musulmans, ce qui entretient une certaine mémoire ancienne dont les habitants actuels sont loin de connaître la signification. Lhistoire dEl Jadida a fait couler beaucoup dencre au point quon pourrait penser que tout a été dit. Pourtant, en abordant le sujet des déplacements de populations, Laurent Vidal est sûr davoir foulé un sentier non battu. Des questions restent curieusement en suspens. A ce propos, lhistorien reste frappé par un détail qui pourrait intéresser plus dun romancier : Au moment où les Portugais abandonnaient le forteresse, soit le 11 mars 1769, et que le gouverneur de la citadelle, Dinis de Melo, la quittait en chaloupe pour aller embarquer dans un bateau, un gardien portugais y est laissé abandonné. Il reste seul pendant que les bateaux appareillaient à destination du Portugal, juste pour allumer la mèche qui va faire exploser la porte dentrée et seffondrer pour que les immenses décombres de la muraille empêchent larmée marocaine de pénétrer dans la forteresse. Mais quelques mois après, ce gardien portugais se retrouve dans la suite du Sultan et, écrivant en français au souverain du Portugal, il lui annonce quil se rangeait du côté marocain !
A propos de la population des déportés, ils étaient daprès lauteur, quelques 350 familles, beaucoup de soldats portugais avec leur femme et enfants. Il y avait une petite minorité de Marocains convertis au christianisme comme ce couple cité plus haut dont le mari était gardien de prison. Parmi ceux qui étaient envoyés à la forteresse à partir du Portugal pour y vivre, il y avait des bannis, des prisonniers politiques, des criminels, « ceux coupables de crimes importants étaient déportés en Amazonie ». Il y avait surtout des familles de soldats de métiers de père en fils. Ceux nés dans la forteresse représentaient un tiers de la population. Le deuxième tiers étaient constitué dhabitants des Açores, qui sont des Portugais. Et puis il y avait les jeunes nobles qui venaient pour un temps limité, une sorte de stage afin de saguerrir au combat. Sans oublier une communauté cléricale, les ordres religieux, les fransiscains entre autres. Tout ce monde fait quelques 2092 personnes. Mais il y avait parfois jusquà 4000 personnes dans la forteresse.
Cest en 1514 que les Portugais avaient débarqué sur le site de Mazagan où avait été implanté, plusieurs siècles auparavant, un comptoir phénicien. Et cest en 1541 que la construction de la forteresse a eu lieu. Deux siècles plus tard, deux siècles faits de guerre et de paix, ce fut labandon, soit en mars 1769.
Saïd AFOULOUS
Dix ans derrance
Les 2092 personnes, anciens habitants de la forteresse, restent à Belem le temps de construire les maisons de la nouvelle Mazagan. Les premières maisons sont construites deux ans après larrivée des transférés. La nouvelle Mazagan se situe à lembouchure du fleuve Amazone.
A propos de la nouvelle Mazagan amazonienne, lauteur précise quil la visitée à plusieurs reprises et quil a constaté quil ne reste plus aucune trace des descendants des Portugais. Trois siècle cest suffisant pour perdre des traces dans une terre de brassages ethniques par excellence avec un nouvel enracinement dans la terre habitée. Pourtant, tous les ans, à la fête de la Saint-Jacques, on relève de curieuses manifestations traditionnelles de réjouissance où lon met en scène des combats entre chrétiens et musulmans, ce qui entretient une certaine mémoire ancienne dont les habitants actuels sont loin de connaître la signification. Lhistoire dEl Jadida a fait couler beaucoup dencre au point quon pourrait penser que tout a été dit. Pourtant, en abordant le sujet des déplacements de populations, Laurent Vidal est sûr davoir foulé un sentier non battu. Des questions restent curieusement en suspens. A ce propos, lhistorien reste frappé par un détail qui pourrait intéresser plus dun romancier : Au moment où les Portugais abandonnaient le forteresse, soit le 11 mars 1769, et que le gouverneur de la citadelle, Dinis de Melo, la quittait en chaloupe pour aller embarquer dans un bateau, un gardien portugais y est laissé abandonné. Il reste seul pendant que les bateaux appareillaient à destination du Portugal, juste pour allumer la mèche qui va faire exploser la porte dentrée et seffondrer pour que les immenses décombres de la muraille empêchent larmée marocaine de pénétrer dans la forteresse. Mais quelques mois après, ce gardien portugais se retrouve dans la suite du Sultan et, écrivant en français au souverain du Portugal, il lui annonce quil se rangeait du côté marocain !
A propos de la population des déportés, ils étaient daprès lauteur, quelques 350 familles, beaucoup de soldats portugais avec leur femme et enfants. Il y avait une petite minorité de Marocains convertis au christianisme comme ce couple cité plus haut dont le mari était gardien de prison. Parmi ceux qui étaient envoyés à la forteresse à partir du Portugal pour y vivre, il y avait des bannis, des prisonniers politiques, des criminels, « ceux coupables de crimes importants étaient déportés en Amazonie ». Il y avait surtout des familles de soldats de métiers de père en fils. Ceux nés dans la forteresse représentaient un tiers de la population. Le deuxième tiers étaient constitué dhabitants des Açores, qui sont des Portugais. Et puis il y avait les jeunes nobles qui venaient pour un temps limité, une sorte de stage afin de saguerrir au combat. Sans oublier une communauté cléricale, les ordres religieux, les fransiscains entre autres. Tout ce monde fait quelques 2092 personnes. Mais il y avait parfois jusquà 4000 personnes dans la forteresse.
Cest en 1514 que les Portugais avaient débarqué sur le site de Mazagan où avait été implanté, plusieurs siècles auparavant, un comptoir phénicien. Et cest en 1541 que la construction de la forteresse a eu lieu. Deux siècles plus tard, deux siècles faits de guerre et de paix, ce fut labandon, soit en mars 1769.
Saïd AFOULOUS